Qui sont les athlètes puydômois médaillés aux Jeux Olympiques ?

À quelques jours de l’ouverture des Jeux Olympiques de Paris, vendredi 26 juillet, coup de projecteur sur ces médaillés nés ou décédés dans le Puy-de-Dôme, ainsi que ceux, à l’instar de Renaud Lavillenie ou Sébastien Flute, qui ont hissé au sommet de l’Olympe les couleurs des clubs du département.

Gabriella Papadakis, médaillée d’or de danse sur glace il y a deux ans à Pékin avec le Montbrisonnais de naissance Guillaume Cizeron, n’est pas seulement la seule championne olympique auvergnate sacrée lors des JO d’hiver. C’est aussi, à ce jour, l’unique athlète née dans le Puy-de-Dôme (le 10 mai 1995 à Clermont) à s’être parée du précieux métal, tous Jeux confondus.

Qui la rejoindra au Panthéon des champions olympiques nés dans le Puy-de-Dôme ? Ils seront six en lice à Paris, entre ce samedi 27 juillet et le dimanche 11 août, à pouvoir y prétendre (1). À défaut d’or, pour lequel la barre est parfois trop haute, beaucoup signeraient pour une breloque d’un métal moins précieux, qui leur permettrait de figurer auprès des médaillés (2) recensés ci-après (dans l’ordre chronologique), à une exception près : la rugbywoman Carla Neisen en fait déjà partie.

Gilbert Bougnol (Saint-Myon), escrime

Né le 31 août 1866 à Saint-Myon, près de Combronde, au sein d’une famille de cultivateurs, Gilbert Bougnol est entré à l’âge de 15 ans au Cercle d’escrime d’Anjou, à Paris. C’est dire si le Puydômois était doué. Pour autant, il a été battu en finale du tournoi olympique des maîtres d’armes à l’épée en 1900, au Jardin des Tuileries de Paris. Battu par… son cousin germain (par sa mère), Albert Ayat, dont le père, Jean, et le frère, Felix, étaient aussi de grands maîtres parisiens de l’épée.Albert Ayat a également remporté le tournoi mêlant amateurs et maîtres d’armes. Avant d’être fait en 1925, comme son frère dix ans plus tard, chevalier de la Légion d’Honneur. Décédé le 2 décembre 1935, Albert est inhumé à Saint-Myon. Gilbert Bougnol, lui, est mort à 81 ans, le 20 octobre 1947, à Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine).

Louis Vernet (Doranges), tir à l’arc

Échalasseur, comme son père, à Doranges où il est venu au monde le 5 mai 1870, Louis Vernet a quitté l’Auvergne après son mariage en 1895. Sans trop s’éloigner du bois, puisqu’il fut bûcheron et charpentier à Choisy-au-Bac (Oise). Matière dont on faisait aussi les arcs et les flèches pour pratiquer, au club de la ville voisine de Compiègne, le tir à l’arc. Son loisir lui valut de décrocher l’argent aux Jeux de Londres, en 1908, dans le « style continental » à 50 mètres. « Style français », aurait-on pu dire, puisqu’avec Eugène Grizot en or et Gustave Cabaret en bronze, la délégation tricolore s’est offert outre-Manche un de ses rares triplés.Pierre Louis Vernet, pour l’état civil, est décédé chez lui dans l’Oise, le 19 mars 1946.

Yves Dreyfus (Clermont), escrime

Fils et petit-fils d’escrimeur, Yves Dreyfus a choisi l’épée. Né à Clermont le 17 mai 1931, il a quitté un temps l’Auvergne pour Lille, afin d’y effectuer son service militaire, avant d’y devenir… acheteur de draperies pour les Textiles du nord. Il y débuta sa carrière à vingt-deux ans, sous les couleurs du Stade Clermontois. Jusqu’en 1973, année où il dispute ses derniers championnats de France à 42 ans.

Entre-temps, il a participé à trois JO (1956, 1960 et 1964), remportant deux médailles de bronze à l’épée par équipes à Melbourne et Tokyo, et cinq breloques, dont trois titres par équipes, aux championnats du monde. Il s’est éteint à 90 ans, le 16 décembre 2021, à Ceyrat.

Cédric Berrest (Clermont), aviron

Né le 2 avril 1985 à Clermont-Ferrand, le médaillé de bronze en quatre de couple en 2008 a débuté l’aviron à Niort, à l’âge de 14 ans. Mais c’est à Toulouse que Cédric Berrest a fait l’essentiel de sa carrière, ponctuée de trois participations aux Jeux (2004, 2008, 2012) et de cinq médailles mondiales. Jusqu’en mars 2017, date où l’ingénieur de formation s’est retiré des bassins. Après avoir été salarié de la SNCF, il est aujourd’hui coach en entreprise, toujours à Toulouse.

