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Uranium : après le français Orano, le canadien GoviEx se voit retirer son permis d’exploitation au Niger

Preview La société canadienne GoviEx Uranium menace le Niger d’engager une procédure après le retrait par Niamey de son permis d’exploitation. Un changement de cap pour les autorités nigériennes qui ont engagé un renouvellement de leurs partenariats internationaux. Il y a quelques jours, une délégation turque d'importance est venue à Niamey.

«La décision de retirer nos droits miniers est particulièrement déroutante»: dans un communiqué de presse publié le 17 juillet 2024, la société canadienne GoviEx s'est plaint après l’annonce, deux semaines plus tôt, du retrait de son permis d’exploitation d’uranium par Niamey.

Une éviction qui reflète le changement de cap en matière de politique étrangère de Niamey, et donc le recours à de nouveaux partenaires.

L'entreprise nord-américaine a fait valoir un projet engagé depuis deux décennie mais aussi un investissement dans le pays à travers des projets sociaux.

Menace de procédure judiciaire

Dans son communiqué de presse, l’entreprise GoviEx regrette le retrait de son permis d’exploitation et explique que celui-ci implique «inévitablement des retards importants dans les projets» d’extraction pour l’entreprise qui prendra le relais et devra «recommencer de zéro».

Le document signé par le président et fondateur de GoviEx Govind Friedland évoque des retards «contraires aux objectifs déclarés du gouvernement en matière de développement rapide et de progrès économique de la région».

Invoquant une décision qui «n'a pas suivi la procédure de retrait prescrite par le code minier applicable», GoviEx se dit « prêt à poursuivre toutes les voies judiciaire nécessaires pour défendre [ses] droits et protéger [ses] investissements ».

La société canadienne affirme enfin avoir pris contact avec le ministère des Mines et «vouloir trouver une solution amiable concernant les dommages liés au retrais des [ses] droits miniers».

Changement de cap pour Niamey

L’éviction de la société canadienne suit de quelques semaines celle du français Orano dans ce pays qui fournit 4,7% de la production mondiale d'uranium naturel. Les réserves du sol nigérien en la matière sont estimées à 200 000 tonnes et font de Niamey le septième producteur mondial de ce métal radioactif avec les minerais d'uranium les plus riches du continent.

Elle s’inscrit dans un contexte de redéploiement diplomatique et stratégique nigérien dans un contexte de bouleversement régional et alors que la présidence est assurée depuis 2023 par le général Abdourahamane Tiani.

Se tournant notamment vers la Chine, Niamey multiplie les prises de contact avec la Chine, la Russie, l'Iran ou la Turquie, et resserre ses liens avec le Mali et le Burkina Faso à travers la formation de la Confédération du Sahel.

Opération séduction de la Turquie

Mercredi 17 juillet, c’est une importante délégation turque qui s’est rendue dans le pays, emmenée par le chef de sa diplomatie, Hakkan Fiddan. Les médias nigériens évoquaient à ce propos des échanges concernant les domaines de la défense, du pétrole, de l'éducation, de la santé.

Un mémorandum concernant la coopération dans les domaines du pétrole et du gaz naturel a aussi été signé. Le Premier ministre nigérien Ali Mahamane Lamine Zeine a déclaré lors de cette visite que son pays «regorge de ressources économiques» et qu’il souhaite que les opérateurs internationaux «économiques viennent investir en grand nombre».

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