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«Brutale machine de guerre soutenue par l’Occident» : la charge commune de Tunis et Alger contre Israël

Preview La Tunisie et l’Algérie n’ont pas ménagé leurs mots dans une déclaration conjointe dénonçant le «génocide» à Gaza et «l’expansion» d’Israël en Cisjordanie occupée. En fustigeant une «brutale machine de guerre soutenue par l’Occident», Tunis et Alger ont appelé à un cessez-le-feu immédiat à Gaza et à la fin de l’occupation israélienne en Palestine.

Les deux parlements tunisien et algérien ont publié une déclaration commune le 26 juillet dénonçant le «génocide en cours à Gaza» et appelant à un cessez-le-feu immédiat dans le territoire palestinien ravagé depuis près de dix mois par les représailles israéliennes à la sanglante attaque perpétrée par le Hamas le 7 octobre dernier.

Les deux parlements ont condamné fermement «l'agression barbare et fasciste continue de la machine de guerre sioniste» dans la bande de Gaza, pointant du doigt les attaques contre des civils, des hôpitaux, des écoles, des lieux de culte, ainsi que contre diverses équipes médicales et de secours, contre des journalistes, des employés des agences de l'ONU ainsi que des camps de l'UNRWA.

Tout en dénonçant une politique d’expansion coloniale en Cisjordanie et dans tous les territoires palestiniens occupés, les deux parlements ont fustigé le «plan sioniste» d’Israël pour «liquider la cause palestinienne», sur fond d’un silence international «injustifié» et d’une «politique de deux poids deux mesures» de l’Occident face à la «catastrophe humanitaire» en Palestine occupée.

Les deux institutions ont appelé à la cessation «immédiate» et «permanente» de «l'agression barbare» israélienne, au début de la reconstruction de Gaza et au retour des personnes déplacées dans leurs foyers.

Entente sur le soutien à la cause palestinienne

Cette déclaration commune intervient au premier jour de la visite en Tunisie du président du parlement algérien Ibrahim Boughali, à l'invitation de son homologue tunisien Brahim Bouderbala. Celui-ci s'était rendu en Algérie en octobre 2023. Les deux nations du Maghreb ne cessent de renforcer leurs relations, notamment depuis l’accession au pouvoir en 2019 des présidents des deux pays, le tunisien Kaïs Saïed et l’algérien Abdelmadjid Tebboune.

Alger et Tunis s’entendent surtout sur leur soutien à la cause palestinienne alors que de plus de pays arabes normalisent leurs relations avec l’Etat hébreu. Leur voisin maghrébin le Maroc avait normalisé ses relations avec Israël en 2020, après les Émirats arabes unis, Bahreïn et le Soudan, portant à six le nombre total de pays arabes entretenant des relations diplomatiques avec Israël, l'Égypte et la Jordanie ayant déjà conclu des traités de paix complets avec Israël, respectivement en 1979 et 1994.

Cette déclaration commune des deux parlements intervient alors que les présidents des deux pays, Kaïs Saïed et Abdelmadjid Tebboune ont exprimé à plusieurs reprises leur condamnation du «génocide à Gaza». La seule différence entre Tunis et Alger concerne l’appel à la création d’un État palestinien «sur tout le territoire palestinien» avec Jérusalem pour capitale, position défendue par Tunis, alors qu’Alger semble plus encline à «tolérer» une «solution à deux États» avec seulement la partie Est de Jérusalem pour capitale de l'État palestinien. Une position partagée par la majorité des pays arabes.

Poursuivi par l’Afrique de Sud pour «génocide» devant la Cour internationale de justice (CIJ), Israël réfute cette accusation. La CIJ avait rendu le 19 juillet un avis jugeant «illégale» l'occupation par Israël des territoires palestiniens conquis depuis 1967, et sommant Israël de réparer le préjudice causé. Un avis également rejeté par le gouvernement israélien.

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