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Accord entre la Tunisie et la Libye pour faciliter les procédures au niveau des postes frontaliers

Preview L’important poste frontière de Ras Jedir reliant la Tunisie et la Libye continue d’être au centre des préoccupations des autorités des deux pays, notamment en raison du projet stratégique tuniso-libyen visant à créer un corridor commercial continental vers les pays d’Afrique subsaharienne, dont Ras Jedir serait le point de départ.

Le Premier ministre tunisien Ahmed Hachani et le chef du gouvernement d’union nationale libyen Abdelhamid Dbeibah ont convenu, le 17 juillet à Tripoli, de faciliter davantage les procédures au niveau des postes frontaliers pour «favoriser une dynamique dans tous les domaines de coopération», rapporte l’agence de presse officielle tunisienne TAP.

Selon un communiqué de la présidence du gouvernement tunisien, la réunion a porté, par ailleurs, sur les moyens de renforcement de la coordination entre la Tunisie et la Libye, notamment en ce qui concerne la migration irrégulière et ses impacts sur les pays de la région.

Ahmed Hachani prenait part en effet aux travaux d’un «forum transméditerranéen sur les migrations» qui se tenait le même jour à Tripoli. Cette conférence, à laquelle ont participé des chefs d’État et de gouvernement et des ministres de l’Intérieur de pays méditerranéens, visait, selon les organisateurs, à créer un «cadre stratégique de dialogue et de coopération» entre l’Europe et l’Afrique pour aborder la question migratoire.

«Les solutions à la question migratoire ne sont pas européennes», a martelé Ahmed Hachani lors de son allocution, appelant à traiter cette question de manière «objective» et «collective».

Le corridor continental, un projet stratégique

En marge de ce forum, le Premier ministre tunisien s’est entretenu non seulement avec le chef du gouvernement d’union nationale libyen Abdelhamid Dbeibah mais a aussi rencontré le président du Conseil présidentiel libyen, Mohamed al Menfi.

L’accent a été mis, lors des deux rencontres, sur «la dynamique que connaît la coopération tuniso-libyenne dans divers domaines» et «l’importance de poursuivre la concertation et la coordination» entre les deux pays, soulignent deux communiqués distincts de la présidence du gouvernement tunisien.

Ces entretiens interviennent, en effet, alors que le stratégique projet de corridor commercial continental tuniso-libyen vers les pays d’Afrique subsaharienne a été relancé récemment à la suite de la réouverture officielle de l’important passage frontalier de Ras Jedir reliant les deux pays. Celle-ci avait finalement eu lieu le 1er juillet dernier, après plus de trois mois de fermeture à la suite d'échanges de tirs du côté libyen.

Une fois concrétisé, ce projet ambitieux, qui devrait relier la Tunisie et la Libye à cinq pays africains enclavés (le Tchad, le Niger, le Mali, le Burkina Faso et la République centrafricaine), sera le plus grand passage terrestre du continent. Le point de départ de la ligne terrestre devrait être la zone de libre-échange de Ben Guerdane et le poste-frontière de Ras Jedir.

La réouverture de ce dernier a relancé les pourparlers autour du projet du corridor continental, notamment du côté de la Tunisie qui a multiplié les discussions ces dernières semaines avec les parties prenantes, dans le but d’accélérer la mise en route du corridor et la levée de fonds pour son développement.

Défis sécuritaires

Le poste frontalier de Ras Jedir et le développement du corridor continental avaient été au centre des préoccupations des hauts responsables des deux pays. Cette zone étant confrontée à des défis sécuritaires majeurs.

Les frontières entre la Tunisie et la Libye connaissent en effet des défis sécuritaires et militaires importants depuis 2011, sur fond d’échanges de tirs fréquents entre milices libyennes rivales près de la frontière, mais aussi en raison de groupes djihadistes qui investissent les zones tampon frontalières, où les forces militaires tunisiennes mènent régulièrement des opérations de ratissage.

Dernier incident en date : un soldat tunisien tué le 26 juin dernier par des tirs «soudains» et «non identifiés» ayant pris pour cible, à l’aube, une patrouille de l’armée tunisienne opérant dans la zone frontalière tampon de Remada, non loin de Ras Jedir dans le Sud tunisien.

 

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