Qui a volé les quatre roues ? Le tribunal de Moulins a tranché

Pour vol en réunion, en récidive, ce père de famille a été condamné à 120 jours amendes à 5 € par le tribunal de Moulins. Le prévenu clamait que c’était ses fils, les coupables.

Ce père de famille était accusé d’avoir dérobé quatre roues sur un véhicule stationné dans l’enceinte d’un garage de l’agglomération moulinoise, le 1er mai au soir.

Sur le sol, des traces orange (comme le cric retrouvé chez le prévenu).Les cabochons ont été oubliés, « sans doute dans la précipitation », note le tribunal correctionnel de Moulins, réuni en audience jeudi 4 juillet. Le gérant, prévenu par l’alarme a eu le temps d’identifier un véhicule qui prenait la fuite avec « deux individus » à son bord.

Deux des roues ont été retrouvées montées sur le véhicule identifié, à savoir celui du fils du prévenu tout juste majeur (qui argue qu’il les a eues « en brocante ») et deux autres ont été retrouvées sur le véhicule du père.

Pour ce quadragénaire, c’est clair : « C’est mon fils quiafait tout ça, il fait pas mal de c… en ce moment. Il était sorti avec son petit frère pour aller au fastfood. J’ai eu deux gardes à vue en deux jours par sa faute. J’ai fait des c… moi aussi dans ma vie, oui, mais c’est fini. Je ne suis pas sorti, je dois prendre un médicament à 20 h 30 et je me couche à 21 heures. Je me fais suivre pour mon addiction à l’alcool depuis quatre ans. Je me suis couché et le matin, on est venus m’interpeller ».

Entre la prison ferme et la relaxe

Le tribunal a du mal à acheter ce tte version : « Donc votre fils vous fait une surprise en vous montant de nouvelles roues volées ? » La procureure reste elle aussi«surprise»du « positionnement du prévenu qui accuse ses fils ».Pour elle, tout concorde : les roues retrouvées, le cric, le matériel nécessaire retrouvé dans le fourgon, ainsi que le témoignage du gérant, qui décrit un homme qui s’enfuit et un homme au volant : « Il ne décrit pas un mineur d e 13 ans ». Elle requiert six mois de prison ferme, aménageables.

À la défense, Me Lardans, qui lance : « Ou vous appréciez les faits, ou vous condamnez au vu du casier. Or on sait que c’est le fils de monsieur qui était sur les lieux car il y a eu une procédure au tribunal pour enfants et il a reconnu les fai ts. Deuxièmement, on n’a pas de PV d’audition de la mère. Les policiers avancent qu’elle aurait dit que le père et le fils étaient sortis, mais il n’yapas de trace dans le dossier. Je demande donc la relaxe ! ».

Il ne l’a pas obtenue, mais le tribunal n’est pas non plus allé dans le sens des réquisitions, condamnant l’homme à 120 jours amendes à 5 €. Et soldes ou pas soldes, la justice prévoit un abattement de 20 % si la somme est réglée dans les 30 jours.

Mathilde Duchatelle