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Trente ans de cérémonies d'ouverture à la française, entre éloge et critique

Trente ans de cérémonies d'ouverture à la française, entre éloge et critique

JO-1992, la révolution d'Albertville

Le 8 février 1992, la France accueille les Jeux olympiques d'hiver à Albertville (Savoie). La cérémonie d'ouverture, confiée au chorégraphe Philippe Decouflé, alors inconnu, révolutionne l'exercice, sous les yeux de 2 milliards de téléspectateurs.

Acrobates suspendus à un mât par des élastiques, percussionnistes attachés à une grue au-dessus des spectateurs, athlètes swinguant au rythme des accordéonistes, costumes délirants comme ces femmes habillées en "boules de neige"... Danse, cirque et arts forains se mêlent dans un spectacle réunissant 3.000 artistes.

Le footballeur Michel Platini est le dernier relayeur de la flamme, avec une torche dessinée par Philippe Starck.

"Jusqu'à Albertville, c'était le concours du plus gros défilé. On a été les premiers à dire qu'il fallait mettre en avant la beauté des athlètes et du geste sportif", selon Jean Rabasse, un des collaborateurs de Philippe Decouflé, lequel avait participé en 1989 à la célébration remarquée du bicentenaire de la Révolution française, sous la houlette de Jean-Paul Goude.

"Après Albertville, tout le monde s'est mis à faire des spectacles un peu loufoques avec des couleurs, des choses démentes, un peu absurdes... Je trouve qu'on a eu un déluge de couleurs, de mauvais goût", disait Philippe Decouflé en mai, lors une exposition en son honneur.

Mondial-1998, flop des robots géants

Le Mondial de football 1998, qui se terminera par une victoire historique des Bleus, avait mal commencé. Le 9 juin, c'est la déception à Paris. Seules 200.000 personnes, au lieu du million escompté, observent dans les rues de la capitale le lent défilé de quatre robots géants, hauts de 20 mètres, partis des quatre points cardinaux de la capitale pour converger, après plusieurs heures, place de la Concorde, et se transformer en dieux du stade.

Le lendemain, la cérémonie d'ouverture à proprement parler, dans le Stade de France flambant neuf à Saint-Denis, rattrape le coup. Un spectacle joyeux et rythmé, avec des voltigeurs bariolés tenus par des filins dégringolant du toit, tenant chacun à bout de bras l'un des 32 drapeaux des nations participantes.

Euro-2016, French cancan et French touch

Le 10 juin 2016, toujours au Stade de France, dans un décor de jardin à la française, des danseurs se succèdent, déguisés en bonbons ou en lèvres, armés de faux chevaux en bois, tournant comme dans un carrousel.

Puis 150 danseuses entament un french cancan, avant de laisser la place à un air électro avec l'arrivée du célèbre DJ français David Guetta.

Le musicien s'est étonné récemment de ne pas avoir été contacté pour participer à la cérémonie d'ouverture des JO de Paris le 26 juillet.

Mondial-2023 de rugby, cérémonie moquée

Le 8 septembre 2023, l'acteur français oscarisé Jean Dujardin met à l'honneur "l'art de vivre à la française" dans une cérémonie sous le signe des années 1950, jugée ringarde par de nombreux observateurs.

Jean Dujardin, arborant un marcel et une casquette, mime le boulanger enfournant son pain dans son fournil. Il est entouré par une trentaine de "personnalités représentatives et emblématiques" de l'Hexagone, comme l'ancienne internationale de rugby Lénaïg Corson, la danseuse étoile Alice Renavand, le photographe Yann Arthus-Bertrand ou le pâtissier Pierre Hermé.

"Allez la Rance", titre le quotidien de gauche Libération, évoquant "la carte postale sépia d'une France qui sent la naphtaline".

Le comédien regrette que son second degré n'ait "pas été compris".

Et lorsque l'hebdomadaire d'extrême droite Valeurs actuelles l'affiche à sa Une, il s'élève contre toute "récupération".

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