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Cas d'arbovirose : comment une opération de démoustication a été organisée à Brive en 72 heures

Cas d'arbovirose : comment une opération de démoustication a été organisée à Brive en 72 heures

Découvrant qu’un habitant de Brive (Corrèze), de retour d’un voyage à l'étranger, était porteur d’une arbovirose (une maladie type dengue, Zika ou chikungunya), les services de l’État ont déclenché une opération de démoustication qui aura lieu dans la nuit du jeudi 25 au vendredi 26 juillet.

Il fallait agir très vite ! Réaliser un diagnostic et mettre sur pied une opération de démoustication relativement importante, en seulement 72 heures, comme c’est la règle.

 Une alerte

Tout a commencé par une alerte. Saisi de fièvre, douleurs musculaires et maux de tête, entre autres,  un Briviste revenu de voyage à l’étranger est allé consulter son médecin. Celui-ci lui a prescrit un prélèvement en laboratoire qui a montré la présence d’un arbovirus dans son sang.

Immédiatement prévenue, l’Agence régionale de santé (qui n’a pas souhaité préciser s’il s’agissait d’un cas de dengue, de chikungunya ou du Zika) a défini la zone fréquentée par l’homme, entre son retour de voyage et les résultats du labo. Ensuite, elle a mandaté l’entreprise Altopictus pour vérifier la présence éventuelle du moustique tigre sur ces lieux.

Des flyers ont été distribués ce mercredi 24 juillet dans le secteur concerné par la démoustication. Photo : Stéphanie Para

Un chiffre : Six cas importés d'arbovirose ont été déclarés en 2023 en Corrèze (chiffres ARS). Il s’agissait de la dengue dans au moins quatre de ces cas. Quatre enquêtes ont été réalisées sur les lieux fréquentés par les porteurs : aucune n’a révélé la présence de moustiques, donc nécessité de traitement. En revanche, en 2022, à la fin du mois d’août, deux traitements avaient été menés à Brive et à Malemort. En 2023, deux formations sur la prévention des arboviroses (dengue, Zika et chikungunya) ont été dispensées, à l’hôpital de Brive et à la clinique des Cèdres.

Un diagnostic 

« Une fois qu’il a contracté la maladie, on a une dizaine de jours pendant lesquels le virus est encore actif dans le sang du patient, explique Mathilde Rasselet, responsable du service santé environnement à la délégation de l’ARS 19. Si pendant ce temps-là un moustique vient le piquer, il devient porteur du virus qu’il peut transmettre par piqûre à son tour à d’autres habitants. »

Le diagnostic d’Altopictus a démontré la présence du moustique tigre.  « Du coup, on a décidé de déclencher le traitement par démoustication, pour tuer toutes les populations adultes susceptibles d’avoir piqué ce monsieur », résume Mathilde Rasselot.

Une opération rare en Corrèze

L’opération de démoustication est programmée entre 22 heures ce jeudi soir 25 juillet et 7 heures, demain matin, 26 juillet, dans une zone très précise. C’est la première pour cette année dans le département. « Sur un territoire comme la Corrèze, où le moustique est implanté depuis 2016-2017, les démoustications restent rares. À l’échelle de la Nouvelle-Aquitaine, ce sont des opérations assez régulières. »

Comment ça se passe ? « Comme dans le film Transformers !  » explique Mathilde Rasselot

Comment la démoustication se passe en pratique ? « Le traitement est appliqué par notre opérateur Altopictus, détaille Mathilde Rasselot. Les véhicules utilisés sont, en général, des pick-up. Ça se passe comme dans le film Transformers. Une fois dans la rue, ils vont déployer de grandes ailes qui vont vaporiser de l’insecticide sur l’ensemble de la zone. »

Les techniciens, passeront-ils dans les jardins : « Non, ça peut être fait si l’opérateur l’estime nécessaire, uniquement avec l’autorisation des propriétaires. On n’est pas des cow-boys. »

Le portrait de l'ennemi public n° 1.  @Julie Ho Hoa

Malheureusement, il est là et il restera 

Le but de la démoustication est surtout d’empêcher la propagation des arbovirus. Mais elle a une efficacité limitée. Les larves des moustiques tigre ne sont pas atteintes par le traitement. « Là on va tuer la population adulte, mais, on peut avoir une résurgence des moustiques tigre sur le secteur dans trois ou quatre jours », insiste Mathilde Rasselot.

Il ne faut pas rêver. On ne pourra pas se débarrasser définitivement du moustique tigre. « Il a une capacité de transformation génétique importante, il s’adapte à son environnement. Il va falloir qu’on apprenne à vivre avec lui, en adoptant de nouveaux réflexes. On est tous responsables », conclut Mathilde Rasselot.

Secteur concerné : Dix tronçons  des rues Claude-Bernard, Jean-Baptiste-Siley, Courteline, Montesquieu, Bon Accueil, des Colombes, de Malecroix, Paul-Daspet, sur un tronçon des avenues Alsace-Lorraine et Jean-Lurçat.

Dragan Perovic

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