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Les députés du RN devront "tous veiller à être irréprochables"

Les députés du RN devront

Bien loin de la majorité absolue visée aux élections législatives de juin 2024, le Rassemblement national veut désormais se servir de cette législature comme "une marche pour l’accession au pouvoir". Mais les députés ont pour consigne de tenir leur "ligne de conduite".

"Il faut qu’on soit extrêmement sérieux, efficaces et travailleurs", résume Julien Odoul, député de la troisième circonscription de l’Yonne et porte-parole du RN. Le ton de cette nouvelle législature est donné. Après une campagne émaillée de dérapages et polémiques, les députés du Rassemblement national veulent "être à la hauteur des attentes" dans l’Hémicycle. Une méthode déjà employée en 2022, qui concerne cette fois 125 élus. "Ce n’est pas une stratégie, c’est une ligne de conduite", insiste le député icaunais.

Son collègue Daniel Grenon, élu dans la première circonscription, a fait les frais de ses propos racistes concernant les binationaux. Pendant la campagne, il avait déclaré que "les Maghrébins arrivés au pouvoir en France n’ont pas leur place en hauts lieux". Des paroles qui lui ont coûté sa place au sein du groupe RN au palais Bourbon. Exclu par ses pairs, Daniel Grenon devra siéger avec les non-inscrits. Il était présent jeudi 18 juillet 2024 à l’Assemblée nationale, mais refuse désormais les interviews. 

Pour les députés RN, la journée a commencé par une réunion de groupe à 14 heures. Dans la lignée de celle de rentrée, tenue par Marine Le Pen et Jordan Bardella la semaine dernière. "L’essentiel de ce qui a été dit, c’est que nous devons tous veiller à être irréprochables", appuie Sophie-Laurence Roy. Élue sous l’étiquette LR/RN dans la deuxième circonscription de l’Yonne, face au sortant André Villiers (Horizons), elle a choisi de rejoindre les rangs davantage fournis de Marine Le Pen, que ceux d’Éric Ciotti, pour être "plus efficace". "J’ai l’impression de participer à l’Histoire, pour la première fois de ma vie", glisse la nouvelle députée.

"Une législature de transition"

Les élus RN devront néanmoins composer avec un groupe bien plus restreint qu'envisagé avant le soir du 7 juillet. Faute d’être en mesure de gouverner, le parti veut "faire de cette législature une marche supplémentaire pour l’accession au pouvoir", explique Julien Odoul, estimant que la période est une "législature de transition". Les élus RN, qui se plaçaient dès hier matin clairement dans l’opposition, veulent s’afficher "combatifs" et "constructifs". Et seraient donc prêts à soutenir les projets de loi portés par leurs adversaires s’ils "améliorent la vie quotidienne des Français".

Le parti d’extrême-droite vise la présidence de la commission des finances, alors que la gauche voudrait l’écarter des postes-clés. "Certains chercheraient à exclure 11 millions d’électeurs, c’est profondément antidémocratique", juge Julien Odoul. "Après, nous, on ne se bat pas pour des postes pour compléter une carte de visite. Ce qui nous intéresse, c’est que la parole des Français soit respectée." Jeudi 18 juillet, la candidature au perchoir de Sébastien Chenu s’est soldée, sans surprise, par un échec. Après la réélection de Yaël Braun-Pivet, Julien Odoul a immédiatement ciblé "les accords secrets passés entre les LR et la Macronie". "Les LR, une fois de plus, sauvent Emmanuel Macron", juge-t-il. "La seule satisfaction est la défaite du candidat communiste."

Sophie Bardin

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