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Avec “Vertigo”, Wand emmène Neil Young et Jim O’Rourke dans la constellation Can

Passés maîtres dans l’art de la transmutation, Cory Hanson et sa bande rouvrent le champ des possibles.

Pour certain·es, “l’effet vertigo” est un procédé cinématographique utilisé par Alfred Hitchcock dans Sueurs froides (1958) consistant à actionner zoom avant et travelling arrière en simultané, ou inversement, jusqu’à produire une déformation de l’image.

Chez Wand, l’expression pourrait surtout servir à désigner la disposition créative inédite des Américains, observée lors de la conception de leur nouveau disque, Vertigo, quoiqu’elle soit aussi indiquée pour qualifier la sensation éprouvée à l’écoute des huit chansons qui le composent. Dans tous les cas, ces effets partagent une ambition commune : provoquer la perspective pour mieux bouleverser l’espace et ses repères.

Des guitares saturées et des rythmes motorik

Cinq ans après le surprenant Laughing Matter (2019), double album inscrit dans la continuité des expérimentations amorcées sur le précédent Plum (2017), la formation rouvre le champ des possibles. Devenu quatuor après le départ de la claviériste Sofia Arreguin, Wand décide ici de façonner, produire et arranger un disque au rythme d’importantes sessions d’improvisations.

Plus d’une cinquantaine d’heures d’enregistrements servent donc de matière pour défaire et remodeler ce sixième long qui, derrière ses formes amples et ses structures mouvantes, ses guitares saturées et ses rythmes motorik, ses ajouts de cordes, cuivres et autres emprunts au jazz, permet à ses auteurs d’emmener Neil Young et Jim O’Rourke rejoindre la constellation Can, où gravitent Talk Talk et Radiohead au son de Tago Mago (1971). Rien que cette perspective donne déjà le vertige.

Vertigo (Drag City/Modulor). Sortie le 26 juillet.

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