"On a un trou de souris", considère André Chassaigne, candidat de la gauche pour la présidence de l'Assemblée nationale

Il n'a pas cherché à faire campagne "en multipliant les coups de fil toute la nuit", raconte-t-il. Celle-ci a été courte, malgré tout, pour André Chassaigne. Le député communiste du Puy-de-Dôme a été désigné mercredi pour porter la candidature commune du Nouveau Front populaire à la présidence de l'Assemblée nationale. A quelques heures du vote, il s'est confié à La Montagne dans le jardin du Palais Bourbon, ce jeudi matin.

Quel est votre état d'esprit à quelques heures de la rentrée parlementaire et du scrutin pour la présidence de l'Assemblée nationale ?

"Je suis en pleine sérénité, j’envisage les deux perspectives sans frustration. Je n’ai pas de pression. Je sais que ça va être très difficile. J’ai été choisi car je répondais à un portrait-robot. On a un trou de souris. L’idée était d’avoir un candidat capable d’aller chercher des voix dans les autres partis. Ma personnalité et mon expérience ? On sait que les grandes lignes sont politiques dans ces votes donc il ne faut pas trop se faire d’illusion sur le fait que la personnalité puisse renverser les digues. Il peut y avoir quelques francs-tireurs mais les députés vont répondre à l'appel de leurs partis. Tout peut se jouer à dix, vingt voix."

André Chassaigne a été désigné candidat du Nouveau Front populaire pour la présidence de l'Assemblée nationale.

Quel président serez-vous, si vous êtes élu ?

"J’assumerai cette tâche avec le souci de pacifier, je veux faire preuve de sagesse avec une forme d’autorité naturelle. Je souhaite être au-dessus des joutes, être un président libre, sauvegarder l’indépendance du Parlement, et le faire avec calme, en respectant les paroles des uns et des autres. Ce serait ma ligne de conduite et c'est une fonction qui, je crois, correspond bien à ma personnalité."

Quelle sera votre réaction si la gauche n'obtient pas le perchoir ?

"Si la gauche n'a pas le perchoir, ce sera le choix démocratique des députés. Je ne vais pas m’en rendre malade, je continuerai à faire le boulot comme président de groupe, pour lequel je prends beaucoup de plaisir."

Propos recueillis par Arthur Cesbron