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Du droit aux savons, l'histoire d'une reconversion réussie

Du droit aux savons, l'histoire d'une reconversion réussie

Désireuse de se tourner vers un métier porteur de sens, Nathalie Dumouchel-Walter passe le cap de la cinquantaine en se reconvertissant. D'ancienne juriste, elle est devenue experte en cosmétiques solides et a même créé, pour cela, son entreprise Sabuni et cie.

Un rat de bibliothèque : c'est ce qu'est devenue Nathalie Dumouchel-Walter pendant de longs mois. L'ancienne juriste était déjà rompue à l'exercice de la recherche documentaire. Mais elle a donné un grand coup de collier lors de sa reconversion. En 2020, elle décide de se tourner vers un métier porteur de plus de sens. Elle se dirige vers la cosmétique, et plus précisément la fabrication de savons, shampoings et déodorants solides. Le secteur est extrêmement réglementé : pour protéger les consommateurs, l'Union Européenne impose des normes strictes sur la composition des produits ou les informations du packaging, pour ne citer qu'elles. Mais qu'à cela ne tienne, loin de se décourager, Nathalie Dumouchel-Walter persiste, se documente, fouille. Elle expérimente aussi différentes recettes, certaines réussies, d'autres moins. Pour aboutir, finalement, à la première gamme de produits qui composera sa marque Sabuni et cie. " L'approche du demi-siècle m'a amenée à m'interroger sur les valeurs qui me touchent vraiment et auxquelles j'aurais envie, à ma petite échelle, de participer. Soit imaginer quelque chose qui protège à la fois la nature, mais aussi les personnes ", partage la quinquagénaire. 

Réduire la consommation d'eau et d'emballages 

Nathalie Dumouchel-Walter dirige sa savonnerie artisanale en défendant trois principes phares : l'utilisation d'ingrédients naturels et bio, le parti-pris de fabriquer des cosmétiques solides pour réduire l'utilisation de l'eau et écarter les emballages plastiques, ainsi que l'intérêt budgétaire. " Les cosmétiques solides sont plus durables et plus économiques que leur version équivalente liquide ", assure l'entrepreneure.  

Pour compléter sa démarche vertueuse, Nathalie Dumouchel-Walter utilise le procédé ancestral de la saponification à froid, qui consiste notamment à intégrer, à la fin du processus de fabrication, des huiles ou des beurres, pour booster les propriétés hydratantes du cosmétique. " Une telle pratique permet d'éviter le recours à des procédés et ingrédients chimiques, dont l'origine pourrait être néfaste ", glisse la créatrice, qui contrôle scrupuleusement toute la chaine de fabrication, depuis le fournisseur de la matière première jusqu'à la mise sur le marché. 

La personnalisation comme voie de développement 

En plus de ses recherches documentaires, Nathalie Dumouchel-Walter a suivi plusieurs formations auprès de maitres savonniers. Les prémices de son savoir-faire acquis, elle débute la production... sur sa terrasse, sous l'oeil amusé de sa famille. " J'avais une tenue vestimentaire assez originale qui faisait sourire mes enfants : une charlotte, des lunettes pour le bricolage, une chemise de mon mari trois fois trop grande pour moi et des gants de cuisine ", se remémore-t-elle. Depuis, elle a bien sûr réintégré la production dans une pièce dédiée, qui respecte les exigences d'hygiène et sécurité imposées par l'Union Européenne. Elle produit jusqu'à 150 savons par jour, pour les vendre via le site marchand de son entreprise ou lors de salons auprès de professionnels. L'entrepreneure a même imaginé une version personnalisable de chaque savon (idéal pour les cadeaux d'entreprise, par exemple) et des éditions limitées pour Pâques, la Saint-Valentin, etc. Elle progresse au gré des retours de ses proches : " Il faut savoir écouter les conseils de chacun... mais aussi s'en détacher (rires). Entreprendre, c'est avant tout savoir oser, mais aussi accepter de se tromper et de recommencer. " Preuve en est que l'entourage compte, le mot " compagnie " de sa marque a pour rôle de rappeler que sa famille l'a soutenue dans son projet. Et le nom " Sabuni " ? Un rappel de sa jeunesse en République Démocratique du Congo, le mot signifiant, en swahili, " savon ".  

Cet article a été publié initialement sur Big Média Du droit aux savons, l'histoire d'une reconversion réussie

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