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Le Grand Bal de l'Europe fait de Gennetines, dans l'Allier, "the place to be"

Le Grand Bal de l'Europe fait de Gennetines, dans l'Allier,

Pendant quinze jours, le Bourbonnais devient un point focal, en France, en Europe, voire dans le monde, pour les amateurs de danse. Le Grand bal de l’Europe attire de partout ! C’est complet la première semaine. Il reste des places du 4 au 9 août.

Cent groupes. Autour de 2.900 personnes par jour, sur deux semaines. Cinq cents personnes qui restent les quinze jours entiers, du vendredi 26 juillet au vendredi 9 août. Sans oublier une équipe au complet depuis trois semaines qui comprend 500 organisateurs et bénévoles, dont au moins 350 qui sont des fidèles. Plus de 6.000 personnes qui vont passer au moins une journée sur place. Séjour moyen de quatre à cinq jours.

Du vendredi 26 juillet au vendredi 9 août. Le festival est complet jusqu’au jeudi 1er août. Et déjà bien rempli jusqu’au 3 août Il reste des places pour la dernière semaine du dimanche 4 au vendredi 9 août. Leur site : www.gennetines.org.

Autant de chiffres qui donnent le tournis : le Grand bal de l’Europe, à Gennetines, est devenu incontournable pour qui aime danser. Et pour un grand nombre de musiciens, qui viennent faire des bœufs avec des débutants ou même avec des pointures venues ici incognito, dans un joyeux mélange. Pas de chichi, la seule chose qui compte c’est la rencontre. La transcen-danse.

Bernard Coclet, le grand manitou de cette grande fête, lance : 

La danse c’est magique », « Il n’y a pas beaucoup d’autres moments où, au bout de deux minutes, tu peux prendre quelqu’un dans tes bras.

L’homme est intarissable sur sa passion qu’il fait partager, donc, à des milliers de personnes, tout aussi passionnées.Mais la danse, c’est-à-dire la « danse trad », la « danse folk » ? C’est comme ça qu’on dit, à Gennetines ? Et bien non : « Nous parlons juste de danse, parce qu’en fait, on ne les danse pas telles qu’elles se dansaient “traditionnellement”. Tout évolue. » Et voilà, qu’à brûle-pourpoint Bernard Coclet refait l’histoire de la danse, « allez, en quatre lignes » : « Pour comprendre une danse, il faut aussi comprendre la société qui l’a façonnée. Au tout début, en Europe, il y avait la ronde, avec un chanteur au milieu. La danse s’ouvre, la ronde devient une chaîne. »

Danser en couple, c’est récent !

Puis contrepied : « Les contredanses anglaises et françaises se dansent à quatre ou à huit. Il faut attendre le XIXe siècle pour danser en couple la valse ou la polka. Cela a eu beaucoup de succès localement. En 1850, à Bressolles, un bar s’appelait La Polka. Il y avait des cours de danse à deux à Moulins, c’était la folie. Puis la société a encore évolué et ce fut le temps de la danse individuelle, en boîtes de nuit par exemple. Désormais, on voit un retour à plus de collectif. Par exemple danser individuellement en groupe comme avec la country ! »

C’est aussi ça le Grand bal de l’Europe. On peut aussi apprendre comment seize cornemuses ont été réinventées (décidément, tout se réinvente, à commencer par soi-même !). Entre deux sessions de qi gong et d’apprentissage de langue des signes, s’essayer au tango, forró, gafieira, ceilidh, shimsham, ou ronde à trois pas, s’améliorer en scottish, bourrée, cha-cha-cha, branle ou mazurka. Tout en faisant sien l’adage de l’année : « questionner ses certitudes » (*). Reprendre les bases n’est jamais une perte de temps. Le programme du Grand bal est de toute façon si étoffé entre ateliers autour de danses du monde entier, bals, bœufs, conférences et rencontres informelles, que chacun peut piocher ce qu’il veut et ce qu’il peut, être ce qu’il veut aussi, l’espace d’un, deux, quatre, dix ou quinze jours.

(*) Doublé de : « si tu es d’accord » : le CIDFF 03 anime un atelier sur le consentement et tous les bénévoles ont été formés à la prévention des violences sexistes et sexuelles.

Mathilde Duchatelle

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