World News in French

"Ici, on n’est pas en cage" : le charme discret du parc Saint-Jean à Montluçon

L’arrivée des beaux jours signe le retour des promeneurs dans les parcs montluçonnais (Allier), dont celui de Saint-Jean, diamant en quête de revitalisation. Rencontre avec ceux qui le font vivre.

Un vent de fraîcheur. Voilà ce que promet le parc Saint-Jean, à Montluçon. "Ici, on n’est pas en cage", apprécie Valentine, promeneuse à la recherche du grand air après une journée de travail. Sous les foulées des joggers, ces sentiers se profilent sur près de trois hectares. Bien loin des allées rectilignes du jardin Wilson, les tapis de verdure rappellent la mélancolie des jardins à l’anglaise. "C’est très fleuri", souligne Marie, venue avec son amie Annie et leurs petits enfants "pour changer du parc des Îlets qui est mieux équipé en jeux mais moins calme."

Une langueur reflétée dans la quiétude du lieu : "On trouve plutôt des retraités et des marcheurs", observe Sylviane accompagnée par son chien Lemon. "Le parc est fréquenté par des familles et leurs enfants, c’est reposant", confirme Aurore, jeune maman et professeure des écoles.

"C'est notre rendez-vous"

Cette ambiance bucolique, identifiable aux rosiers et aux allées sinueuses qui bordent le ruisseau, rompt avec l’effervescence du centre : "Le parc est très bien entretenu", note Valentine. Cette Montluçonnaise d’adoption fréquente le parc deux à trois fois par semaine pour "promener mon chien après le travail". Elle raconte venir ici parce qu’ "on voit souvent les mêmes têtes. Les gens sont accueillants".

Parmi les habitués, ces cinq retraitées investissent le même banc tous les après-midi. "Certains jours, nous sommes un groupe avec plus de quinze personnes", s’amuse l’une d’entre elles. "On habite tous dans le quartier, alors, à force de se voir au parc, nous sommes devenues amies. C’est notre rendez-vous", approuve une de ses compères.

Elles ne sont pas les seules à avoir leurs habitudes. "Nous venons quotidiennement", abonde Jean-Paul. Avec d’autres amateurs des boules lyonnaises, ils se retrouvent au boulodrome tous les jours. "L’hiver, on joue au boulodrome, mais l’été, il fait trop chaud en intérieur", indique le licencié du club de boules montluçonnais. Un lieu idéal pour lui.

 

Apprécié des badauds, l’hôtel Saint-Jean a été la propriété des Templiers."Montluçon manque de verdure", regrette Annie. "On étouffe dans le centre. Nous venons ici pour être au frais." Alors ces visiteurs font en sorte de préserver ce cadre idyllique : "Nous veillons à ce que le parc reste propre", assure Sylviane. Valentine confirme que cet endroit convivial "donne un autre regard sur la ville". Une faune variée y a d’ailleurs trouvé refuge. "Il y a des canards, des hérons et des tortues", énumère Sylviane, prise d’affection. "Ils font partie du paysage".

Le lieu est classé refuge de la Ligue pour la protection des oiseaux depuis 1998.Cette compagnie satisfait les badauds : "Les enfants aiment venir pour y observer la mare aux canards", souligne une institutrice installée avec sa fille sous le séquoïa central dont les cinq mètres de circonférences dominent le parc.

"Pas assez d’animations"

L’aire de jeux, placée un peu en marge, attire d’autres familles : "Mais il n’y a rien pour les enfants un peu plus grands", déplore Marie. La zone manque d’attractivité, pour certains. "Il y a l’hippodrome mais depuis la fermeture de la piscine en 2006, il manque quelque chose dans le quartier." "Il n’y a pas assez d’animations pendant l’été alors que le lieu s’y prête", estime son amie.

Les promeneurs réguliers ressentent ce même sentiment d’abandon : "J’espère que le pont sera bientôt réparé", dit Sylviane. "Cela fait bientôt deux ans qu’il est fermé au public."

"Il est surnommé le pont des amoureux parce que beaucoup de couples venaient prendre leurs photos de mariage ici".

Un regret partagé par les autres badauds pour qui ce pont et ce parc sont partie intégrante de leur histoire. 

Céline Deveau

Читайте на 123ru.net