World News in French

Législatives en France : casse-tête à gauche pour s’entendre sur un aspirant Premier ministre

Preview Cinq jours après la victoire du Nouveau Front Populaire aux législatives, les partis constituant cette alliance ne se sont pas entendus sur un candidat commun au poste de Premier ministre. La France Insoumise propose quatre candidats, les socialistes se rangent derrière leur secrétaire général et Les Ecologistes veulent prendre leur temps.

«Je suis désolé de vous annoncer que c'est normal que cela prenne un peu de temps». Ce 12 juillet, sur le plateau du Face-à-Face de BFMTV et RMC, Marine Tondelier, secrétaire nationale d'Europe Ecologie les Verts (EELV) a voulu se montrer rassurante quant au choix d’un Premier ministre issu des rangs de la gauche. Cinq jours après le second tour des élections législatives, l’alliance des gauches n’a en effet pas trouvé de champion commun. «On avance dans une atmosphère très constructive» a-t-elle assuré. 

Selon Marine Tondelier, la situation actuelle est inédite, ce qui explique le délai. «On construit une coalition dans une culture institutionnelle française qui n'a jamais fonctionné comme ça» a-t-elle affirmé, rappelant qu’au Danemark former un gouvernement «a pris un mois et demi, en Allemagne plus de 2 mois, en Espagne 4 mois» ou encore «222 jours» aux Pays-Bas et «564 jours» pour la Belgique. «On va être plus rapides tout en faisant les choses bien, vous verrez», a-t-elle assuré dans un message posté sur X (ex-Twitter).
Pour l'heure, les écologistes n’ont pas encore présenté de candidats. Les Insoumis ont proposé quatre noms et les socialistes (PS) semblent se ranger derrière Olivier Faure. «On peut, peut-être, juste nous laisser le temps de respirer», avait déclaré sur BFMTV la porte-parole du PS Dieynaba Diop.

Insoumis et socialistes proposent leurs candidats

Interrogé le 10 juillet, cette députée des Yvelines estimait qu’Olivier Faure était celui qui «pour moi fait le plus consensus», assurant qu'il a le mérite de «parler à tout le monde». Dieynaba Diop a également mis en garde contre le risque de réitérer l'épisode de la NUPES en donnant «l’impression qu’il y ait un groupe qui dicte aux autres ce qui doit être fait». Une référence aux Insoumis, premier groupe du NFP.

«Pour aller chercher une majorité au sein de l’Assemblée, on sait très bien que ça ne peut pas être un Premier ministre Insoumis», a insisté la porte-parole. Celle-ci voit par ailleurs, dans le député de Seine-et-Marne, «une incarnation rassurante et crédible pour ouvrir une nouvelle ère».

Les Insoumis, quant à eux, ont déjà présenté quatre candidats, selon les informations du Monde de ce 12 juillet. Il s'agit du coordinateur national du parti, Manuel Bompard, des députés Clémence Guetté et Mathilde Panot, ainsi que du leader du parti Jean-Luc Mélenchon. «Les discussions avancent positivement», a notamment assuré Manuel Bompard ce 12 juillet sur France 2.

Le Parti communiste, avec seulement neuf députés élus aux législatives et un secrétaire général Fabien Roussel non-réélu, n'a pas encore présenté de candidat.

LFI au gouvernement : la droite et le centre disent Niet

Candidat à la présidence du groupe Ensemble à l’Assemblée nationale, le Premier ministre Gabriel Attal s'est engagé dans sa profession de foi présentée ce 12 juillet à «protéger les Français de tout gouvernement» comportant des ministres du Rassemblement national ou de La France insoumise.

Une ligne qui fait écho à celle de plusieurs cadres de la majorité sortante, à l’image du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin qui avait fait savoir qu’il voterait une motion de censure en cas de présence de ministre Insoumis dans un gouvernement. Ministre élu député également, Aurore Bergé s’est alignée sur cette position. Elle a évoqué ce 12 juillet sur France Info des discussions avec la «droite de gouvernement et avec les sociaux démocrates» en vue d’une hypothétique «coalition».

Les Républicains ont également fermé la porte à «tout gouvernement incluant des membres de La France Insoumise». Le cas échéant, affirme le nouveau président du groupe LR à l’Assemblée Laurent Wauquiez, cela occasionnerait le «vote d'une motion de censure» de la part de ses élus. Le RN a également fait savoir, par la voix de son président Jordan Bardella, qu’il «censurerait immédiatement un gouvernement minoritaire du NFP». «Il ne peut y avoir aucune complaisance avec l’extrême gauche», a-t-il ajouté.

Le président de la République n’a pas de délai imposé pour choisir son Premier ministre et les tractations entre les différents camps pourraient se poursuivre plusieurs semaines. Ainsi le président du Sénat Gérard Larcher, troisième personnage de l’État, avait demandé le 11 juillet sur BFMTV au président d’«enjamber» les Jeux olympiques avant de former un nouveau gouvernement «en septembre», réclamant le maintien de Gabriel Attal à Matignon jusqu'à la rentrée.

Читайте на 123ru.net