Carla Neisen (Beaumont), rugby à 7

La centre de Blagnac et de l’équipe de France à XV est, comme à Tokyo, retenue avec la sélection olympique à VII, médaillée d’argent au Japon, dont elle sera capitaine. Carla Neisen est née à Beaumont, le 8 mars 1996, comme trois ans plus tôt son frère Anderson, rugbyman professionnel lui aussi. Tous deux sont issus d’une famille du milieu forain qui s’est sédentarisée, quelques années plus tard, au Bugue, en Dordogne. C’est là qu’elle a touché ses premiers ballons, de l’école de rugby aux cadettes, avant de rejoindre le Pôle espoirs de Jolimont, à Toulouse.

Mais aussi…

Ces médaillés olympiques sont décédés dans le Puy-de-Dôme. Le lutteur Henri Deglane, titré chez les poids lourds en 1924, était né à Limoges le 22 juin 1902. Installé à Nice après avoir tenté de faire carrière aux États-Unis et dans le catch, puis à Monaco où il a tenu un bar-restaurant, il venait régulièrement en cure thermale à Royat. C’est au cours de l’un de ces séjours qu’une crise cardiaque l’a fauché, le 7 juillet 1975. Il est inhumé à Chamalières.L’escrimeur Jean Piot, médaille d’or à l’épée par équipe et au fleuret par équipe en 1932 à Los Angeles, avait vu le jour le 10 mai 1890 à Saint-Quentin avant de rejoindre Paris et la Préfecture de police, où il était maître d’armes. Il s’est éteint à 71 ans, le 15 décembre 1961, à La Sauvetat, neuf ans après que son neveu Maurice, Picard et licencié à l’AS Préfecture de police lui aussi, eut décroché le bronze au sabre par équipe, à Helsinki.

(1) Yann Chaussinand (athlétisme, lancer de marteau), né le 11 mai 1998 à Clermont-Ferrand ; Félix Duchampt (Roumanie, triathlon), né le 5 septembre 1989 à Clermont-Ferrand ; Laëtitia Guapo (basket 3x3), née le 25 octobre 1995 à Clermont-Ferrand ; Léa Labrousse (trampoline), née le 6 avril 1997 à Beaumont ; Carla Neisen (rugby à VII), née le 8 mars 1996 à Beaumont ; Eve Planeix (natation artistique), née le 20 décembre 2000 à Clermont-Ferrand.(2) Une partie des informations est tirée de l’ouvrage de Stéphane Gachet JO d’été : Tous les médaillés français de 1896 à nos jours paru en novembre.

Sébastien Devaur et Vivian Massiaux

Lavillenie et Flute, à jamais dans l’histoire du départementS’ils ne sont pas nés dans le département, deux athlètes ont été sacrés champions olympiques alors qu’ils étaient licenciés dans le Puy-de-Dôme. Le plus récent, bien sûr, reste le perchiste Renaud Lavillenie, sacré à Londres en 2012. Le natif de Barbezieux-Saint-Hilaire (Charente) s’est posé à Clermont en juin 2008 et a rejoint le Clermont Athlétisme Auvergne un an plus tard. Après treize saisons au CAA, il a créé son club, Envol, en 2023. S’il a échoué à se qualifier pour ses 4es Jeux, l’ancien recordman du monde demeure, à 37 ans, le porte-drapeau du sport puydômois.Le Brestois Sébastien Flute, champion olympique à 20 ans en 1992, à Barcelone, portait alors les couleurs des archers du Stade Clermontois. Celui qui a effectué dix saisons au club (1991-2000) a également participé aux Jeux d’Atlanta et de Sydney. Tout juste auréolé de son titre, il avait même intégré une classe de terminale au lycée Blaise-Pascal de Clermont, avant de finalement renoncer à passer le bac.C’est au Stade Clermontois, également, que le basketteur Stéphane Risacher, né à Moulins le 26 août 1972, a fait ses premiers pas sur les parquets, dans le sillage de son grand frère, Marc, qui a évolué au plus haut niveau avec le club « rouge et bleu ». L’ailier, médaillé d’argent en 2000 à Sydney, a rejoint la JA Vichy à 16 ans, avant de découvrir la Pro A l’année suivante avec Tours. Lui était originaire de Nevers.Le gymnaste Jean Gounot a disputé trois éditions des Jeux, entre 1920 et 1928, lors desquelles il a décroché le bronze au concours général individuel à Anvers, et l’argent au saut de cheval en largeur en individuel et par équipe à Paris, où il était porte-drapeau de la délégation tricolore. Après 1924, il devint instructeur à l’Indépendante de Thiers. Il a passé les dernières années de sa vie à Brunoy (Essonne) et est inhumé, depuis janvier 1978, à Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne).D’ici le 11 août, les Mosellanes Lisa Barbelin et Caroline Lopez (Archers Riomois), la Bondynoise Axelle Étienne (Lempdes BMX), l’Aurillacoise Marjorie Veyssière (Clermont Athlé), l’Azuréen Anthony Ammirati (Envol, athlétisme), le Samarien Thomas Chirault (Stade Clermontois, tir à l’arc) et l’Australien de Perth Sasha Zhoya (Clermont Athlé) tenteront de les imiter sur les sites de Paris 2024.