World News in French

Après l'orage et la grêle, l'heure est au bilan pour les agriculteurs de l'Allier qui ont subi des pertes

Après l'orage et la grêle, l'heure est au bilan pour les agriculteurs de l'Allier qui ont subi des pertes

La préfecture de l’Allier s’est déplacée dans le secteur de Vallon-en-Sully, mercredi 24 juillet, pour évaluer les pertes agricoles après l’orage du samedi 20 juillet. Le dispositif d'indemnité de solidarité nationale pourrait être déclenché.

L’expert mandaté par leur assureur passe ce jeudi 25 juillet au Gaec Mathiaud, à Vallon-en-Sully. "Je vous transmettrai le rapport", promet Christophe Mathiaud, agriculteur installé avec son frère et sa mère, Fabrice et Françoise, mercredi 24 juillet.

La préfecture sollicitée par la FNSEA 03

Il s’adresse à Antonin Héraut, chef du service économie agricole et développement rural, à la DDT de l’Allier (Direction départementale des territoires), alors que celui-ci quitte son exploitation, avec une délégation de la préfecture. Elle a été sollicitée par la FNSEA 03 (Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles) pour constater les dégâts sur les cultures après l’orage de samedi. Le rôle de l’État est de déterminer de l’opportunité, ou non, de lancer l’indemnité de solidarité nationale (ISN).Christophe Mathiaud, agriculteur à Vallon-en-Sully. (Photo Florian Salesse)

Son seuil de déclenchement est de 50 % de pertes pour les grandes cultures (*). Et l’ISN ouvre aux agriculteurs, en premier lieu ceux non assurés, des dédommagements dont les montants sont plus importants quand les professionnels bénéficient déjà d’une protection privée.

Des sols gorgés d'eau

Le Gaec Mathiaud, lui, est assuré contre la grêle, mais pas les intempéries. Une partie de son blé a été couchée?; les tiges sont cassées. Il est tombé aussi beaucoup d’eau. 

On vient d’avoir 110 mm de pluie d’un coup. On est en juillet, on est à 900 mm, alors qu’une année normale, c’est 600 mm.

Les sols sont gorgés. Il est souvent impossible de récolter ce qui peut l’être dans ces conditions, d’autant que de nouvelles précipitations sont annoncées pour ce samedi 27 juillet. "On va perdre en qualité, et le risque est de voir le blé germer. On va devoir vendre ça en fourrages, et la différence avec le blé (autour de 200 € la tonne, NDLR.) est de 50 € à 70 €."

Analyses avec Météo France et sur le terrain

La délégation, emmenée par la préfète Pascale Trimbach, poursuit alors direction Chazemais, lourdement frappé. Le maire, Christophe Leclerc, a vu la cellule orageuse depuis Audes. "On a cru qu’on allait y échapper. Et le vent a tourné d’un coup." Le courant est remonté vers le nord, jusqu’à Cérilly.Les tournesols se sont relevés chez Christophe Mathiaud, mais il y a de la perte. (Photo Florian Salesse)

La zone qui pourrait entrer dans le dispositif "est en train d’être définie. On réalise une pré-analyse avec les données de Météo-France et on vient sur le terrain. Là, on vient voir cinq agriculteurs pour échantillonner le taux de pertes, entre Vallon-en-Sully, Chazemais, Audes, Reugny", détaille Olivier Petiot, directeur adjoint de la DDT 03.

Dans un second temps, si le dossier d’indemnité de solidarité nationale est validé par le ministère de l’Agriculture, les exploitants concernés devront monter un dossier individuel. "Sachant que les indemnisations sont moins élevées que celles des assurances privées", insiste-t-il.

Déjà touché par la grêle le 1er avril dernier

Francis Guyonnet, à Chazemais, est assuré grêle et intempéries. Le lundi de Pâques, cette année, son exploitation a déjà été touchée. "J’ai été impacté à 12 % selon l’expert", qu’il attend de nouveau aujourd’hui.

Un coup d’œil sur les champs permet d’observer les récents dégâts. Le colza est perdu.

Ça fait trente ans que je suis installé ici, je n’ai jamais vu ça. C’était impressionnant. Déjà qu’on a pris du retard avec la météo de ces derniers mois… C’est trop humide. Cette année, on n’y arrive pas.

Jusque-là, il n’avait réussi à moissonner que 19 de ses 65?hectares. "On aurait déjà dû faire ça il y a trois semaines. On devrait commencer à penser aux vacances en ce moment. Je ne sais même pas si on en aura."Dans les champs de colza de Francis Guyonnet. (Photo Florian Salesse)

Le voisin, Hubert Jaron, de Chazemais, a perdu 100 % de son colza. Tandis que Gilles Therasse, à Murat, doit régler le problème de la bâche de son poulailler, trouée par la grêle.

(*) Et à partir de 30 % de pertes de récolte pour l’arboriculture, les petits fruits, les prairies et les cultures spécialisées. Source : Agriculture.gouv.fr

Fin du régime des calamités agricoles. La loi du 2 mars 2022 sur les outils de gestion des risques climatiques en agriculture a mis fin au régime des calamités agricoles (cofinancé par l’État et la profession) des années 1960, puis depuis 2005, au système d’assurance multirisques climatiques avec des aides de la Pac (Politique agricole commune).Christophe Jardoux, président de la FNSEA 03. (Photo Florian Salesse) Et le nouveau système, dont le principe est le partage de risque entre l’État, "a des trous dans la raquette", selon Christophe Jardoux, président de la FNSEA 03. La réforme a pour but de transférer la protection des agriculteurs vers le privé, sauf que s’assurer n’est pas obligatoire. "Or, plus il y a de cotisants, moins c’est cher. Et l’évaluation des dégâts sur l’herbe notamment repose uniquement sur les images satellites. L’an dernier, on a eu de la sécheresse : le système ne s’est pas déclenché. Cette année, s’il y a dix assurés dans le département, c’est le maximum."

Orages : de l'eau s'infiltre dans les cages d'escalier d'un bâtiment de Fontbouillant, à Montluçon

Seher Turkmen

Читайте на 123ru.net