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En 1884, le manque de règles d'hygiène dans les abattoirs de Boussac rendaient l'air irrespirable

En 1884, le manque de règles d'hygiène dans les abattoirs de Boussac rendaient l'air irrespirable

Au XIXe siècle, la France fut frappée par plusieurs épidémies de choléra. Dû à la consommation de boissons ou d’aliments souillés par la bactérie vibrio choleræ, il se caractérisait par des diarrhées brutales et abondantes, pouvant entraîner la mort par déshydratation. En Creuse, pas de choléra mais un air irrespirable.

En juin 1884, la maladie, apportée à Toulon par un bateau en provenance de Saïgon, affecta plusieurs villes du Midi, causant 3.000 décès dont près de 1.800 à Marseille.

La Creuse fut semble-t-il épargnée, ce qui n’empêcha pas la presse locale de partir en croisade contre les installations insalubres du département. Ainsi, dans son édition du 31 juillet 1884, L’Abeille de la Creuse, par la plume de son correspondant de Boussac dénonçait l’état des abattoirs, plus particulièrement celui appartenant au maire :

« Nous n’avons pas encore le choléra, mais nous l’aurons bientôt grâce à notre édilité car Boussac n’est plus qu’un vrai cloaque. L’air qu’on y respire est constamment empoisonné par les émanations qui s’échappent des abattoirs, installés sur différents points de la ville et à côté desquels on permet à nos bouchers d’entasser pêle-mêle les résidus de toutes espèces provenant des animaux qu’ils abattent ».

À l’époque, il ne semble pas exister à Boussac d’abattoir communal, chaque boucher abattant les bovins, moutons, porcs, etc. qu’il débite dans un local, la « tuerie » qui lui est propre.

Prendre rapidement des mesures hygiéniques

Le journal poursuit : « De ces matières, dont la décomposition s’opère toujours activement sous l’influence de certaines conditions de chaleur et d’humidité, s’exhalent cette odeur fétide, cette puanteur suffocante qui, non seulement incommode, mais encore […] expose la population à un réel danger. Déjà, à maintes reprises et principalement dans le quartier où se trouve l’abattoir de M. le maire, des maladies dont il a été facile de déterminer et les causes et le caractère, ont sévi avec une certaine intensité. […]

Qu’attend-on pour prendre les précautions hygiéniques auxquelles la prudence veut que l’on ait recours ? Préfère-t-on, plutôt que d’en prévenir les effets, donner au mal le temps de se déclarer ? […] Il n’y a plus à tergiverser et la seule mesure qu’il convient d’employer pour nous permettre de respirer un peu d’air salubre, consiste à rendre obligatoire à nos bouchers, sans excepter notre maire bien entendu, le transport hors de la ville des matières corrompues, infectes, qu’ils ont la faculté de déposer devant nos portes, sous nos fenêtres, matières dont on rencontre des traces ou des lambeaux jusque sur la voie publique. […] Si l’édilité locale, par des motifs d’intérêt privé, nous refuse toute satisfaction, nous espérons que l’administration préfectorale saura faire prendre les précautions que comporte la période critique que traverse notre pays ».

Cet appel fut-il entendu ? On l’ignore.

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