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Au moins 71 morts dans une frappe imputée à Israël dans la bande de Gaza

Au moins 71 morts dans une frappe imputée à Israël dans la bande de Gaza

Au dixième mois de guerre dans la bande de Gaza entre Israël et le Hamas, déclenchée par l'attaque du mouvement islamiste palestinien sur le sol israélien le 7 octobre, les bombardements se poursuivent.

Dans le sud du territoire, le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas a annoncé qu'au moins 71 Palestiniens avaient été tués et 289 blessés dans une frappe aérienne près de Khan Younès, sur le camp de déplacés d'al-Mawasi qui avait été désigné comme "zone humanitaire" par Israël.

"Il reste de nombreuses dépouilles éparpillées dans les rues, sous les décombres et autour des tentes de déplacés que l'on ne peut atteindre en raison des tirs intenses" israéliens, a rapporté Mahmoud Bassal, porte-parole de la Défense civile.

Une frappe a été menée dans une zone "où deux terroristes du Hamas de haut rang et d'autres terroristes se cachaient parmi des civils", a déclaré l'armée dans un communiqué, précisant à l'AFP qu'elle avait eu lieu à Khan Younès.

Des médias israéliens ont affirmé que le raid visait le chef de la branche armée du Hamas Mohammed Deif, parmi les responsables les plus recherchés par Israël.

"De fausses allégations visant à masquer l'ampleur de l'effroyable massacre", a rétorqué le mouvement islamiste palestinien.

Le bureau du Premier ministre israélien a rappelé de son côté que Benjamin Netanyahu avait "donné, au début de la guerre, une instruction permanente pour éliminer les hauts dirigeants du Hamas".

"Qu'avons-nous fait?"

Les victimes de la frappe d'al-Mawasi ont été transférées vers plusieurs hôpitaux de la région. A l'hôpital koweïtien de Rafah (sud), le directeur Suhaib al-Hams a qualifié la situation de "vrai désastre" et indiqué que la plupart des blessures étaient graves.

"Qu'avons-nous fait? Nous étions simplement assis près de la plage", a crié une Palestinienne près d'un corps gisant dans une rue de ce camp.

Après des mois d'appels internationaux pour un cessez-le-feu, le ton monte d'un cran en Israël contre le gouvernement.

Trois manifestations sont prévues samedi: deux à Tel-Aviv et une à Jérusalem contre l'administration du Premier ministre Benjamin Netanyahu et pour réclamer un accord sur les otages enlevés le 7 octobre.

La guerre a éclaté le 7 octobre après une attaque sans précédent du Hamas infiltré depuis Gaza dans le sud d'Israël, qui a entraîné la mort de 1.195 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

Sur 251 personnes alors enlevées, 116 sont toujours retenues à Gaza dont 42 sont mortes, selon l'armée.

En riposte, Israël a juré de détruire le Hamas, qui a pris le pouvoir dans la bande de Gaza en 2007, et lancé une offensive qui a fait jusqu'à présent 38.443 morts, dont 98 personnes ces dernières 48 heures, en majorité des civils, d'après des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza, dirigé par le Hamas.

"Plusieurs terroristes" tués

Samedi, un correspondant de l'AFP a fait état de tirs d'artillerie dans le sud-est de la ville de Gaza et dans le quartier central d'al-Rimal, ainsi que de tirs de drones à Tal al-Hawa (sud-ouest).

"Les soldats poursuivent leurs opérations" dans Gaza-ville, a déclaré l'armée israélienne, ajoutant avoir "éliminé plusieurs terroristes".

Une soixantaine de corps ont été découverts jeudi puis vendredi dans des secteurs d'où s'était retirée l'armée, selon la Défense civile.

Dans la nuit, des morts et des blessés ont également été transportés à l'hôpital de Deir el-Balah après des frappes sur le camp de réfugiés éponyme et celui de Nousseirat (centre).

Un Palestinien, Mohamed Ali al-Rai, et ses trois filles, âgées de cinq à neuf ans, ont été tués dans une frappe israélienne sur leur maison à Deir el-Balah, a indiqué samedi le Croissant-Rouge palestinien.

La situation humanitaire est épouvantable dans le territoire assiégé: dans une école de Deir el-Balah, 14.000 Gazaouis partagent 25 toilettes, a dénoncé samedi l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa).

L'armée a indiqué samedi avoir tué la veille un combattant de la branche armée du Hamas, Hossam Mansour, un des directeurs d'une fondation transférant "des fonds à des organisations terroristes sous le couvert d'activités humanitaires", a-t-elle affirmé.

A Rafah, l'armée a dit avoir visé un entrepôt où avaient été stockés les parapentes utilisés pour infiltrer Israël le 7 octobre.

- "Tendance positive" -

Sur le plan diplomatique, les efforts pour une trêve sous l'égide du Qatar, de l'Egypte et des Etats-Unis, continuent.

Le président américain Joe Biden a affirmé vendredi que le "cadre" du plan de cessez-le-feu qu'il avait dévoilé le 31 mai avait été "accepté par Israël et le Hamas". "Il y a encore des lacunes à combler" mais "la tendance est positive", a-t-il déclaré.

Le Hamas avait annoncé dimanche accepter de négocier sur la libération des otages en l'absence d'un cessez-le-feu permanent avec Israël, qu'il exigeait jusque-là.

M. Netanyahu a toujours affirmé vouloir poursuivre la guerre jusqu'à la destruction du Hamas, classé organisation terroriste par Israël, les Etats-Unis et l'Union européenne, et la libération de tous les otages.

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