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3 milliards d’euros de fraude : Nestlé utilisait un traitement interdit pour ses eaux minérales depuis 15 ans

Preview Mediapart a publié une enquête le 18 juillet, dénonçant l’utilisation par Nestlé Waters d’un traitement interdit pour ses eaux minérales Vittel, Contrex et Hépar depuis 15 ans. Une affaire qui en dit long sur les pratiques dissimulées des grands groupes dans le pays.

Une fraude d’une ampleur «inédite» selon Mediapart, qui a dénoncé le 18 juillet dernier le recours par Nestlé Waters à des «traitements interdits» pour ses trois eaux minérales vosgiennes Vittel, Contrex et Hépar, et ce depuis une quinzaine d’années au moins. Le média cite un rapport d’enquête des services français de la répression des fraudes (DGCCRF).

La DGCCRF, dans son rapport rendu en avril dernier et cité par ce dernier, est parti de l’achat en 2005 d’appareils à UV, notant une «utilisation de filtres non autorisés depuis au moins 2010».

Une entorse à la réglementation qui aurait permis à Nestlé d’engranger plus de trois milliards d’euros, relate Mediapart : «La différence de chiffre d'affaires réalisée en vendant ces produits en eau minérale naturelle au lieu d'eau rendue potable par traitement est estimée à 3 132 463,297 euros pour les différentes marques et périodes infractionnelles correspondantes».

Nestlé Waters France a nié «fermement» toutefois le mode de calcul et le chiffre avancé par Mediapart.

Enquête préliminaire pour tromperie

Reste que le groupe est poursuivi dans le cadre d’une enquête préliminaire par le parquet d’Epinal, pour tromperie. Nestlé est donc soupçonné d’avoir eu recours à des traitements illégaux de purification des eaux.

Selon BFM TV, Nestlé Waters a reconnu en janvier dernier avoir recouru à des «systèmes de désinfection interdits», à savoir des lampes UV et du charbon actif, pour assurer la «sécurité alimentaire» de ses eaux.

L’ONG Foodwatch, citée par BFM TV, a porté plainte dans ce dossier et exigé que « la justice pénale avance». L’organisation dénonce une affaire qui n’en est toujours qu’au stade de «l’enquête préliminaire».

En 2022, l’Inspection générale des affaires sociales française estimait que «près de 30%» des eaux conditionnées subissaient «des traitements non conformes» aux réglementations du pays. L’IGAS dénonçait de surcroît des «pratiques délibérément dissimulées».

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