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Le conseil municipal de Vichy vote la féminisation de l'espace public

Le conseil municipal de Vichy vote la féminisation de l'espace public

Les élus vichyssois ont voté d’une seule voix la féminisation de l’espace public, lors du dernier conseil municipal.

Féminiser les noms de voies et de bâtiments publics. Rendre les femmes plus visibles dans l’espace public. Voilà l’objet d’une délibération importante portée en conseil municipal par Linda Pélissier, conseillère municipale déléguée au patrimoine immatériel.

La conclusion d’un travail mené depuis 2021 par une commission ad hoc, nommée "Des femmes et des rues". Un gadget ? Sûrement pas pour le maire LR de Vichy, Frédéric Aguilera. "C’est essentiel de se rappeler des femmes et des hommes qui ont su défendre les valeurs du pays. Je ne peux pas m’engager à féminiser 50 % des rues à court terme, mais je reste extrêmement vigilant sur la dénomination de l’espace et des bâtiments publics."

La première pierre de ce chantier, hautement symbolique, a été posée en septembre 2019, quand le parvis de l’Opéra fut lié au nom de Simone-Veil. Et dans les prochains mois, pour continuer de lutter contre la surreprésentation masculine en la matière, de nouveaux baptêmes sont prévus. Avec toutefois un nouvel homme, il n’est évidemment pas question d’ostracisme en matière, mais simplement de rééquilibrer la situation. Autant de décisions votées à l’unanimité par les élus vichyssois. En voici le détail.

Le silure dans le collimateur du maire de Vichy

Les bâtiments

Le gymnase rue Belin deviendra Mireille-Cayre (1947-2019). Gymnaste artistique française, née à Moulins, elle est sacrée championne de France du concours général de gymnastique artistique en 1968, 1971 et 1972 et participe aux JO de 1968 à Mexico et de 1972 à Munich.

Le gymnase avenue Victoria Fleurs-de-France deviendra Maguy-Coursol (1922-2007). Fondatrice, en 1940, de l’association Fleurs de France (gymnastique féminine).

Les voies

Place de l’Hôtel-de-Ville dans le prolongement de la rue des Écoles : Rue Marie-Jeanne-Bouteille. Elle entre dans le réseau Alliance en 1942. Arrêtée en 1943 à son domicile 36, rue du Sénateur Gacon à Vichy. Internée à la Mal-Coiffée à Moulins, elle est transférée au Fort de Romainville avant d’être déportée à Ravensbrück, puis libérée le 5 mai 1945.

Place de l’Hôtel-de-Ville, dans le prolongement de la rue Baratier : rue Yvonne-Moreau. Elle fait partie du réseau Marco-Polo (le réseau de Marc Juge). Elle est arrêtée le 26 février 1944 à Vichy dans le cadre de l’affaire Marc Juge. Sont également arrêtés à des dates différentes le commissaire Marc Juge, son mari Henri Moreau, René Chabrier et sa compagne Yvette Poucy, tous membres du réseau Marco-Polo. Internée elle aussi à la Mal-Coiffée puis transférée au Fort de Romainville, elle est déportée à Ravensbrück, puis libérée le 5 mai 1945.

Place de l’Hôtel-de-Ville (côté parking, reliant la rue Baratier à la rue des Écoles) : Allée Yvette-Poucy. Comme Yvonne Moreau, elle fait partie du réseau Marco-Polo (le réseau de Marc Juge). Arrêtée le 26 février 1944, elle sera également internée à la Mal-Coiffée puis transférée au Fort de Romainville, avant d’être déportée à Ravensbrück puis libérée plus tôt, en avril 1945.

Rue Carnot : Rue Alice-Arteil. Résistante franc-tireur en 1942, elle prend la tête du maquis de Lavoine, fort d’une cinquantaine d’hommes, puis organise le « groupe franc Alice », participe aux actions du groupement Roussel et aux combats de la Libération.

Place Charles-de-Gaulle, artère reliant la place de l’Hôtel-de-Ville à la rue longeant l’Arlequin : rue Hélène-et-Gaston-Regnier. Hélène Regnier et son mari Gaston sont boulangers, 20 boulevard des Graves, à Vichy. Ils entrent au réseau Alliance en 1942. Ils sont agents de liaison et hébergent d’autres personnes engagées dans la Résistance. Hélène et Gaston Régnier, ainsi que leurs enfants, sont arrêtés le 19 avril 1943 par le Sipo-SD de Vichy, transférés à Moulins puis à Fresnes. Leurs enfants sont libérés le 29 mai, mais eux sont déportés. Gaston Régnier est emprisonné à Buchenwald, puis au Struthof et à Dachau, où il meurt le 23 janvier 1945. Hélène Régnier est transférée à Compiègne puis à Ravensbrück, où elle meurt le 30 mars 1945.

Place Charles-de-Gaulle, artère reliant la rue longeant la place Charles de Gaulle (à partir de la rue Couturier) à la Place de l’Hôtel de Ville longeant la Maison des Associations : allée Marie-Marcelle-Viraud. Secrétaire médicale et compagne du Docteur Jean Sabatier, l’un des responsables du réseau Alliance de Vichy. Elle est arrêtée en 1943 avec ses deux enfants à son domicile 6, rue Burnol à Vichy. Ses enfants sont libérés mais elle est déportée à Ravensbrück, puis libérée le 9 avril 1945. Elle est la grand-mère maternelle de Bernard Planche, adjoint au maire de Bellerive-sur-Allier.

Square de la place Charles-de-Gaulle : face au futur monument à la Résistance : square Georges-Mandel. Il est ministre des P.T.T en 1935 et inaugure le nouveau bureau de poste de Vichy. En 1940, il embarque à bord du Massilia, notamment aux côtés de Jean Zay. Il est assassiné dans la Forêt de Fontainebleau le 7 juillet 1944 par la Milice.

Matthieu Perrinaud

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