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Plusieurs mesures de tirs de défense accordées par le préfet de Corrèze pour répondre aux attaques d'un loup

Sur le haut de la rue Souham, qui mène aux services administratifs de la préfecture de la Corrèze à Tulle, des toisons de moutons ont été accrochées aux grilles des bureaux ce vendredi 12 juillet. Devant la porte d’entrée destinée au public, des brebis, parquées par la vingtaine d’éleveurs mobilisés à l’appel de la FDSEA et des JA, promènent aux alentours leurs regards stressés.

Des attaques qui se multiplient

« La messe, c’est le dimanche. On n’a pas de temps à perdre pour entendre que des traces de loup auraient été éventuellement constatées ici ou là. Les troupeaux sont décimés par le loup. Il faut des décisions urgentes, car les éleveurs sont en détresse », fulmine ce matin Emmanuel Lissajoux, président de la FDSEA 19.La semaine dernière, l’élevage de Pierre et son fils Justin, à Saint-Merd-les-Oussines, a été victime d’une attaque. Résultat, annoncent-ils avec gravité, 12 brebis tuées et 5 blessées par le loup. « C’est un massacre, on se sent démuni… »Comme eux, Marie-Françoise, installée à Saint-Setiers, constate que les mesures de protection auxquelles les éleveurs sont conviés, sont inefficaces et « représentent une charge en plus » : « J’ai installé des clôtures électriques, j’ai des patous, mais ce n’est pas efficace à 100 %. Et puis les parcelles sont parfois trop nombreuses, trop éloignées pour être sécurisées ».

Pour dire leur exaspération, les agriculteurs désignent les photos de dépouilles de bêtes installées sur la façade du bâtiment préfectoral. « Ces photos, c’est sur le plateau de Millevaches. Chaque semaine, c’est une dizaine de bêtes que les éleveurs retrouvent tuées. Personne ne s’imagine l’angoisse que ça représente, chaque matin, de ne pas savoir dans quel état on va retrouver son troupeau… », alerte, une vague lassitude dans la voix, un grand gaillard. Pour la Coordination rurale également mobilisée en début d’après-midi devant la préfecture, mais représentée, elle, à la réunion de la cellule de veille loup, il faut agir vite : « Nous demandons des mesures en urgence. Les éleveurs sont à bout. »

En mai 2023, un loup avait ainsi été abattu à Tarnac sur autorisation par des lieutenants de louveterie. C’est ce même type de mesure que le préfet Etienne Desplanques, au sortir de la réunion de la cellule de veille loup, a indiqué avoir pris : « J’ai signé 7 tirs de défense simples au cours de ces 15 derniers jours. Les lieutenants de louveterie planquent depuis une dizaine de nuits pour procéder, s’il y a une attaque et si les troupeaux font l’objet de mesures de protection, soit les deux conditions nécessaires, à des tirs de défense. »

Huit éleveurs recensés, 42 brebis tuées ou blessées

Ces tirs de défense simples sont accordés, sur demande, à tous les éleveurs dont le troupeau a fait l’objet d’attaques, mais aussi à tous ceux installés sur une commune prédatée ou sur une commune limitrophe (*).

Selon Yann De Beaulieu, adjoint au directeur régional de l’Office français de la biodiversité (OFB) de Nouvelle-Aquitaine, la présence attestée est celle d’un seul loup, « probablement de moins de 2 ans, mais nous n’avons pas encore d’élément génétique ». Depuis début juin, 8 éleveurs, selon les éléments répertoriés par la préfecture, ont fait l’objet d’attaques pour un total de 42 brebis tuées ou blessées.

« Les demandes d’aides pour des mesures de protection sont ouvertes jusqu’au 31 juillet auprès des services », souligne la directrice de la DDT Marion Saadé. 

(*) Ont été actuellement recensées des attaques, depuis début juin, à Peyrelevade, Toy-Viam, Tarnac, Saint-Merd-les-Oussines et Millevaches.

Julien Bachellerie

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