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Deep Purple sort un nouvel album : "Nous sommes encore là, et c’est un miracle !"

Nous sommes en juillet 1968. Un groupe britannique encore inconnu, Deep Purple, débarque sur une scène musicale déjà saturée, avec un tube taillé dans du velours : Hush. Un faux départ. Il faut attendre 1970 et la sortie de In Rock, monument du hard-rock pour qu’ils entrent dans la légende. 

La décennie qui suit est la leur : Fireball (1971), Machine Head (1972) porté par le mythique Smoke on the water, ou encore Burn (1974) ont consolidé leur statut de grands noms du classic-rock. 

La suite a été souvent mouvementée. Une séparation, un retour dans les années 80, puis une traversée du désert... avant de remonter dans l’estime du public. Le retour en grâce du groupe, amorcé en 2013 avec Now What ?!, se confirme avec =1, 23e album que défend l’affable bassiste historique, Roger Glover.

Ce nouvel album est très direct. C’est un retour à vos racines hard-rock.Ce n’est pas comme ça que c’était prévu. Notre guitariste, Steve Morse, nous a quittés du jour au lendemain pour prendre soin de sa femme, malade. Il était avec nous depuis vingt-huit ans et il avait son style propre. Son remplaçant, Simon McBride, apporte une nouvelle énergie. Il est arrivé avec beaucoup d’idées. Il s’est intégré très vite, même s’il est deux fois plus jeune que nous. Notre musique, c’est comme une recette de cuisine. Si un ingrédient change, le résultat est différent. Mais c’est très bien comme ça.

Deep Purple est un groupe à part, car tout le monde écrit les chansons ensemble. Il n’y a pas de compositeur principal. C’est assez rare...On a continué comme ça avec notre album. Nous écrivons les chansons à l’envers. C’est-à-dire qu’on enregistre la musique en studio, puis le chanteur Ian Gillan ou moi-même essayons de trouver des paroles. Il n’y a pas de leader. Nous sommes très démocratiques. Quand il y a une décision à prendre, nous votons. Il faut à la fois se battre pour ses idées et trouver un compromis. Comme dans un mariage. 

Il y a eu pourtant de très fortes personnalités au sein du groupe...Nous croyons avant tout à la musique. Nous n’avons jamais recherché la célébrité, la fortune. C’est venu après. Nous sommes encore là, et c’est un miracle ! 

Mais comment avez-vous fait pour survivre tout ce temps ?C’est avant tout grâce à notre public. J’ai quitté le groupe en 1973, et je suis revenu en 1984. Et c’était comme au premier jour. Nous avons eu des hauts et des bas, mais aujourd’hui, nous avons de nouveaux fans. Plus nous vieillissons, plus notre public est jeune. 

Comment faites-vous ?C’est difficile à analyser. D’ailleurs, je n’ai pas très envie de le faire. Je pense que notre honnêteté paye. Il n’y pas d’artifice, nous ne trompons pas le public.  

Comment avez-vous résisté à votre baisse de popularité dans les années 80 et 90 ?Nous avons connu une période de déclin, c’est vrai, avec les albums House of blue light (1987), et Slaves and masters (1990). Nous avions perdu toute notre crédibilité. Et puis nous sommes lentement remontés. Nous étions déterminés à donner un futur à Deep Purple. En 2013, nous avons enregistré Now What ?! avec le producteur Bob Ezrin qui nous a dit : « Soyez vous-mêmes, n’ayez pas peur ! ». L’album a été classé numéro 1 ! Et nous sommes encore là, dans la dernière phase de notre carrière.

Pensez-vous à la retraite ? Être membre de Deep Purple n’est pas un travail, donc je n’ai pas besoin de penser à la retraite ! 

=1, sortie le 19 juillet. 23 € (CD); 33 € (vinyle). Concerts en France au festival Ecaussystème, à Gignac (Lot) le 28 juillet, à Orange (Vaucluse) le 30 juillet, puis au Zénith de Paris le 1er novembre.

Rémi Bonnet

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