Face aux pressions croissantes, Biden résiste, pour l'instant
"La vision lugubre de Donald Trump pour l'avenir ne représente pas qui nous sommes en tant qu'Américains", a dit le président de 81 ans dans un communiqué. "Ensemble, en tant que parti et en tant que pays, nous pouvons le battre et le battrons dans les urnes", a-t-il assuré.
Selon son médecin, ses symptômes - de la toux et une voix enrouée - se sont "améliorés de manière significative". Et le président a dit avoir hâte de retourner en campagne "la semaine prochaine".
Mais son ton combatif ne cache pas la fronde grandissante chez des responsables démocrates.
Plusieurs élus de la Chambre des représentants et un troisième sénateur ont appelé vendredi le président, qui brigue un second mandat face au républicain Donald Trump, à laisser la place à un ou une candidate plus jeune.
En tout, ils sont une trentaine d'élus à avoir demandé au président de quitter la course.
"Nous devons faire face à la réalité: les inquiétudes largement répandues dans l'opinion publique concernant votre âge et votre condition physique mettent en péril ce qui devrait être une campagne gagnante", ont estimé quatre représentants, dont celui du Texas Marc Veasey, dans une lettre conjointe publiée par plusieurs médias.
"Passer le flambeau (...) redynamiserait la course et injecterait de l'enthousiasme et de l'élan chez les démocrates avant notre convention le mois prochain", ont-ils jugé.
La fébrilité au sein du Parti démocrate est palpable depuis que M. Biden a flanché lors de son débat fin juin avec M. Trump. Ce jour-là, c'est un Biden très affaibli, peinant à finir ses phrases, qui est apparu devant les écrans de ses partisans affligés.
Précipitation?
Le tourbillon d'interrogations sur son acuité mentale n'a pas cessé depuis, même si le président affirme être en pleine possession de ses capacités intellectuelles et être le plus à même de battre Donald Trump.
Ces derniers jours, nombre de fuites anonymes dans les médias ont fait état d'un possible changement d'état d'esprit de M. Biden, qui serait devenu plus réceptif aux inquiétudes de ses alliés démocrates haut placés.
Dans ce qui serait un développement majeur, l'ex-président Barack Obama, toujours très influent au sein du Parti démocrate, a selon la presse fait part de ses doutes sur la "viabilité" de la candidature de Joe Biden.
La directrice de campagne du président, Jen O'Malley Dillon, a répliqué vendredi.
"Vous l'avez directement entendu de la bouche du président encore et encore: il se présente pour gagner, il est notre candidat et il va être notre président pour un second mandat", a-t-elle dit à la chaîne MSNBC.
Il reste "absolument" dans la course à la Maison Blanche, a-t-elle insisté, tout en reconnaissant que les dernières semaines avaient été "difficiles".
D'autres voix se sont élevées pour s'inquiéter des appels à M. Biden à se retirer. L'élue Alexandria Ocasio-Cortez, figure de l'aile gauche du parti, a ainsi mis en garde contre toute précipitation, affirmant ne pas avoir "vu de scénario alternatif qui, selon moi, ne nous expose pas à d'énormes périls".
Une série de sondages montrent M. Biden à la traîne derrière M. Trump, qu'il avait battu en 2020.
Le contraste entre les deux rivaux est actuellement saisissant, et reflète les rebondissements d'une campagne pas comme les autres.
Pendant que M. Biden affronte une crise, M. Trump semble vivre un état de grâce alors qu'il a passé les derniers mois à comparaître devant des juges - il est d'ailleurs devenu le premier ancien président à être condamné au pénal.
Samedi, il a miraculeusement survécu à une tentative d'assassinat. Et jeudi soir, il a été sacré candidat de la droite lors d'une fête grandiose.