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"Ca commence à être dur..." : l'émotion du chef de la Bergerie de Sarpoil qui va fermer ses portes

Malgré son talent et sa passion, l’Auvergnat Marc-Antoine Ichambe et Marie, sa compagne, ont décidé de tourner la page de l’aventure de Sarpoil, débutée en 2018.

C’est le cœur lourd que le chef, originaire de Pont-du-Château proposera son dernier service à la Bergerie de Sarpoil le 31 juillet. "Ça commence à être dur… Je n’ai pas envie…" L’émotion est là. La passion intacte. Mais la raison l’a emporté sur tout le reste.

"On a fait beaucoup d’efforts avec nos salariés qui ne travaillent pas plus de 35 heures. On a fermé trois jours et demi par semaine mais on n’a pas trouvé le bon équilibre. Qui dit moins de personnel dit moins de services, donc moins de chiffre."

Confronté, comme une multitude de ses confrères, au manque de bras dans la restauration, le couple s’est épuisé à la tâche. L’éloignement à Sarpoil a même compliqué le recrutement. Jusqu’à un point de non-retour.

"Je me suis impliqué corps et âme en bossant 17 heures par jour. J’aurais aimé que cela fonctionne, ça ne l’a pas fait. Même nos deux enfants ont trop subi cela. Pas facile de trouver des nounous non plus avec nos horaires."

« Une histoire magique »

Aujourd’hui, la petite famille va quitter la région. Direction le Var. "On va se rapprocher des grands-parents et souffler un peu." Une décision que Marc-Antoine Ichambe et son épouse ont annoncée sur les réseaux sociaux, déclenchant une immense vague de soutien.

« Cela nous fait chaud au cœur, c’est certain. Nos services sont complets depuis quelques jours. Sarpoil a été une histoire magique avec une super clientèle, beaucoup d’humain. On a vraiment été dans le partage de savoir-faire. »

Parmi ses plus beaux souvenirs, le Puydômois retient ce tour d’Auvergne improvisé pour distribuer des plats pendant la crise sanitaire. "On a sillonné le territoire en livrant plus de 1.200 plats. On est venu apporter du plaisir aux gens à chaque recoin de mon Auvergne natale. On a eu des échanges incroyables… Cela restera des moments gravés dans ma mémoire".

A l’heure d’envisager le départ, le chef refuse les « Adieux ». "À 35 ans, je me dis que j’ai acquis de l’expérience qui me rendra plus fort. C’est douloureux de partir… Mais il paraît que les Auvergnats reviennent toujours sur leurs terres, alors, pourquoi pas moi ?" 

Carole Eon

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