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JO : le casse-tête sécuritaire pour protéger la délégation israélienne

Le drapeau bleu et blanc flottera devant un milliard de téléspectateurs. Lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris, qui se tiendra, vendredi 26 juillet, sur la Seine, les 88 athlètes israéliens défileront aux côtés d’autres délégations. "C’est l’une des nations les plus contrôlées et les plus à risque", souligne le quotidien italien La Repubblica, rappelant que les sportifs transalpins se trouveront sur le même bateau. Mais avant le coup d’envoi officiel, les joueurs israéliens affronteront leurs homologues maliens lors du tournoi de football au Parc des Princes, mercredi 24 juillet au soir. Un millier de policiers seront mobilisés.

"Les événements internationaux de ce type représentent une cible privilégiée pour les menaces et les attaques de divers groupes terroristes, en raison de l’impact médiatique qu’ils peuvent avoir", a prévenu le Conseil national de sécurité israélien (NSC) dans le journal Times of Israel. Alors que le gouvernement de Benyamin Netanyahou bombarde sans relâche cette enclave, la crainte est de voir le conflit au Proche-Orient s’inviter au cœur de Paris. Difficile d’oublier le conflit en cours dans la bande de Gaza entre Israël et le Hamas, déclenché à la suite de l’attaque (qui a fait 1 200 morts) du mouvement terroriste palestinien le 7 octobre dans le sud d’Israël. En quasiment dix mois, l'offensive israélienne sur le territoire palestinien a fait près de 40 000 morts, selon les derniers chiffres du Hamas.

"Les athlètes israéliens sont les bienvenus", a pourtant répété Emmanuel Macron, sur France 2 et Franceinfo mardi 23 juillet. Le président de la République est revenu sur les propos du député La France insoumise Thomas Portes, qu'il a qualifié d'"inadmissible". Ce dernier avait déclaré le 20 juillet que les sportifs israéliens n'étaient "pas les bienvenus aux Jeux olympiques à Paris" et avait appelé à utiliser Paris 2024 et "tous les leviers pour créer des mobilisations" en soutien aux Palestiniens de Gaza. L’Iran et le Comité olympique palestinien ont également appelé à interdire aux athlètes israéliens de participer aux Jeux olympiques.

De son côté, le NSC encourage les Israéliens présents aux Jeux olympiques à télécharger l’application Home Front Command (responsable de la protection civile). Le Times of Israel rapporte que des athlètes israéliens ont reçu des messages de menaces par courrier électronique et craint la répétition des événements de Munich en 1972, en référence au massacre au cours duquel le groupe terroriste Septembre Noir avait tué 11 athlètes israéliens ainsi qu’un policier allemand. A cela s’est ajouté un autre défi sécuritaire : la présence du président israélien Isaac Herzog lors de la cérémonie d’ouverture.

Des athlètes escortés par des policiers

Dans ce contexte géopolitique tendu, le ministre français de l’Intérieur - en collaboration avec les forces israéliennes - a augmenté le niveau de protection porté aux athlètes de l’Etat hébreu. Selon Gérald Darmanin, "l’intégralité des équipes" de l’Etat hébreu sera protégée "vingt-quatre heures sur vingt-quatre" par les forces de l’ordre pendant la durée des Jeux olympiques, "y compris les arbitres". Beauvau a également fait part de la présence en permanence du GIGN. Par ailleurs, des policiers accompagneront les athlètes dans leurs déplacements et chaque sportif sera géolocalisé en temps réel, selon nos confrères de Franceinfo. Avec les Etats-Unis et l’Iran, l’Etat hébreu fait partie des délégations les plus surveillées.

Selon nos confrères du Figaro, le Comité olympique israélien est "en lien quotidien avec son homologue international, la police française, la municipalité de Paris, le comité d’organisation et l’unité 730 du Shin Bet (l’agence de renseignement israélienne), en charge de la protection de tous les athlètes israéliens ainsi que de leur personnel." Toujours dans le quotidien conservateur, d’autres contraintes sont mentionnées pour les sportifs : interdiction de sortir du Village olympique, de circuler dans le métro parisien ou encore de parler en hébreu. Le Shin Bet aurait recommandé aux athlètes israéliens de quitter le Village olympique dans les quarante-huit heures après la fin de la compétition.

La crainte d’un accueil hostile

Mais ces dispositifs ont un prix : le budget sécuritaire s’élève à 7 millions de nouveaux shekels israéliens (1,7 million d’euros), selon le média israélien Ynet traduit par Le Figaro. A titre de comparaison, il s’élevait à 4,3 millions lors des Jeux de Rio et Tokyo. A noter que depuis les Jeux olympiques d’été de 1972, l’équipe israélienne apporte à chaque fois son propre service de sécurité aux jeux.

Outre les problèmes de sécurité, "de nombreux athlètes se préparent également à un accueil hargneux, avec des manifestations en dehors des matchs, des huées dans les stades, des adversaires refusant de leur serrer la main ou d’autres provocations mises en scène, dans le contexte de la guerre actuelle contre le Hamas dans la bande de Gaza", déplore le Times of Israel. Selon Yael Arad, la présidente du Comité olympique d’Israël, les athlètes espèrent évidemment des médailles, "mais notre première victoire est d’être ici, de ne pas avoir abandonné, d’avoir participé à des centaines de compétitions depuis le 7 octobre… Ce qui nous guide, c’est le drapeau d’Israël".

Par ailleurs, huit athlètes palestiniens participeront également aux Jeux olympiques. Pour ces derniers, aucun dispositif sécuritaire n’a jusque là été annoncé par le gouvernement français.

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