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"Une invitation à la peinture": les résidents de l'Ehpad Le Belvédère s'initient à l'art

Cet été, le Creux de l’Enfer propose aux résidents des Ehpads Aquarelle et Le Belvédère de travailler autour de l’art et de créer leur propre fresque.

Ce lundi 22 juillet, l’ambiance est studieuse à l’Ehpad Le Belvédère à Thiers (Puy-de-Dôme). Une quinzaine de résidents sont installés autour d’une table. Devant eux, une trentaine d’images représentant des œuvres d’art."Ce qu’on va vous proposer aujourd’hui, cela va être de choisir des œuvres d’art. Celles-ci seront empruntées à la médiathèque Maurice Adevah-Pœuf et installées à l’Ehpad", explique en préambule Perrine Poulain, chargée de la médiation et de la communication pour le Creux de l’Enfer, centre d’art contemporain d’intérêt national.

Chloé et Perrine Poulain font partie de l'équipe de médiation du Creux de l'Enfer.

Les résidents de l'Ehpad Le Belvédère se sont prêtés au jeu et ont longuement étudié les images.  

Des cimaises ont été installées tout au long de la salle pour accueillir les vraies œuvres début août.

"Une invitation  à la peinture"

Ce rendez-vous s’inscrit dans le cadre d’un projet artistique proposé par le Creux de l’Enfer. Celui-ci a commencé début 2024. Il est financé par la DRAC (Direction régionale des affaires culturelles), dans le cadre du dispositif "Été culturel 2024".La genèse ? L’envie de réaliser un projet autour de l’artothèque. "Il y a une collection de 150 œuvres originales. Elles sont mises à disposition du public à la médiathèque de Thiers depuis décembre 2023." (voir encadré)Le centre contemporain d’art s’est alors rapproché de Marie-Laure Labbé, directrice des Ehpads Aquarelle et Le Belvédère avec une idée en tête : proposer deux projets en juillet et en août.

Les résidents de l’Ehpad Aquarelle ont été les premiers à tenter l’expérience. Après avoir sélectionné une dizaine d’œuvres  qui ont été disposées dans leur établissement, ils ont réalisé plusieurs dessins, réunis en une fresque, avec les techniques de l’aquarelle, du crayon ou encore du collage. Le vernissage de l’exposition a eu lieu le lundi 15 juillet.Désormais c’est au tour de l’Ehpad Le Belvèdére de s’immerger dans le monde de l’art. Face aux résidents, Perrine et Chloé montrent la sélection du jour."Quelle œuvre préférez-vous", demande Perrine Poulain en tendant les différentes images. Gaby regarde l’une d’entre elles avec attention, "je vois des carrelages. Il est joli celui-là", insiste-t-elle. Pour son voisin, "c’est écrit en japonais".

Plus loin, Christiane semble avoir un coup de cœur pour une œuvre qui semble représenter un lapin avec un cigare "il est parfait. Le pauvre, il va être malade", s’amuse-t-elle en montrant le dessin à Morgane, médiatrice culturelle au Creux de l’Enfer. Cette dernière confirme en souriant, "avec celui-là, on rigole un peu".

Aline a un coup de cœur pour une œuvre.

Les résidents ont sélectionné une dizaine d'œuvres qui seront installées dans la salle

Sur la table, chacun regarde les images, lit avec attention les descriptions. "S’ils n’arrivent pas à cerner l’œuvre, il est difficile pour eux de la sélectionner", observe Chloé, en master direction de projets et établissements culturels. C’est elle qui était en charge de la présélection des œuvres.

Des séances avec une artiste

L’idée est également de créer des liens entre les deux établissements. "Pour l’Ehpad Aquarelle, les œuvres choisies avaient des teintes très pastel, il y avait davantage de paysages. Il fallait trouver une autre sélection car les résidents visiteront les Ehpads."Un résident semble perdu devant les affiches, "il y en a tellement".En bout de table, Jean-Claude, lui, semble inspiré en scrutant une œuvre présentant trois pinceaux. Il y voit "une invitation à la peinture".

Les résidents sont nombreux à avoir un avis tranché sur les œuvres.

Expo résidents Ehpad Le Belvédère avec le Creux de l'Enfer

Lors de la sélection finale, les avis divergent alors que certains semblent préférer certaines reproductions, d’autres semblent beaucoup moins séduits.À la fin de la séance, Yvonne se montre enthousiaste : "C’est nouveau pour nous, on voit autre chose. Et quand les œuvres seront accrochées, cela sera bien pour les personnes qui viendront nous rendre visite", pointe celle qui a déjà fait du dessin au crayon dans sa jeunesse.Après cette première rencontre, les résidents participeront à trois séances avec l’une des artistes de l’association Les Ateliers à  Clermont Ferrand, Audrey Galais. 

Retour de l’artothèque L'artothèque "s’est développée au début du centre contemporain en 1988. La plupart des œuvres datent du début des années 80 à la fin des années 90. Cette collection avait pour but de devenir une artothèque. Au début des années 2000, cela s’est arrêté”, résume Perrine Poulain, chargée de la médiation et de la communication pour le Creux de l’Enfer. Les œuvres étaient alors utilisées dans des projets culturels principalement pour les établissements scolaires. "L’idée était de rouvrir l’accès au public pour que les habitants puissent réemprunter. Depuis quelques mois, on essaie d’imaginer des projets pour la faire connaître." Les particuliers peuvent désormais emprunter une œuvre pendant huit semaines. C’est renouvelable une fois.

Lydia Reynaud

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