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Libu, la solution qui fortifie le bien-être au travail de vos salariés

Libu, la solution qui fortifie le bien-être au travail de vos salariés

Ingénieurs de formation issus de l'Institut d'Optique d'Aquitaine, Manon Loustau et Tinou Seguin ont fondé Libu en 2019. Leur solution ? Un système d'éclairage circadien reproduisant à 95 % la lumière naturelle du soleil, qui améliore la santé et le bien-être des salariés en s'adaptant à leurs horaires de travail. Auprès de sa présidente, Big média brosse le portrait d'une jeune pousse pour le moins lumineuse.

Et si le remède à une bonne qualité de vie au travail trônait tout simplement au-dessus de nos têtes ? C'est en tout cas la conviction de la start-up girondine Libu, fondée à Talence en 2019 par Manon Loustau et Tinou Seguin, alumni de l'Institut d'Optique d'Aquitaine. La lumière du soleil joue un rôle primordial dans la régulation de notre horloge biologique, mais parfois, ce rythme peut se dérégler : bureaux sans lumière directe, horaires de travail décalés, surexposition aux lumières artificielles... Avec sa solution innovante au croisement de l'optique et de la chronobiologie, la start-up cofondée par Manon Loustau compte bel et bien remettre les pendules à l'heure. " La lumière est le facteur qui joue le plus sur le fait que notre horloge biologique soit bien régulée, explique-t-elle. Or cette dernière a un impact sur de nombreuses fonctions de notre corps : le cycle veille-sommeil, le fonctionnement des organes, les sécrétions d'hormones, etc. " Un déréglément de cette horloge interne peut ainsi déclencher du stress, de la fatigue, des perturbations des cycles du sommeil, des erreurs, voire des arrêts maladie... " C'est encore plus grave pour les gens qui travaillent de nuit, note la présidente de la start-up. Somnolence, accidents, risques de troubles cardiovasculaires, obésité, cancers, etc. Avec Libu, on va redonner les bons repères au corps via la lumière artificielle, comme le ferait la lumière naturelle. " 

D'après des études, la solution Libu réduit le stress au travail de 25 % 

" Je n'avais jamais pensé devenir entrepreneure un jour ", confie Manon Loustau. Son entreprise est née dans le prolongement d'un projet étudiant à l'Institut d'Optique d'Aquitaine : " C'est là qu'on a commencé à travailler sur le sujet de l'interaction entre la lumière et la santé. " En parallèle, les deux apprentis ingénieurs intègrent la Filière Innovation-Entrepreneurs (FIE) de l'Institut d'Optique, créée en 2006, qui apprend aux étudiants à entreprendre et à innover à partir de leurs propres idées et projets (la medtech Damae Medical, par exemple, a d'abord vu le jour dans cette filière). Pour les deux fondateurs de Libu, c'est surtout l'occasion de faire grandir leur projet et d'acquérir les bases du métier. " On allait poser beaucoup de questions aux salariés et aux entreprises au sujet de l'éclairage, pour comprendre un peu leur problématique, témoigne Manon Loustau. On s'est rendu compte qu'il y avait un gros différentiel entre nos connaissances scientifiques et ce qu'on constatait dans la réalité, notamment dans les espaces de travail. L'aspect santé n'était pas du tout présent. " C'est donc pour répondre à ce manque de considération des enjeux de santé dans la gestion de l'éclairage que s'est développée l'entreprise. " Ça s'est vraiment construit au fur et à mesure au sein de la FIE, où on a pu identifier qu'il y avait ce besoin du marché. On avait envie de voir jusqu'où ça pouvait nous mener. " Les deux associés, incubés par Unitec, commencent par travailler sur la technologie, les premiers prototypes, la phase de validation puis la preuve de concept, pour laquelle ils mènent une étude sur trois entreprises en lien avec la médecine du travail et des chercheurs en chronobiologie. " On a mesuré des améliorations en lien avec le sommeil. Les gens dormaient mieux, somnolaient moins à leurs postes ", révèle la cofondatrice de Libu. L'étude permet également de constater une amélioration de l'humeur et une réduction du stress d'environ 25 %. " Ces résultats nous ont ensuite permis d'accéder à la phase d'industrialisation afin de transformer ces prototypes en produits ", détaille Manon Loustau. 

