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JO en France : colosse aux pieds de carton ?

Preview Centre-ville en clôtures, QR-codes de vigueurs pour les Parisiens et lits en carton pour les sportifs : Paris est prête à accueillir les Jeux olympiques d’été. Existe-il des similitudes dans la couverture médiatique de ces JO en France avec ceux ayant eu lieu en Russie ? Exercice de comparaison.

Seulement dix ans séparent les JO russes et français. Les Jeux d’hiver de 2014 se déroulaient dans la station balnéaire russe de Sotchi, sur les bords de la mer Noire. Si, à en croire Le Figaro, «la Russie accélère sa campagne de désinformation» sur les JO de Paris, en 2014 les journalistes français ne publiaient pas que des panégyriques sur les efforts des Russes.

En effet, si personne n’a été forcé de nager dans la Mzymta pour prouver que l’eau du fleuve était baignable, Le Monde s’inquiétait à l’époque de la disparition du «saumon de la mer Noire», et des autres poissons, en raison des travaux de construction. «Les déchets déversés dans l'eau de la rivière et le déplacement artificiel de son lit à certains endroits ont abouti à la disparition du saumon de la mer Noire qui la peuplait […] Aujourd'hui, cependant, les observateurs locaux constatent qu'il n'y a plus aucune trace de poisson dans la rivière», écrivait le quotidien français quelques jours avant le lancement des JO de Sotchi.

Le risque sécuritaire ? Une tâche sur les JO de Sotchi

Même tonalité concernant l’organisation elle-même. «Les craintes d'attentat, des imperfections dans les aménagements du site, comme les questions sur les droits de l'Homme jettent une ombre au tableau», estimait pour sa part Les Échos, le jour même de la cérémonie d’ouverture. Cette phrase pourrait être d’actualité pour les JO de Paris, dont le centre-ville est cerné de clôtures et où les QR-codes ont fait leur grand retour depuis la crise du Covid.

Ces «craintes d’attentat» ne se sont pas concrétisées lors des JO à Sotchi, ce que l’on souhaite également pour Paris. Cependant, malgré les mesures de sécurité sans précédent déployées dans la capitale française pour en faire «l'endroit le plus sûr dans le monde», selon la formule de Tony Estanguet, patron du Cojop, plusieurs évènements sont venus faire ombre au tableau.

Parmi eux, l’agression le 22 juillet de deux employés de la holding australienne de médias Nine Entertainment couvrant les JO, le viol collectif dont aurait été victime une touriste australienne deux jours plus tôt. Moins grave et en dehors de la capitale, touchant néanmoins directement aux athlètes, le vol dont a été victime lors d’un entrainement le 23 juillet un joueur de l’équipe de football de l’Argentine à Saint-Étienne.

Confort et logistique : Haro sur les doubles toilettes

Pour ce qui est des lits en carton pour les athlètes, largement moqués sur les réseaux sociaux et défendus comme un choix qui serait «bien pour la planète», c’est oublier que lors des JO de Sotchi une partie de la presse française s’en était donnée à cœur joie suite à la diffusion par un correspondant de la BBC d’une photo de doubles toilettes. Des toilettes qui avaient d’ailleurs figurées en bonne place dans les «flops» des JO de Sotchi de L’Express.

Un désagrément qui, en matière de confort, pourrait prêter à sourire au regard des multiples préavis de grève qui avaient été déposés en amont des Jeux par des syndicats, des éboueurs de Paris au personnel aéroportuaire, en passant par les agents de la RATP, laissant planer un risque de fortes perturbations aux cours des compétitions.

Demeure l’aspect politique de cette compétition d’envergure internationale. Concernant les éventuelles retombées politiques, «pour Poutine, ces Jeux sont d’abord l’occasion d’affirmer la puissance russe et de montrer que la région est sous contrôle» avait estimé Le Monde avant Sotchi. Reste à savoir ce qu’il en est pour Macron… Pour l’heure, la tempérance semble de mise chez les analystes.

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