On a testé pour vous : la pole dance au studio Acrobatik Dance, au cœur du centre-ville de Riom
Allongées au sol, affairées à exécuter des étirements profonds, les élèves de Dorothée, alias Lodie Brownie, font fusionner leurs corps et leurs esprits, tentant de faire s’épouser souplesse et force, le tout, sur un fond musical apaisant. Telle est la scène à laquelle nous assistons en entrant dans le studio Acrobatik Dance, rue Gomot, au cœur une ambiance chaleureuse.
La petite salle, aux murs habillés de miroirs et à l’intérieur rempli de barres chromées scintillantes, reflète les élèves qui s’échauffent avec grâce et agilité, ce qui nous intimide d’abord… Mais, prenant notre courage à deux mains - après tout, le ridicule ne tue pas - nous enfilons shorts et débardeurs et prenons place sur un tapis. Car, avant de passer aux choses sérieuses, il est essentiel de préparer son corps… Les étirements nous font pourtant de prime abord penser à une simple mise en jambe avant un cours de danse. Une danse tout de même singulière dans le cas présent.
Quelques bases pour bien commencerLa coach nous plonge ensuite rapidement dans le bain. Après quelques démonstrations, c’est à nous de jouer. L’enchaînement débute, appelé « le pain quotidien », il représente la base de la pole, pratiquée en échauffement et étape nécessaire à des novices, telles que nous. Non sans mal, nous nous essayons aux figures comme le « Seat », cette posture où nous nous retrouvons assises sur la barre verticale, seulement agrippées par la force des cuisses, ou encore le « Fireman », quelques pas autour de cette même barre, puis nous nous élançons, pour l’entourer. Nos corps se mettent à tirer et notre peau à rougir, mais nous ne lâchons rien. Peu à peu, nos sens se perdent. La sueur perle sur nos fronts et nos mains tremblent légèrement sous l’effort.
Une pratique non sans défiEntre deux acrobaties, Dorothée nous délivre les origines de sa passion enivrante, née après sa seconde grossesse en 2008 : « J’avais besoin de me muscler. J’ai vu des vidéos de pole sur Internet et ça m’a tout de suite plu?! Quand j’ai commencé, mon mari pensait que ça me passerait en deux semaines. Mais, cela fait seize ans déjà ! »Dorothée, depuis qu’elle a débuté la pole dance, en 2008, a remporté beaucoup de prix lors de compétitions, de 2012 à 2019. Au studio Acrobatik Dance, elle est accompagnée de Danaé, autre coach.
Alors, sans vous mentir, un cours de pole, ce n’est pas de tout repos ! Et bien que nous ayons été éprouvées, nous avons aussi été très séduites ! La professionnelle a su nous mettre à l’aise et faire preuve de patience, répétant les enchaînements jusqu’à ce que nous les maîtrisions. Malgré nos nombreuses pertes d’équilibre, elle était là pour nous encourager et nous corriger. Persévérance, coordination et concentration semblent bien être les maîtres-mots pour une bonne pratique de la discipline. Et "bienveillance", le terme utilisé par la professeure pour définir l’atmosphère de son studio.
Désormais, la pole attire de plus en plus d’adeptes. Près de 91 adhérents fréquentent le studio Acrobatik Dance et ont accès à divers cours, allant de la pratique technique au renforcement musculaire, en passant par le cerceau aérien et l’exotique (*).
"L’image de la discipline a vraiment évolué dans le bon sens. Les gens la voient de plus en plus comme un sport. On est moins dans le côté sexy d’il y a quelques années."
C’est d’ailleurs quand le sport rencontre l’art de la scène, dans les années 1960, initié par les cirques forains, puis par les stripteaseuses, que la pole voit le jour. Mais elle ne deviendra un sport à part entière que dans les années 1990. Depuis, son succès ne se dément pas, tandis que son image s’éloigne de plus en plus d’un érotisme féminin très connoté. Il n’est ainsi plus rare que les hommes se lancent à leur tour.
La pole dance est donc un excellent exutoire permettant de se défouler et de se dépasser. Un véritable apprentissage de sa féminité, au travers de sa force et de son habileté. C’est vrai, le lendemain, quelques bleus et courbatures sont apparus mais finalement, cela en valait bien la peine !
Acrobatik Dance, au 17 bis rue Gomot à Riom. Cours du lundi au jeudi dans le centre-ville de Riom et EVJF les samedis. Plus d’informations au 06.28.07.10.52 ou sur acrobatikdance.com.
Léa Murat et Chloé Goigoux