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Avec son camion blindé, cet habitant du Puy-de-Dôme va participer à une reconstitution exceptionnelle du Débarquement

Avec son camion blindé, cet habitant du Puy-de-Dôme va participer à une reconstitution exceptionnelle du Débarquement

Secrétaire de l’Association des collectionneurs de véhicules militaires d’Auvergne, Jean-Baptiste Goncalves s’apprête à rejoindre la Normandie. Avec son half-track de la Deuxième Guerre mondiale, il va participer à la reconstitution d’un épisode déterminant du Débarquement. Une expérience exceptionnelle pour ce passionné de mécanique et d’histoire.

Le 6 juin dernier, Jean-Baptiste Goncalves a assisté au lever de soleil à Utah Beach avec sa compagne Audrey. Comme des milliers d’autres participants venus du monde entier, ce trentenaire originaire d’Espirat dans le Puy-de-Dôme ne voulait pas manquer la commémoration exceptionnelle des 80 ans de cette étape clé du Débarquement.

Initié à la mécanique par son père, collectionneur de voitures anciennes, Jean-Baptiste Goncalves a découvert l’histoire de la Deuxième Guerre mondiale par l’intermédiaire des véhicules militaires. Aujourd’hui, celui qui est devenu secrétaire de l’Association des collectionneurs de véhicules militaires d’Auvergne (ACVMA) réunit ses deux passions en bichonnant une jeep Willys et, surtout, un half-track acheté il y a trois ans.

Retour sur deux événements majeurs de la Bataille de Normandie

Dans quelques jours, c’est avec ce camion blindé pour lequel il a dû passer le permis poids lourd qu’il sera de retour en Normandie pour un périple d’environ 250 km. Avec son engin arrivé sur un porte-char, il va participer à la reconstitution de la Percée d’Avranches et de la contre-attaque de Mortain, deux événements majeurs de la Bataille de Normandie. Sa compagne et son fils, qui l’accompagnent régulièrement dans ses voyages historiques, ne seront pas de l’aventure car la simulation se veut fidèle dans les moindres détails.

Quand la tourelle était équipée d’une mitraillette, le soldat pouvait orienter ses tirs à 360 degrés. Photo Fred Marquet

Le half-track consomme environ 70 litres aux 100 km pour une vitesse de pointe de 70 km/h. Photo Fred Marquet

Organisé par l’association Second Armored in Europe, ce rendez-vous va réunir, dans un convoi, une soixantaine de véhicules et quelque 300 passionnés de la Seconde Guerre mondiale venus d’une quinzaine de pays. "Le half-track sera à l’avant du convoi pour accompagner les chars d’assaut. C’est un véhicule armé semi-chenillé, c’est-à-dire avec des roues à l’avant et des chenilles à l’arrière. En plus du conducteur, il transportera douze hommes et sera, pour l’occasion, équipé de deux mitraillettes factices, une calibre 50 sur la tourelle et une calibre 30 à l’arrière", décrit cet ingénieur de profession qui travaille à l’AIA, le service de maintenance des avions de l’armée basé à Clermont-Ferrand.

Ça va être une vraie découverte. Je vais au bout de ma passion.

Durant une dizaine de jours, du 29 juillet au 9 août, il suivra fidèlement les traces des divisions blindées américaines. Comme les soldats de l’époque, il assurera des nuits de garde, prendra part à des combats et dormira à la belle étoile. Sans portable ni douche à proximité ! "J’ai déjà participé à des reconstitutions dans des camps, mais pas en itinérance et jamais de cette ampleur", s’enthousiasme l’habitué des cérémonies mémorielles locales.

Faire vivre les commémorations

Présent dès qu’il le peut aux rassemblements des Martres-d’Artière le 8 mai ou à Thiers le 25 août – date anniversaire de la Libération de la ville – Jean-Baptiste Goncalves est surtout un fidèle de la commémoration de la rafle de Billom. C’est au cours de cet épisode, le 16 décembre 1943, que son arrière-grand-père a été capturé par les nazis du côté d’Isserteaux avant d’être tué.

Jean-Baptiste Goncalves entraîne régulièrement dans ses aventures sa compagne Audrey et leur fils Charlie. Photo DR

"Au sein de l’ACVMA, on s’intéresse autant à la mécanique qu’à l’histoire. Lors des commémorations, nos véhicules attirent le public et permettent de lancer la discussion. On en profite pour expliquer ce qu'il s’est passé localement, on parle des noms sur les monuments et on découvre aussi des témoignages", détaille-t-il. Alors que la participation aux commémorations s’effrite avec les années qui passent, il espère ainsi contribuer à entretenir le devoir de mémoire.

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Maud Turcan

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