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Histoires d'été à Vichy : en 1986, la polémique autour d'un nom de rue

Histoires d'été à Vichy : en 1986, la polémique autour d'un nom de rue

Cet été, La Montagne replonge dans ses archives pour revenir sur quelques faits et anecdotes qui ont marqué les périodes estivales de ces dernières années à Vichy et dans ses environs. De quoi rappeler quelques souvenirs.

Évidemment, une idée pareille n’a pas de quoi ravir les élus vichyssois. Fut-ce à 400 kilomètres de distance. Car, en ce début d’été 1998, alors que tout Vichy commence à vibrer au rythme de son équipe de football sur la voie d’un titre mondial, c’est bien à Montpellier que naît une drôle de polémique.

400 kilomètres pour se faire entendre

À l’époque, la cité héraultaise a pour député-maire un homme qui n’a pas sa langue dans sa poche, et dont la carrière sera émaillée de polémiques : le socialiste Georges Frêche. Lequel fait adopter une drôle de délibération lors d’un conseil municipal : celui de baptiser l’une des artères de sa commune « rue de Vichy ». Non pour faire honneur aux charmes de la ville thermale, mais bien parce que l’un de ses rivaux politiques, Jacques Blanc, vient alors d’être élu à la tête de la Région Languedoc-Roussillon « avec les voix du front national », s’en était étranglé  le maire de Montpellier. Qui avait donc rebaptisé « rue de Vichy » l’artère abritant l’Hôtel de Région.

Ce qui, bien évidemment, n’avait donc pas été du goût des élus vichyssois, le maire Claude Malhuret en tête. Fin juin, une délégation thermale, composée d’élus, d’acteurs de la vie économique et associative, se rend donc à Montpellier dans l’espoir de se faire entendre en plein conseil municipal. Mais Georges Frêche refuse de donner la parole à ses « invités ». « Ce n’est à eux de faire la loi ici », argue-t-il.

Et finalement, place à...Platon

 Pas de quoi décontenancer Claude Malhuret, qui soucieux « d’éviter toute confusion » entre la ville de Vichy et le gouvernement de Pétain, se dit prêt « à activer tous les moyens légaux et judiciaires » pour obtenir gain de cause. Il y parviendra : début août, le conseil municipal de Montpellier débaptisera sa rue de Vichy, pour l’appeler… rue de Platon. Et Claude Malhuret d’avoir ce mot : « Au moins, Platon ne viendra pas se plaindre ».

Pierre Geraudie

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