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L’Algérie met en garde la France contre un soutien à la marocanité du Sahara occidental

Preview L’Algérie a fermement condamné un «imminent» soutien de la France au plan d’autonomie marocain pour le Sahara occidental. Si elle est actée, cette décision risque d'exacerber les tensions entre Paris et Alger, sur fond de coups de chaud et froid récurrents entre les deux pays.

Déclarant avoir «reçu» des informations faisant état de l’imminence d’une reconnaissance française de la «marocanité» du Sahara occidental, Alger a exprimé sa colère. Dans un communiqué, le ministère algérien des Affaires étrangères a exprimé le 25 juillet son «grand regret» et sa «profonde désapprobation» face à la décision de la France de soutenir le plan d’autonomie proposé par Rabat pour ce territoire disputé, qualifiant cette décision de «surprenante, inappropriée et contre-productive».

Le ministère a précisé que cette décision avait été officiellement communiquée aux autorités algériennes par leurs homologues français récemment, estimant que cette prise de position ne favoriserait pas une «résolution pacifique» de la question du Sahara occidental, mais à l'inverse renforcerait «l’impasse» créée par le plan d’autonomie marocain, en vigueur depuis plus de dix-sept ans.

Tout en rappelant à la France qu’elle est membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies, et qu’elle devrait agir en conformité avec les décisions de cet organe et le droit international, le gouvernement algérien a averti qu’il «tirera toutes les conséquences» de cette prise de position française, dont le gouvernement français «assumera l’entière responsabilité».

«Les puissances coloniales, anciennes et modernes, savent se reconnaître, se comprendre et se rendre des mains secourables», a fustigé la diplomatie algérienne, rappelant que la communauté internationale considère de longue date la question du Sahara occidental comme un «processus de décolonisation» à achever. Selon Alger, la décision de Paris «pervertit» ce processus en soutenant un «fait colonial» et en apportant un soutien «injustifiable» à la souveraineté contestée du Maroc sur le territoire.

Si elle est actée, cette décision ne manquera pas de détériorer davantage les relations déjà tendues entre Paris et Alger, sur fond de chauds et froids récurrents entre les deux pays.

Relations tumultueuses

Ces dernières années, la tumultueuse relation franco-algérienne a été marqué par la «visite manquée» du président Abdelmadjid Tebboune en France, à chaque fois renvoyée aux calendes grecques. Programmée d'abord début mai 2023, la visite avait été repoussée à juin de la même année, mais Abdelmadjid Tebboune n'avait ensuite jamais confirmé sa venue, qui devait consacrer l'embellie entre les deux pays après bon nombre de crises diplomatiques. Il s'était en revanche rendu au même moment (juin 2023) en visite d'État en Russie, ce qui avait été perçu comme une gifle infligée à Paris.

Côté français, ni la visite du ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin à Alger en novembre 2023, ni celle du président Emmanuel Macron en août 2022, n’avaient réussi à réchauffer les relations qui restent au plus bas depuis des années.

Les relations entre Paris et Alger fluctuent également au rythme de celles de la France et du Maroc, rival de l'Algérie. Ces derniers mois, la France a essuyé des déboires avec les deux pays. Elle a réenclenché en février dernier un processus de réchauffement avec le Maroc, avec le risque potentiel de détériorer davantage sa relation avec l’Algérie.

Alger a rompu ses relations diplomatiques avec Rabat en août 2021. En plus du dossier litigieux du Sahara occidental – territoire contesté sur lequel le Maroc réclame la souveraineté et pour lequel l’Algérie demande un référendum d’autodétermination sous l’égide de l’ONU, s’est greffé un autre motif de désaccord : la normalisation des relations diplomatiques entre le Maroc et Israël. Depuis, les relations entre les deux pays voisins n’ont cessé de se dégrader.

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