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L’imprimerie Mont-Louis : une histoire gravée au plomb

L’imprimerie Mont-Louis : une histoire gravée au plomb

« L’imprimerie Mont-Louis était la plus importante de toute la moitié sud de la France, en termes de surface et de personnel. Elle a eu un rôle essentiel dans l’histoire régionale en servant à imprimer le Moniteur du Puy-de-Dôme et en étant affiliée à Pierre Laval qui en a été le propriétaire de 1927 jusqu’à la libération », a rappelé Baptiste Giron lors d’une conférence proposée par le comité de quartier Salins-Vallières-Kessler-Rabanesse.

Fondée en 1829 par Gabriel Mont-Louis, elle a servi dans les années 30 à l’impression non seulement de tous les titres collaborationnistes dans la zone dite libre mais aussi aux cartes d’identité et aux laisser-passer. « À cette époque, la presse française était la plus lue au monde. Le rachat par Pierre Laval, qui était maire d’Aubervilliers, était donc un moyen pour lui de faire de bonnes affaires et d’accroître son influence politique. Il lui a permis de devenir sénateur du Puy-de-Dôme en 1935 et de lutter ardemment contre le Front populaire. »

Doctorant en histoire contemporaine à l’UCA, Baptiste Giron travaille sur l’histoire de la Société nationale des entreprises de presse, créée à la libération dont l’imprimerie Mont-Louis a été une des structures fondatrices. Il étudie son utilisation par l’État, notamment dans une perspective postcoloniale et de guerre froide. « L’entreprise clermontoise a aussi participé au financement de projets à l’échelle internationale comme celui, en 1960, de la Société nationale des éditions industrielles, dont elle avait la plus grande part de capital. Elle a contribué à la reprise d’imprimeries dans les ex-colonies françaises, en Afrique essentiellement, dans le but d’imprimer une presse francophone et de maintenir une influence française économique et sociale. »

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