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Tesla : pourquoi l'entreprise d'Elon Musk peine à sortir la tête de l'eau

Tesla : pourquoi l'entreprise d'Elon Musk peine à sortir la tête de l'eau

Nouveau revers pour Tesla. Avec un bénéfice de 1,48 milliards de dollars enregistré entre avril et juin 2024, le constructeur automobile américain accuse une chute de 45 % de son résultat net.

En avril, le géant de la voiture électrique avait déjà dû supprimer quelque 14 000 postes, soit 10 % de ses effectifs. Ce, alors même que son patron, Elon Musk "ne déteste rien de plus que de licencier", selon sa formule. "Mais, avait-il poursuivi, cela doit être fait". Et pour cause, tous les indicateurs sont dans le rouge. Au premier trimestre 2024, Tesla a été plombé par un recul de 8,5 % de la production, couplé à une baisse des ventes de 8,5 %. Une première en quatre ans. En somme, une sérieuse perte de vitesse qui pourrait trouver sa source dans l’évolution de plusieurs paramètres.

Un recul de la demande couplé à des prix trop élevé

Au premier rang desquels un repli de la demande de voitures électriques. Un point identifié par la Bank of America, qui a constaté dans une note - consultée par le site spécialisé Markets Insider - que Tesla avait produit 46 561 véhicules de plus qu’elle n’en avait vendu au premier trimestre. Raison pour laquelle entre autres, le numéro deux du secteur bancaire américain avait revu à la baisse son objectif de cours pour l’action Tesla de 280 à 220 dollars, soit une chute de plus de 20 %.

"Les stocks s’étant accumulés au premier trimestre, il semblerait que la principale raison des chiffres de livraison en berne soit la baisse de la demande de véhicules électriques dans toutes les zones géographiques, en particulier en Amérique du Nord, où les volumes de ventes de voiture électriques ont largement stagné depuis l’été 2023", détaille la banque qui avait ainsi prodigué des conseils à l’entreprise dirigée par Elon Musk en 2008.

En outre, la Bank of America note deux points : des prix de vente certainement trop élevés, et une offre insuffisamment "rafraîchie". Ainsi, "à moins que Tesla n’exploite de nouveaux marchés géographiques, nous pensons qu’il est difficile pour l’entreprise de générer des ventes supplémentaires avec son portefeuille de produits actuel ou sans réduire davantage ses prix", décrypte la banque. D’autant que d’après une étude de l'organisation allemande TÜV-SÜD fin 2023, la Tesla 3 serait le modèle de véhicule électrique le moins fiable du parc automobile allemand, en raison de défaillances au niveau du freinage, de l’éclairage, et des essieux.

Recul sur le marché chinois

Autre piste d’explication : une baisse d’attractivité sur le marché chinois. Le géant de l’électrique américain n’a plus sa côte d’autrefois auprès de la clientèle de la deuxième puissance économique mondiale. D’après les informations de l'Agence Option Finance, la China Passenger Car Association estime que les ventes de Tesla en Chine aurait chuté de 24,2 % en juin sur un an. Une première en quatre ans, qui démontre "la perte de terrain de Tesla en Chine", concluait le journal chinois Jiemian fin avril.

Il faut dire que sur place, la concurrence est rude. Pour gagner des parts de marché, l’entreprise d’Elon Musk avait été contrainte de casser ses prix, obligeant ses concurrents chinois à s’aligner. Problème : "les constructeurs automobiles chinois ne suivent plus les baisses de prix", observe Jiemian. Et misent sur une plus grande rapidité de renouvellement des leurs gammes de véhicules électriques, là où Tesla patine.

Les retards de calendrier

La sortie des robots taxis promise pour le 8 août prochain par exemple, a été ajournée au 10 octobre en raison d'"un important changement de design à l’avant", a expliqué courant juillet Elon Musk, qui a reconnu être parfois "exagérément optimiste". Le milliardaire a par ailleurs argué qu’un délai supplémentaire permettrait à Tesla "d’ajouter quelques autres éléments".

Concernant le modèle de voiture "roadster" qu’Elon Musk avait annoncé en février pour un lancement fin 2024, la production devrait en fin de compte commencer "l’année prochaine", a-t-il annoncé aux analystes. Son usine géante située près de Berlin a commencé au deuxième trimestre la production de véhicules pour la conduite à droite, avec de premières livraisons déjà survenues au Royaume-Uni.

Tesla, l’optimisme comme moteur

Malgré ses difficultés, l’entreprise est tout de même parvenue à faire croitre son chiffre d’affaires de 2 % entre avril et juin à 25,5 milliards de dollars. Soit une légère amélioration par rapport aux 24,34 milliards de dollars attendus. En début de semaine, Tesla a assuré faire de la réduction des coûts, de l’accroissement des activités traditionnelles, et de l’accélération du développement des produits et services infusés d’intelligence artificielle ses priorités.

Par ailleurs, sans se risquer à donner de chiffres, le géant américain a affirmé mardi que son pick-up futuriste Cybertruck, qui devrait être rentable d’ici à la fin de l’année, était "devenu au deuxième trimestre le pick-up électrique le plus vendu aux Etats-Unis". Car si la capacité de production actuelle est inférieure à 125 000 Cybertruck par an dans l’usine du Texas (sud), celle-ci a toutefois triplé d’un trimestre à l’autre. Tesla, ou l’optimisme.

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