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Journaliste et ex-député européen, Jean-Paul Besset publie un premier roman depuis le Livradois, en Auvergne

Journaliste et ex-député européen, Jean-Paul Besset publie un premier roman depuis le Livradois, en Auvergne

Journaliste à la retraite et ex-député européen, Jean-Paul Besset coule une retraite paisible dans le Livradois. Retraite qui n’en est pas moins active puisqu’il vient de publier son premier roman L’incertain. Une réflexion sur les cinq décennies qui viennent de s’écouler.

Jean-Paul Besset a eu une vie pour le moins active. Journaliste, il a entre autres été rédacteur en chef au Monde. Il a aussi agi en politique, en créant le parti Europe écologie avec son grand ami Daniel Cohn-Bendit. Et il a siégé durant cinq ans au Parlement européen. Aujourd’hui, il vit retiré dans un hameau isolé du Livradois. « J’avais envie d’être au contact des forêts, près de la nature, raconte-t-il. Et comme j’ai quelques loisirs, j’ai commis cet ouvrage. »L’incertain n’est pas son premier livre, l’auteur a déjà écrit quelques essais. Mais c’est son premier roman et une façon pour lui de reparcourir tout l’itinéraire d’une génération qui est la sienne. « Cette relecture des cinquante dernières années me laisse dans une incertitude générale, commente l’auteur. Et ce ne sont pas les derniers événements électoraux qui peuvent me rassurer. »

Des personnages fictifs mais...

Si ses personnages sont fictifs, Jean-Paul Besset reconnaît qu’il y a beaucoup de lui dans ce roman. « Ils sont dubitatifs quant à l’évolution de la société. Je ne veux pas jouer les pessimistes mais je suis dans un réalisme un peu tragique. Et ce livre est selon moi très prémonitoire de ce qui se passe en France et en Europe. On connaît une grande régression civilisationnelle. On vit un mauvais moment de l’Histoire, on est mal barrés. » Ces cinq décennies qui « nous ont fait passer de grandes espérances à de lourdes désillusions », l’auteur les place sous le prisme de ses personnages et de leur sentiment d’impuissance.

Ce roman, c’est mon dernier feu. J’y ai jeté toutes mes angoisses.

Jean-Paul Besset vit certes isolé, mais il s’est toujours, assure-t-il, situé par rapport au collectif. « J’ai fondé Europe écologie, je me suis beaucoup investi, j’ai beaucoup espéré. Je me suis aperçu que ça, comme le reste, s’effondrait, qu’on était dans une impasse. »

Entre crise climatique, migrations, valeurs morales

Si l’auteur est père, ce n’est pas pour ses enfants aujourd’hui adultes qu’il s’inquiète, pas sur le plan individuel, mais pour l’humanité en général, même s’il avoue trouver ça « un peu prétentieux. »

« Je me dis toutefois que l’humanité s’en est toujours sortie, qu’elle a toujours su se ressaisir juste au bord du gouffre. » Et s’il se défend de la moindre nostalgie, il avoue qu’après l’espérance des années 70 et 80, il a le sentiment d’un immense retour en arrière. « Les angoisses sur-développées se traduisent par la peur des autres, par la violence. Et puis, on ne vit pas une seule crise mais un cumul, entre crise climatique, migrations, valeurs morales. On a le sentiment qu’on a atteint des limites et le retour de bâton va être terrible. »

Son dernier acte de vie

Pour toutes ces raisons, l’auteur dit avoir eu besoin de coucher sur le papier ce qu’il dit être son dernier acte de vie. « J’avais besoin que ce livre existe pour y voir un peu plus clair. Bien sûr, c’est ouvert à la critique. Ce qui me gène, c’est ce sentiment d’impuissance face à ces poly-crises qui semblent enserrer l’individu dans un marécage dont il ne peut sortir. » Et si Jean-Paul Besset vit à la campagne, loin des tumultes, il l’assure, il n’est pas indifférent. « Le nœud de la crise, c’est l’écologie, conclut-il. Sans ce rapport à la nature, on est foutu. » 

 

Pratique. Jean-Paul Besset sera à la librairie Tout un Monde pour une dédicace jeudi 25 juillet de 10 heures à 12 h 30 à Ambert. L’incertain, Vérone Éditions, 27 €.

Notre correspondant

 

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