Des systèmes d'éclairage pour le bien-être adaptés à tous les postes de travail 

Les recherches aboutissent à la création de l'entreprise en 2019. En produit phare, l'entreprise propose un pavé LED, carré ou rectangulaire, à installer par exemple dans les faux-plafonds, dont la commercialisation commence début 2022 après avoir obtenu un marquage CE mi-2021. Plus récemment, Libu a lancé un lampadaire de bureau nomade, adapté à la fois aux postes de travail comme à l'activité à distance, sans aucune installation requise ni besoin de faire appel à un électricien. Des formats plutôt classiques, concède l'entrepreneure, " mais à l'intérieur desquels on intègre une couche d'intelligence, une petite horloge-calendrier qui, en fonction des heures et des saisons, calcule la lumière la plus optimale pour le corps. " La solution permet ainsi aux entreprises de faire des économies d'énergie conséquente - 60 % en moyenne - mais également humaines : " d'après nos études, avance l'entrepreneure, on fait économiser en moyenne aux entreprises 3000 par salarié et par an. " Une fois l'industrialisation en marche, les deux associés doivent alors mettre en point une stratégie commerciale et marketing. Dans cette optique, Manon Loustau entame en parallèle un cursus en école de commerce afin de développer ses compétences dans les affaires et l'entrepreneuriat. C'est à elle que revient aujourd'hui la gestion de la partie marketing et commerciale, tandis que son associé prend en charge la partie R&D et industrialisation. La fabrication des pavés et lampadaires est entièrement sous-traitée et ancrée en région Nouvelle-Aquitaine, ses deux partenaires industriels étant respectivement implantés à Ogeu-Les-Bains (Pyrénées-Atlantiques) et Pessac (Gironde). 

Capgemini, Enedis, Deezer... Les lumières de Libu séduisent un large spectre d'entreprises  

S'il y a certes des moments clés pour l'horloge biologique en dehors des horaires de travail, comme l'éveil ou l'endormissement, ces derniers " restent des moments courts ", constate la dirigeante. " On s'expose en moyenne huit heures par jour à des lumières artificielles sur notre lieu de travail, ça a évidemment un plus fort impact par rapport au domicile. " D'où l'intérêt pour la start-up de cibler spécifiquement les - grandes - entreprises. La jeune société trouve l'essentiel de ses clients dans le tertiaire, à l'instar de Capgemini, et développe des branches spécifiques adressant, entre autres, les horaires décalés - notamment dans le milieu de la sécurité et de la surveillance, dont des opérateurs énergétiques tels qu'Enedis, Suez ou GRDF. " L'impact de la lumière y est encore plus important car le cycle lumineux n'est pas juste celui du soleil et doit être couvert de façon différente pour le travail de nuit ", souligne Manon Loustau. Pour le compte de grandes entreprises, elle intervient du plateau de bureaux aux postes individuels en passant par des bâtiments entiers, comme dans le cas de Ferring Pharmaceuticals ou encore des bureaux de Deezer à Bordeaux, lesquels ont la particularité d'être situés dans un ancien cloitre - où se pose donc assez naturellement un problème de luminosité. La fondatrice de la start-up reconnait que certains secteurs restent encore à explorer et ne sont pas, pour le moment, adaptés à sa solution, à l'instar du milieu industriel, " qui est très intéressant mais qui présente souvent de très grandes hauteurs sous plafond, ce qui suppose de pouvoir éclairer en haute puissance avec beaucoup de lumière. " 

Les bureaux de Deezer à Bordeaux, équipés par Libu Innovation, levée de fonds : un futur champion de l'éclairage en entreprise ? 

Résiliente, la jeune pousse a su faire fi des difficultés des premières années d'activité, notamment la crise du Covid, qui a frappé de plein fouet l'écosystème entrepreneurial français. " On était en pleine période d'industrialisation. Et la crise des composants n'a pas arrangé les choses ", confie Manon Loustau. Heureusement, Libu a internalisé au même moment toutes ses compétences fondamentales, à l'instar de l'électronique. " Ça nous a permis d'être relativement agiles dans une période où beaucoup d'entreprises étaient en souffrance ", révèle l'ancienne élève de l'Institut d'Optique, qui reconnait cependant avoir été impactée en termes de délai d'accès au financement, de chiffre d'affaires, etc. Bâtie uniquement sur fonds propres, subventions de la région et prêts d'honneur, la start-up attendra sa cinquième année d'existence avant sa première levée de fonds. " On avait de plus en plus d'opportunités et on voyait qu'il y avait une vraie traction, d'où le besoin de se structurer ", note Manon Loustau. En levant un million d'euros début 2024, la jeune pousse entend à présent entrer dans une nouvelle phase de croissance industrielle, tout en continuant à innover sur les produits, afin d'adresser plus de secteurs, et renforcer ses équipes. " L'objectif premier est de réussir à aligner la partie commerciale et la partie industrielle et les faire grandir ensemble ", précise-t-elle. Manon Loustau, qui ne s'est jamais imaginée entrepreneure, s'affirme plus que jamais comme une chef d'entreprise obstinée et proactive. " Je pense qu'il n'y a pas besoin de compétences spécifiques pour être entrepreneur. C'est plus un état d'esprit et d'être toujours en recherche de solutions, affirme-t-elle, avant de conclure : C'est très instructif de découvrir cette posture d'entrepreneure de façon hyper accélérée. Je pense qu'il n'y a pas grand-chose d'autre qui permette d'acquérir cette expérience dans un temps aussi court. " 

Cet article a été publié initialement sur Big Média Libu, la solution qui fortifie le bien-être au travail de vos salariés

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