Des milliers de manifestants anti-Netanyahu à Washington, des arrestations
A l'intérieur, six personnes ont été arrêtées dans l'hémicycle de la Chambre des représentants, là où le Premier ministre israélien s'exprimait, car elles ont "perturbé" le discours, a écrit la police du Capitole sur X.
A l'extérieur, derrière un large périmètre de sécurité, des milliers de manifestants scandaient "Palestine libre" pour protester contre la venue du dirigeant israélien, contre lequel le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) a demandé un mandat d'arrêt pour des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité.
Avant le discours, de légers heurts ont éclaté entre les manifestants et la police, qui a utilisé du gaz au poivre contre la foule pour la repousser alors qu'elle s'approchait du Capitole, a constaté un journaliste de l'AFP. "Une partie de la foule a commencé à être violente", a déclaré la police.
Vers 19H00 GMT, alors que s'achevait le discours de Benjamin Netanyahu à l'intérieur, certains manifestants ont retiré un drapeau américain d'un poteau sur l'esplanade de la gare de Washington, près du Capitole, et placé un drapeau palestinien à la place, a constaté un journaliste de l'AFP.
D'autres drapeaux américains ont été retirés et au moins un a été brûlé, de même qu'une effigie du Premier ministre israélien, a encore observé l'AFP.
A l'intérieur, Benjamin Netanyahu a déclaré qu'une "victoire" d'Israël sera aussi celle des Etats-Unis, exhortant son principal allié à débloquer une nouvelle aide militaire. Et face à lui, au sein dans l’hémicycle, l'élue démocrate Rashida Tlaib portait un keffieh et une petite pancarte avec, écrit noir sur blanc, "coupable de génocide."
"Criminel"
Plus tôt, la foule avançait dans le calme vers l'immense bâtiment blanc qui domine la capitale américaine.
"Nous sommes là pour montrer notre opposition à l'accueil du criminel Netanyahu dans notre capitale par les mêmes responsables politiques qui lui envoient des armes pour tuer des enfants à Gaza", a expliqué à l'AFP Karameh Kuemmerle, de l'association Doctors Against Genocide (Médecins contre le génocide, en français).
"Nous sommes horrifiés par la destruction du système de santé à Gaza", a-t-il dit, alors que le territoire palestinien est assiégé et bombardé sans relâche par l'armée israélienne depuis l'attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre.
"L'hypocrisie des hommes politiques a complètement dépassé les limites", a dit à l'AFP Mo, un manifestant de 58 ans qui n'a pas souhaité donner son nom complet. Pour lui, le soutien américain à Israël est "la question numéro un" pour l'élection présidentielle de novembre aux Etats-Unis.
Des manifestants montrent Benjamin Netanyahu sur une affiche de criminel recherché quand d'autres demandent sur leurs pancartes: "Arrêtez ce criminel de guerre".
Le Premier ministre israélien doit s'entretenir jeudi avec le président américain Joe Biden. Il doit aussi rencontrer sa vice-présidente et désormais candidate démocrate à la présidentielle Kamala Harris ainsi que le candidat républicain Donald Trump.
Le 7 octobre, des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza dans le sud d'Israël ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.197 personnes, essentiellement des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.
En riposte, Israël a lancé une campagne aérienne puis terrestre contre le territoire pauvre et surpeuplé, qui a provoqué une catastrophe humanitaire et fait jusque-là 39.145 morts, majoritairement des civils, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza, dirigé par le Hamas.