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On a classé les 10 meilleurs livres de l’année à rattraper cet été

Beaucoup de livres paraissent dans l’année. Heureusement, l’été nous apporte souvent le temps de repêcher certains de ces titres que nous n’avons pas eu le temps de lire, de nous y plonger enfin, avant les 459* nouveaux romans qui déferleront en librairie à la rentrée. Voici une sélection des romans ou récits parus depuis janvier à glisser dans nos valises estivales.

10 – Linn Ullmann : Fille, 1983 (Christian Bourgois)

La fille d’Ingmar Bergman et de Liv Ullmann est devenue une écrivaine à succès. Avec Fille, 1983, elle signe son meilleur texte : quand, adolescente, accompagnant son actrice de mère à New York, elle décide de s’essayer au mannequinat, et finira par passer une nuit avec le photographe sans réel consentement de sa part. Un texte passionnant, poignant, trouble, sur cette fameuse “zone grise” dont on parle si souvent.

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9 – Phoebe Hadjimarkos-Clarke : Aliène (Sous-sol)

La révélation de l’année, Aliène, publié en janvier, a reçu le prix du Livre Inter au printemps, et cela ne nous a pas étonné·es.Dans ce roman d’anticipation qui met en scène Fauvel, une fille solitaire qui a perdu un œil lors des manifs des Gilets jaunes, et Aliène, une chienne clonée, dans une campagne hantée par de dangereux chasseurs, la jeune autrice franco-américaine fait preuve d’une liberté et d’une fantaisie folles. Un conte étrangement aussi dark que lumineux.

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8 – Nicolas Mathieu : Le Ciel ouvert (Actes Sud)

Un magnifique roman d’amour, ou plutôt sur l’amour sous toutes ses facettes, que l’écriture de Mathieu, aussi lyrique que maîtrisé, fait tournoyer de manière circulaire à la manière d’un kaléidoscope existentiel. La relation à une femme mariée, la vie en couple, le lien à son enfant, celui à son père… Ou le tour d’une vie dont l’amour est la seule clé possible pour enfin vivre à “ciel ouvert”.

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7 – Kim Fu : Cinq filles perdues à tout jamais (Héliotrope)

L’une des découvertes de l’année. La Canadienne Kim Fu, aujourd’hui installée à Seattle, signe un deuxième roman digne de Joyce Carol Oates ou Laura Kasischke, où elle nous donne à suivre, sur trente ans, le devenir adulte de gamines qui ont vécu un drame lors d’un été dans un camp de vacances. L’événement restera-t-il un trauma infantile ? Ou va-t-il avoir des répercussions sur ces futures jeunes femmes, jusqu’à bousiller leurs vies ? 

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6 – Reiner Stach : Kafka – Les années de jeunesse (Le Cherche-Midi)

Une biographie qui se lit comme un roman-fleuve, presque policier, qui reconstitue toutes les fluctuations de la psyché de Franz Kafka – aux prises avec son temps, Prague au début du siècle, le judaïsme et l’antisémitisme, sa famille, ses amours, ses amis, la Première Guerre mondiale, la tuberculose qui le tua il y a exactement cent ans cette année – qui menèrent à la création de l’une des œuvres littéraires les plus énigmatiques et marquantes de la modernité. Ce troisième volume est presque un début, puisqu’il nous plonge, contre toute attente, dans l’enfance du père de La Métamorphose.

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5 – Simon Johannin : Ici commence un amour (Allia)

Une plongée dans Marseille, la ville branchée par excellence où artistes et bobos ont afflué pendant l’épidémie de Covid-19, à travers les déambulations d’un jeune homme amoureux. Le narrateur va de bar et club, de rencontre en rendez-vous, de dialogues en discussion, pour fouiller chaque strate de la société comme chaque détour de sa psyché. Un roman d’initiation porté par une écriture aussi poétique que crue. Virtuose.

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4 – Michelle Zauner : Pleurer au supermarché (Christian Bourgois)

Parmi les récits d’une double appartenance, d’une famille dont les parents sont des émigrés, des déplacés – une tendance éditoriale Grande-Bretagne et aux USA – le livre de Michelle Zauner reste celui qu’on a adoré cette année. A la tête du groupe Japanese Breakfast, Zauner, née à Seoul en 1989 a grandi aux USA. Elle raconte la vie d’une famille américano-coréenne, aussi bouleversante que drôle, à travers sa mère décédée. Une mère coréenne aussi dure et aimante qu’attachante. Très beau.

3 – Édouard Louis : Monique s’évade (Seuil)

Le livre le plus heureux, le plus lumineux, d’Édouard Louis, qui est en train de construire une œuvre de la fuite – comment partir, comment se libérer ? – à travers sa vie et celle de sa famille. En l’occurrence sa mère, Monique, qui après Combats et métamorphoses d’une femme, se retrouve à nouveau enfermée par un homme violent, et qui va s’en libérer grâce à l’aide de son fils pour renaître et devenir enfin elle-même : libre, légère, fantaisiste. Une forme de Bonnie et Clyde tendre et contemporain.

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2 – Zadie Smith : L’Imposture (Gallimard)

Sans conteste son meilleur roman, L’Imposture nous fait voyager dans l’espace et dans le temps. C’est une plongée dans l’Angleterre de Dickens, tout en révélant ce que celle-ci, à travers son art et sa littérature, cachait : les grandes fortunes anglaises – et la société en général – sont fondées sur l’esclavage pratiqué sur les plantations de sucre en Jamaïque. Elle redonne une autre vie à des personnages ayant réellement existé, via des chapitres courts ultra-contemporains et rythmés. Enfin une exploration des liens entre deux îles, l’Angleterre et la Jamaïque, par une romancière anglo-jamaïcaine.

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1 – Beata Umubyeyi Mairesse : Le Convoi (Flammarion)

L’année a commencé par ce texte exceptionnel : une enquête sur les traces de ces convois humanitaires qui sauvèrent des enfants du génocide au Rwanda, et de ces mêmes enfants, devenu·es adultes et éparpillé·es dans plusieurs pays. Beata Umubyeyi Mairesse était l’une de ces rescapé·ees, et elle signe un texte de narrative non-fiction digne des plus grands maîtres du genre. 

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*chiffres Livres hebdo.

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