World News in French

Comment l'hôpital de Brive a pris à bras-le-corps la question de l'anxiété des patients en chirurgie

Comment l'hôpital de Brive a pris à bras-le-corps la question de l'anxiété des patients en chirurgie

Formations à l'hypnose et à la communication thérapeutique, utilisation de casques de réalité virtuelle ou aromathérapie... On vous explique les différentes actions mises en place à l'hôpital de Brive (Corrèze) pour réduire l'anxiété des patients de chirurgie.

L'utilisation de casques de réalité virtuelle n’est qu’une facette de l’approche globale mise en place pour réduire l’anxiété des patients. À Brive, à l'hôpital comme à la clinique Saint-Germain, la question est prise en compte dès les premiers rendez-vous avec les médecins.

L'anxiété, « un symptôme à part entière » 

« On a développé une échelle pour dépister et évaluer l’anxiété. On l’envisage vraiment comme un symptôme à part entière à chaque étape du parcours de soins », explique Sandrine Dalès, la cadre supérieure de santé des pôles chirurgie des deux établissements.

Cette échelle de 1 à 10, comme celle de la douleur, permet une photographie du niveau d’appréhension des patients pour mieux les accompagner, en limitant au maximum le recours à des traitements médicamenteux.

En découle tout un panel d’actions qui vont de l’échelonnement des convocations pour éviter que les patients gambergent avant leur opération, ou le fait d’aller au maximum au bloc à pied, « pour diminuer l’anxiété induite par le transport allongé », souligne Sandrine Dalès.Des films immersifs sont diffusés dans la salle d'attente du bloc opératoire.

Casques de réalité virtuelle, aromathérapie, boîtes Morphée...

L'objectif, à chaque fois, est de faire en sorte que le patient dédramatise son hospitalisation et, pour l'y aider, de tout faire pour qu'il pense à autre chose. Pour y parvenir, les soignants s'appuient sur plusieurs outils dont les casques de réalité virtuelle, l'aromathérapie ou encore la diffusion de musique.

L'hôpital de Brive a également fait l'acquisition de boîtes Morphée. Ce petit appareil, qui n'a pas été pensé spécialement pour le monde médical, diffuse des ambiances sonores apaisantes et proposent également des séances de relaxation et de sophrologie. « Ça marche très bien avec certains patients », souligne Marjorie Usse, aide-soignante au sein du pôle chirurgie de l'hôpital.Parmi les outils utilisés pour aider les patients à faire abstraction de leur stress, les boîtes Morphée (à gauche) qui diffusent des ambiances sonores apaisantes et des séances de relaxation

Communication positive et hypnose thérapeutique

Par ailleurs, une politique de formation a été mise en œuvre au sein des deux établissements. À ce jour, 40 % des professionnels maîtrisent ainsi la communication thérapeutique et l’hypnose conversationnelle.

« C’est adapter le ton de sa voix, axer le discours sur le positif. On parle d’images agréables. Par exemple, on ne parle plus de douleur, mais de confort, pas de piqûre, mais de perfusion. On est sorti du carcan de la déshumanisation pour rendre les patients acteurs de leurs soins. Et ça fait une grande différence », constate Florence Verneret, infirmière anesthésiste.

« Pas de l’hypnose à la Mesmer »

Tous les anesthésistes ainsi qu’une partie des infirmières anesthésistes sont également formés à l’hypnose thérapeutique dont l’efficacité n’est plus à démontrer.

« Beaucoup de gens pensent qu’on va les manipuler, mais ce n’est pas Mesmer, prévient le Dr Romain Nieuviarts. Les patients ne perdent pas le contrôle. On est juste là pour les guider pour qu’ils trouvent leur propre confort. Tout ça est basé sur la science. Même si la personne est dans un état de conscience modifiée, on ne fera jamais faire à quelqu’un quelque chose qu’il ne veut pas faire. »Pour focaliser l'attention des patients anxieux lors des séances d'hypnose, des petits oiseaux en plastique sont également utilisés.

Michaël Nicolas

Читайте на 123ru.net