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"Aujourd'hui, il faut se réinventer" : comment le Lioran devient une station quatre saisons ?

Alors que la saison d’hiver est de plus en plus imprévisible en moyenne montagne, le Lioran consolide sa stratégie afin de devenir attractive l’été également. La station a pris le tournant de la diversification pour attirer les touristes toute l’année et garantir une croissance économique durable.

« Font d’Alagnon, c’est une tradition?! » Diana, Pascal, Katia et Mikael ont leurs habitudes sur les sentiers du Cantal. Originaires de la Sarthe, ils ont découvert la station sous la neige, pour le ski. Ils y posent leurs valises en juillet, « pour la randonnée, revendique Diana, j’adore passer du côté de Rombières ». Avec Pascal, ils ont même acheté un appartement au pied des pistes. Désormais, c’est leur point d’ancrage dans le Cantal. Un logement depuis lequel ils partent grimper le puy Mary ou visiter Le Puy-en-Velay.

L’été n’est pas une saison creuse pour le Lioran. Entre mai et septembre, la fréquentation avoisine les 100.000 visiteurs. Le dérèglement climatique a conduit les stations à repenser un modèle économique centré sur la période hivernale. « Aujourd’hui, il faut se réinventer et diversifier les activités », explique Hervé Pounau, le directeur. Le Lioran a élargi son offre estivale pour renforcer son attractivité : randonnée, VTT, vélos électriques, tyrolienne, accrobranche, luge sur rail, minigolf… « Il ne manque qu’une piscine », regrette Diana. Cet équipement, qui fait encore défaut, sortira de terre dans les prochaines années sous la forme d’un espace aquatique et bien-être.

Dernière acquisition de la station, Le Lioran express propose une descente de 1.200 mètres. Pascal, un habitant à Saint-Flour, a vu évoluer la station. « C’est tout le temps en travaux, dit-il en montrant du doigt une tour en construction, je vois la saison d’hiver se réduire chaque année, il est évident qu’il faut que toutes ces infrastructures soient utilisées l’été. » Aujourd’hui, l’offre lui permet de poser ses deux aînés en bas des pistes de VTT pour emmener ses deux filles à la luge sur rail. « On ne peut pas investir n’importe comment, prévient Hervé Pounau, il faut des équipements adaptés au climat de montagne qui puissent servir toute l’année. »

« Ce qui me plaît ici, c’est d’observer une nature préservée. »

Si l’offre se décuple, la randonnée reste l’activité la plus fructueuse. Elle représente les deux tiers des visiteurs et des recettes en été. « Ce qui me plaît ici, c’est d’observer une nature préservée. » Jeanne, grand sourire face au Plomb du Cantal, découvre l’Auvergne avec Jean-Pierre depuis une semaine. Ils ont un faible pour les destinations calmes où le climat est plus doux que sur le littoral. Et le Lioran est marqué d’un point rouge sur la carte : « C’est le Michelin qui nous conduit ». Le Guide rouge les a tout de même convaincus de parcourir 900 km depuis la Belgique où ils vivent près de Bruxelles.

« La station reste un passage obligé pour tous ceux qui passent dans le coin. L’été, on va voir le puy Mary et le Lioran »

Seul caillou dans la chaussure du couple belge : il faut tout faire en voiture.

 

Rémi et Camille, 24 ans, ont relevé le défi. C’est le tracé du TER qui les a conduits à la gare du Lioran depuis Lyon. « On regarde tout le temps une station accessible en train », annoncent-ils, avant de s’éclipser pour une balade à cheval.

Mona Bru

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