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"On a fait connaissance grâce à la musique" : des amitiés franco-allemandes nouées grâce au jumelage

Lors du festival Pamparina, près de 70 Allemands et Anglais ont profité de l’événement. Une venue liée au jumelage entre les villes.

À la Maison Conchette, chambre d’hôtes à Thiers (Puy-de-Dôme) ce vendredi 5 juillet, Anthony Genès, 48 ans, originaire de Thiers attend patiemment son ami allemand Helmut Eikam.Ce dernier, originaire de la commune de Schrobenhausen ne manque pas d’énergie. Âgé de 81 ans, il exerce encore sa profession d’avocat.

Dans le cadre du jumelage entre les communes de Thiers, de Schrobenhausen et de Bridgnorth (Angleterre), il est venu en bus pour profiter du Festival Pamparina qui a eu lieu les vendredi 5 et samedi 6 juillet mais aussi revoir ses amis français. Pour l’occasion, ce bus franco-britannique transporte 38 allemands et 23 anglais.Cela fait désormais des années que ces trois nationalités se retrouvent chez les uns et chez les autres. "Les rencontres entre les trois villes sont toujours très jolies", se réjouit Helmut Eikam. Des liens très forts et pérennes ont même été créés entre certains membres. C’est notamment le cas d’Anthony Genès et de son ami allemand.

Leur première rencontre remonte à 1996 à Schrobenhausen lors d’une fête proposée dans le cadre d’un jumelage. Et le coup de cœur amical s’est opéré autour de la musique.  "Le but était de faire connaissance avec un groupe de musique similaire au nôtre", explique Anthony Genés qui est sonneur thiernois (joue de certains instruments à vent) depuis 36 ans."On avait passé une bonne partie de la nuit au bar et on s’est retrouvé autour d’une bonne table. On a fait connaissance grâce à la musique. On s’est aperçu qu’on avait un morceau assez similaire Le clocher de Dampierre et à partir de là, il y a eu des atomes crochus", se rappelle-t-il, le sourire aux lèvres.

"Si on a une occasion, on saute dessus pour se voir"

La raison de son intérêt pour le jumelage : "le goût de découvrir les autres."Cet après-midi-là, à l’arrivée de son ami, les deux ne manquent pas d’échanger anecdotes et nouvelles de leurs proches. Encore la veille, Helmut Eikam a eu des nouvelles d’Alexander Van Zwehl, une autre amitié nouée grâce au jumelage.

Leur petit groupe d'amis se compose d’une quinzaine de personnes même si le Covid a quelque peu distendu certains liens avec quelques-uns "Mais Helmut, Alex, Ludo et moi, si on a une occasion, on saute dessus pour se voir", confie le commercial dans l'industrie qui ne parle pourtant pas un mot d’allemand. Contrairement à Helmut qui sait très bien s’exprimer dans la langue de Molière.

Comment gardent-ils le lien ? Les deux hommes sont unanimes : c’est Yvette Béal, décédée en 2017 et professeure d’allemand de profession, qui "est le ciment de tout cela. Elle est à l’origine des rencontres." Ils se rappellent le nombre de moments partagés chez elle.

Autre secret pour garder le contact : "il y a des nouveaux outils comme Instagram et Facebook. Ce sont des réseaux formidables pour ne pas casser le lien."

Il y a des nouveaux outils comme Instagram et Facebook. Ce sont des réseaux formidables pour ne pas casser le lien.

Actuellement, la bande d’amis va souvent dormir chez Helmut et Alexander en Allemagne. Côté français, Anthony Genès est en train de faire construire une maison. Dans ses plans, il a prévu d’installer un appartement d’amis pour les recevoir. Jusqu’à présent, c’était souvent ses parents qui étaient mobilisés pour être les hôtes de ses acolytes.Français et allemands s’appellent plusieurs fois par an, essaient de se voir le plus possible. "On est des amis de cœur aujourd’hui comme le dit souvent Alexander", assure le quadragénaire.Le rendez-vous de jumelage de cette année a été pensé en parallèle du festival Pamparina. Une manière festive de se retrouver pour une balade, discuter et partager une bière. "Il va y avoir aussi des repas, des moments de rencontre tout au long du week-end", explique Anthony Genès qui a été membre du comité de jumelage pendant dix ans. Son ami, lui, y est toujours.L’année prochaine, c’est Brighton qui recevra les deux compères et leurs acolytes.Mais depuis quelques années, ils n’attendent plus pour se retrouver, la prochaine rencontre entre les deux camarades devrait ainsi avoir lieu en août autour d’une partie de chasse. 

Photos et anecdotes sur le jumelage Helmut Eikam n’est pas venu les mains vides lors de son séjour à Thiers, il a apporté son livre paru en 2002 "Sur le pont, une relation allemands-français, histoires et anecdotes" qui retrace les différentes années de jumelage, agrémentées de plusieurs photos d’époque.L’occasion pour cet homme dynamique d’évoquer le premier jumelage signé en 1986.La genèse ? "La nécessité de construire un jumelage entre Schrobenhausen et une commune française. Il y avait une liste de communes déjà jumelées, on en cherchait une qui n’en faisait pas partie et qui n’était pas trop loin géographiquement.", se remémore-t-il.Dans ce document de jumelage, plusieurs enjeux étaient mis en avant : il fallait "un intérêt commun" mais aussi "travailler à sécuriser la paix et la liberté".

Lydia Reynaud

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