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En RDC, déforestation sur fond de conflit

Preview Dans une République démocratique du Congo minée par la guerre, la déforestation progresse à grands pas. Pointée du doigt, la rébellion du M23 aurait activement participé au déboisement de grandes superficies forestières, notamment à l’est du pays.

De 2002 à 2023, selon le World Ressource Institute (WRI), la République démocratique du Congo (RDC) a perdu 6,86 millions d’hectares de forêts primaires humides, soit 6,6% de ces forêts originelles que compte le pays. Mais aussi 19,7 millions d’hectares de couvert végétal, ce qui équivaut à une diminution de 9,9% de la végétation congolaise. La RDC possédait 198 millions d’hectares de forêts naturelles en 2010, s'étendant sur 85% de sa superficie.

La province de Tshopo, dans l’est du pays, qui avait la plus grande couverture arborée, avec 19,8 millions d’hectares, a subi la plus grande perte avec 1,82 million d’hectares contre une moyenne de 757 000 hectares dans les autres régions. 

L'est de la RDC est donc présenté comme «l’épicentre de la déforestation» dans le monde en 2023, en déduit le média congolais Infocd qui dénonce les activités de déforestation des rebelles. «Les groupes armés ont eu un impact sur cette région pendant plus de deux décennies en vendant du bois et d’autres produits forestiers pour financer leurs opérations, nuisant ainsi aux populations locales», soulignait le WRI dans un rapport paru en avril.

La situation sécuritaire continue à se détériorer dans l'est de la RDC

La RDC est confrontée depuis plusieurs années à une guerre ravageuse provoquée par la rébellion des M23 actifs au Nord-Kivu dans l’est du pays. Le groupe armé a été créé en 2012 par des officiers entrés en rébellion contre le gouvernement central. La rébellion dite du M23, pour «mouvement du 23 mars», est une continuation de la guerre ayant secoué le Kivu de 2004 à 2009. Depuis 2021, le conflit plonge l'est du pays dans le chaos, l'ONU s'alarmant de la crise humanitaire.

«L’expansion rapide du M23 au Nord-Kivu est inquiétante» avertissait le 8 juillet l’envoyée de l’ONU Bintou Keita au Conseil de sécurité. «La situation sécuritaire dans l’est de la République démocratique du Congo a continué de se détériorer ces derniers mois, atteignant des niveaux alarmants de violence et de déplacements de civils», avait-elle souligné. Sur le front humanitaire, plus d'un millions d'enfants sont menacés de malnutrition aiguë dans le pays, selon l’Organisation mondiale de la Santé qui voit dans le conflit en RDC une «catastrophe sanitaire grandissante».

Le président Felix Tshisekedi a réitéré «sa détermination inébranlable à défendre notre territoire et à rétablir la paix», face à «cette agression injustifiée». Il a également pointé du doigt, sans le nommer, le Rwanda dans la dégradation de la situation sécuritaire.

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