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Rapport de 2013 : Quand IGE lançait son alerte sur les fonctionnaires politiciens

La situation s'est aggravée en 2024. Concernant la politisation des hauts cadres de l'administration publique, l'Inspection générale d'état, IGE a observé que « c'est un fait qu'au Sénégal, comme dans la quasi-totalité des pays africains, les personnels de la haute administration publique sont politisés ». Selon l'IGE, la plupart de ces fonctionnaires « sont des responsables de partis politiques ou de mouvements qui soutiennent le président de la République en fonction et animent leurs propres partis politiques ».
Rapport de 2013 : Quand IGE lançait son alerte sur les fonctionnaires politiciens
Le rapport de l'IGE souligne que ces fonctionnaires « sont impliqués dans les activités politiques locales pour leur propre compte ou pour le compte des partis soutenant le président de la République en fonction. Dans ces conditions, pour les hauts cadres de l'administration, avoir une base politique et l'animer devient un souci logique dans la perspective du bon déroulement de la carrière administrative ».

Selon l'IGE, « la politisation de la haute administration publique présente plusieurs inconvénients pour le bon fonctionnement de l'État, notamment en matière de gouvernance économique et financière ».

Les enquêteurs concluent que « le fonctionnaire politisé résistera difficilement à des ordres illégaux de ses supérieurs politiques, même en connaissant les conséquences de ces ordres en termes de gaspillage ou de dilapidation des deniers publics. Il sera constamment tenté d'utiliser les deniers publics pour financer les activités et partis politiques, et même encouragé, voire contraint de le faire ».

En outre, ce fonctionnaire « aura beaucoup de difficultés à éviter les conflits d'intérêts en raison de son implication quotidienne dans les affaires politiques ». Il « sera constamment tenté d'utiliser ses positions politiques pour se maintenir à son poste ou en obtenir un autre offrant plus d'avantages financiers et matériels ».

L'IGE note également que le fonctionnaire politique « sera, par la force des choses, moins regardant sur sa propre gestion, persuadé, à tort ou à raison, qu'en cas de malversations, il bénéficiera de hautes protections, voire de l'impunité ».

De plus, « il n'inspirera aucune confiance dans les arbitrages qu'il fera dans le cadre de son travail, étant à la fois juge et partie. Dans un tel système, les autorités politiques, et notamment le président de la République qui, selon les constitutions de la plupart des États africains, dispose du quasi-monopole de la nomination aux hautes fonctions de l'État, seront constamment tentées, lors de ces nominations, de privilégier les critères de proximité politique des candidats à leurs compétences réelles. L'effet pervers qui découle de cette pratique est de dévaloriser les compétences au profit du militantisme politique ».

L'IGE souligne également que « cette politisation des hauts cadres se constate aussi au niveau des entreprises publiques, où les directeurs généraux sont nommés par le président de la République.

Dans les cas où la nomination de ces hauts cadres ou de certains d'entre eux obéirait à des considérations politiques et ne serait pas basée sur des critères de compétence, les risques de dysfonctionnements dans la gestion de ces entités seraient plus élevés. Les directeurs généraux, voire les présidents de conseil d'administration, nommés dans ces conditions ne pourraient pas résister aux éventuelles injonctions ou implications du président de la République dans la gestion financière de leurs entreprises »
Avec dakartimes.net/

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