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A Clermont-Ferrand, la brasserie Les Grandes Tables de La Comédie, c'est terminé

A Clermont-Ferrand, la brasserie Les Grandes Tables de La Comédie, c'est terminé

Le projet avait allure et ambition. La réalité est autre. La brasserie Les Grandes Tables de la Comédie, à Clermont-Ferrand, jette l’éponge.

Les Grandes Tables de la Comédie ou plus classiquement La brasserie de la Comédie, ouverte concomitamment à la salle de spectacle-scène nationale qui jouxte La M a i s o n de la culture, à Clermont-Ferrand, c’est terminé. Les portes de l’établissement devraient fermer, ce vendredi soir 19 juillet. Le dépôt a été fait au tribunal de commerce la semaine passée. Dommage, dix fois dommage tant le projet avait initialement allure et ambition.

« C’est un gâchis ! Un tel espace a besoin de vivre, d’être sous tension, dans l’esprit d’une brasserie qui ronfle, qui souffle, et on ne l’a vécu que ponctuellement… C’est vraiment un gâchis, mais il y a un potentiel énorme ici c’est sûr », déplore l’un des responsables. 

Les Grandes Tables, malgré de nombreuses initiatives, n’a jamais vraiment trouvé  sa vitesse  de croisière

Le souvenir de la fameuse brasserie Vacher va donc persister dans les mémoires clermontoises. Hormis ponctuellement, durant le court métrage ou lors de grosses programmations du théâtre de la Comédie et de La Maison de la culture, Les Grandes Tables, malgré de nombreuses initiatives, n’a jamais vraiment trouvé  sa vitesse  de croisière. Les raisons de cet échec sont à chercher un peu partout certainement, de tous les côtés.

Pour filer la métaphore culinaire, la sauce n’a pas pris, ou a tourné. Reste à savoir désormais ce que l’endroit va devenir à court terme. La mairie, on l’imagine, ne tardera pas à (re)chercher des candidats à la reprise, mais sous quelles conditions… ?

Rappel des faits : à la tête de l’équipe au départ de l’aventure en 2020, le chef Frédéric Coursol et le journaliste culinaire Éric Roux, pour le côté conseils. Derrière les fourneaux, le dernier chef en date est Frédéric Pinto, passé notamment par le café Bras à Rodez.

L’ambition : proposer 120 couverts à l’intérieur et une centaine à l’extérieur, pour une ouverture sept jours sur sept, de 8 h 3 0 à 23 heures voire plus. C’était en tout cas la volonté municipale. Le tout dans un quartier revisité, l’un des plus sympas de la ville mais qui demande peut-être encore à être identifié.

La société avait vu le jour le 30 juillet 2019, sous la houlette des Grandes Tables de La Belle de Mai à Marseille dont le boss est Fabrice Lextrait, ancien directeur de la friche de La Belle de Mai. Ce dernier a imaginé le concept « comme un service aux publics et aux populations des villes, et qui cuisinent le quotidien et l’extraordinaire dans des lieux culturels […] Ce n’est pas un concept, plutôt un esprit. En intérieur et en extérieur, artistes, techniciens, équipes culturelles, spectateurs, habitants de la ville et de son territoire, familles de sortie, voisins du quartier, étudiants qui révisent ou se détendent, travailleurs en pause déjeuner ou en dîner, touristes, curieux du monde culinaire, gourmets… Tous sont les publics des Grandes Tables de la Comédie. »

Ça fonctionne dans la cité phocéenne, mais à Clermont, alors que La Brasserie juste en face, plus modeste mais aussi plus cool et bien moins austère, affichait régulièrement complet, Les Grandes tables a cherché vainement à séduire. Et comme pour tout le monde mais plus encore lorsque les équilibres sont fragilisés, le Covid est venu jouer les implacables.

En coulisses, on évoque un manque de volonté des différentes parties – de Marseille à Clermont – pour se battre encore plutôt que jeter l’éponge avant que la situation financière s’aggrave encore. A titre d’exemple, la ville, elle-même, avait mis sa dette en recouvrement il y a quelques mois…

Était-il dans ces conditions, possible d’espérer encore un retournement de situation ? Il est permis d’en douter. L’équipe avait été déjà pas mal réduite - de plus d’une vingtaine de personnes au départ elle bouclera ce soir avec huit - ; de fait, difficile de faire tourner de manière optimale une aussi grosse machine. Comme il était compliqué, autre exemple, de garder des bras pour ne servir que quelques repas jusque tard le soir en sortie de spectacle.

Bref, une page se tourne en laissant quelques salariés sur le carreau et pas mal de regrets tant effectivement il doit y avoir quelque chose à faire sur ce site. A suivre…

Julien Dodon

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