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Une partie des Ailes fait table rase, avant l'écoquartier Vichy Lac

Une partie des Ailes fait table rase, avant l'écoquartier Vichy Lac

Entre les tours des Ailes et la Taverne du Gros, un ballet de pelleteuses dessine en ce moment les prémices du futur écoquartier de la ville. Vichy habitat y démolit des garages amiantés et un entrepôt, avant de céder le terrain.

La concession d’aménagement entre la ville de Vichy et le groupement UrbanEra (Bouygues immobilier) et Caisse des Dépôts (CDC) Habitat, a été signée il y a seulement deux mois. Les grands travaux qu’entreprendront les nouveaux concessionnaires ne débuteront pas avant 2027. Mais Vichy habitat, toujours propriétaire du site des primevères, aux Ailes, a déjà pris les devants pour tracer les premiers contours de Vichy Lac.

Derniers grands terrains constructibles de la ville

Projet emblématique de la cité thermale, le dossier, évoqué depuis les années 90, a été voté en 2021. Au programme, la création de tout un écoquartier avec ses habitations, ses commerces et ses voies piétonnes, dans l’objectif de relier les Ailes au centre-ville, par le stade Darragon.

Sur un périmètre de 17 hectares, allant du rond-point Robert-Schumann au Nord, à l’embouchure du Sichon au Sud, et des berges d’Allier à l’Ouest jusqu’aux anciens abattoirs à l’Est, la zone offre les derniers grands terrains constructibles de Vichy.Tous les bâtiments actuels ne sont pas amenés à être détruits, mais l’objectif reste de transformer complètement le visage du quartier.Les garages attenant à l'ancienne station Total servent pour le moment de stockage aux artistes du Soute.

Aux abords du stade Darragon, notamment sur la zone actuelle des primevères au cœur du secteur des Ailes, 700 logements, deux résidences gérées, deux hôtels de standing, des commerces, et plusieurs grandes promenades arborées traversant la zone d’Est en Ouest, vont ainsi sortir de terre. Ville thermale oblige, ces allées seront ponctuées de bassins, miroirs d’eau et fontaines. Un village résidentiel dans les anciens abattoirs va également voir le jour, dans les dix ans à venir. Le boulevard Maréchal Franchet-d’Espèrey, qui longe les berges d’Allier, sera piétonnisé, l’école élémentaire Pierre-Coulon entièrement reconstruite, et l’allée des Ailes sera requalifiée pour « apaiser » cet actuel boulevard et permettre de relier les habitations et l’école en toute sécurité.Jean-Luc Rougeron, prestataire de la démolition, ne travaille jamais sans sa chienne Roxy.

« Les prémices de Vichy Lac ont déjà commencé en 2020, détaille Delphine Lasnier, directrice de Vichy habitat. À l’époque, nous avons détruit l’immeuble des Sablettes, le premier construit aux Ailes, que nous avions racheté à cet effet. »Quatre ans et deux violents orages de grêle plus tard, une trentaine de garages et un entrepôt étaient dans la ligne de mire de la municipalité. « Les garages des primevères ont été très endommagés par la grêle. On ne voulait pas les rénover puisqu’on sait qu’ils seront détruits pour Vichy Lac, mais ils faisaient verrue, de même que l’entrepôt à côté », explique Charlotte Benoît, première adjointe à la Ville.

Des garages amiantés, touchés par la grêle

Rien n’oblige Vichy habitat à entreprendre ces démolitions, qui incombent au futur concessionnaire. Mais l’état des garages, aux toits amiantés, et leur fréquentation aux allures de squat accélèrent les choses. « Ce n’était plus sécurisé, l’occupation devenait difficile à surveiller, précise la directrice de Vichy habitat. On a donc d’abord dépollué le site il y a trois mois et on entreprend la démolition de ces garages jusqu’à la fin du mois. On a aussi détruit deux habitations individuelles qui étaient dans le même état, et l’entrepôt. »L'ancienne station service Total est pour le moment laissée aux graffeurs du Soute, et ne sera démolie que d'ici quelques années, par le futur concessionnaire des lieux.

Quant à l’ancienne station-service Total, qui jouxte la Taverne du Gros, elle est, pour le moment, épargnée : « On l’a mise à disposition des graffeurs (lire ci-dessous), donc on n’y touche pas, clarifie Charlotte Benoît. Le concessionnaire la démolira, quand il en aura besoin. »

En attendant, Delphine Lasnier ne cache pas son impatience de céder le site à son futur occupant : « Pour l’instant nous n’avons pas le calendrier, mais on voudrait vendre le plus vite possible… Ça coûte cher à porter, ce foncier ! » Mais il faudra encore prendre son mal en patience : Vichy habitat n’a pas encore rencontré le nouveau concessionnaire des lieux. Rendez-vous, donc, en 2027, pour la pose de la première pierre.

Texte et photos : Sandrine Gras

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