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Tirs sur Trump, retrait de Biden : récit des huit jours qui ont fait chavirer l’élection présidentielle

Tirs sur Trump, retrait de Biden : récit des huit jours qui ont fait chavirer l’élection présidentielle

Jusqu’au 13 juillet dernier, seuls les déboires judiciaires de Donald Trump étaient venus perturber la campagne électorale. L’ancien président, de nouveau dans la course pour être le 47e président des Etats-Unis, partageait alors son temps entre les tribunaux et les meetings de campagne, avant d’entrer dans l’histoire comme le premier ex-président à être condamné au pénal.

Mais l'histoire retiendra très certainement un autre événement. Le 13 juillet, en plein meeting en Pennsylvanie, alors que Donald Trump déroule son discours, avec son emblématique casquette rouge sur la tête, des détonations résonnent. Donald Trump, visé par des tirs, se met à terre, avant d’être exfiltré par des agents des services secrets. Il prend tout de même le temps de se relever, quelques secondes plus tard, le poing levé face au public, avec du sang sur le visage. Touché à l’oreille, il est néanmoins sain et sauf. Son aura est désormais celle du miraculé. Et la ferveur de ses partisans est décuplée.

Un candidat miraculé

Une semaine après la tentative d’assassinat dont il a été victime, le candidat républicain à la Maison-Blanche a repris, ce samedi 20 juillet, le fil de sa campagne présidentielle en tenant, dans le Michigan, son premier meeting depuis le week-end précédent. Entre-temps, le milliardaire a été officiellement investi par son parti pour se présenter à l’élection présidentielle de novembre, lors d’une convention triomphale dans le Wisconsin, où il arborait une large gaze blanche sur le pavillon de l’oreille. En soutien, des milliers de partisans arboraient, eux aussi, un pansement blanc à l’oreille droite.

Donald Trump y a promis "un raz-de-marée monumental" en faveur des républicains lors de la prochaine élection et moqué des démocrates "qui ne savent pas qui est leur candidat", faisant référence aux multiples appels du camp démocrate à Joe Biden pour se désengager de sa candidature.

Dans le même temps, Joe Biden, rattrapé par le Covid-19, est contraint à l’isolement dans sa résidence privée du Delaware. Sa campagne doit être mise en pause quelques jours. En outre, depuis son dernier débat largement jugé raté face Donald Trump le 27 juin dernier, le président sortant est affaibli par une fronde grandissante au sein même de son camp démocrate, qui doute de son acuité mentale. Face au républicain incisif, Joe Biden était apparu fragile, la voix rauque, peinant à articuler sa pensée. Plus de 30 élus démocrates lui demandaient depuis quelques semaines de laisser la place à un candidat plus jeune. D’importants donateurs avaient par ailleurs annoncé cesser leurs dons au parti tant que Joe Biden serait candidat. Même le journal The New York Times avait appelé, dans un éditorial, à son renoncement dans "l’intérêt du pays".

En public, le président résiste. Il le dit et le répète face à la presse : il reste dans la course et battra Donald Trump. Mais en privé, les soutiens se font de plus en plus rares. En parallèle, les démocrates s’affairent à lui trouver un remplaçant qui tienne la route.

Un candidat qui renonce

Après des semaines de spéculations sur ses capacités physiques et mentales, le président des Etats-Unis a finalement annoncé, ce dimanche 21 juillet, dans une lettre aux Américains qu’il se retirait de la course pour un second mandat à la Maison-Blanche. Joe Biden jette l’éponge à un mois de la convention démocrate, prévue entre le 19 et le 22 août, qui aurait dû l’introniser candidat, et à quatre mois de l’élection présidentielle prévue en novembre. "Je pense qu’il est dans l’intérêt de mon parti et du pays que je me retire et que je me concentre uniquement sur l’exercice de mes fonctions de président jusqu’à la fin de mon mandat", a-t-il déclaré dans un communiqué.

Kamala Harris, actuelle vice-présidente, s’est déclarée dans la foulée prête à "remporter l’investiture" démocrate en vue de "battre Donald Trump". Joe Biden lui a accordé son soutien. Agée de 59 ans, elle affiche une image de jeunesse face à Donald Trump, 78 ans, qui est sorti renforcé de la convention d’investiture du Parti républicain, en ordre de marche derrière le ticket qu’il porte avec J.D. Vance.

Kamala Harris a déjà reçu l’appui de poids de l’ancien président Bill Clinton et de son épouse Hillary Clinton, ancienne secrétaire d’Etat. D’autres personnalités du parti démocrate ont annoncé qu’ils la soutenaient, dont l’ex-secrétaire d’Etat John Kerry, la figure de la gauche américaine Alexandria Ocasio-Cortez, et le gouverneur de Californie, Gavin Newsom, qui était vu comme un possible rival.

La vice-présidente a en outre déjà récolté 49,6 millions de dollars de dons pour sa campagne après le soutien de Joe Biden pour prendre la relève, selon la porte-parole de sa campagne, Lauren Hitt. Mais les jeux sont loin d’être faits du côté des démocrates. L’ex-président Barack Obama, l’une des personnalités démocrates les plus influentes, s’est contenté d’exprimer sa "confiance" dans son parti pour instaurer "un processus qui permettra l’émergence d’un candidat exceptionnel", sans mentionner Kamala Harris. Dans l’attente de la convention d’investiture du candidat démocrate, la course vers la Maison-Blanche est encore un peu plus bouleversée qu’elle ne l’était déjà, après une semaine qui fera date dans la politique américaine.

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