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JO Paris 2024 : les petites histoires insolites de l’équipe de France olympique de natation

JO Paris 2024 : les petites histoires insolites de l’équipe de France olympique de natation

En équipe de France de natation course, qui n'inclut pas la nage en eau libre, il n’y a pas que Florent Manaudou ou Léon Marchand. Au total, c’est une délégation de 29 athlètes qui plonge, depuis ce dimanche matin, dans le grand bain de la Défense Arena, transformée pour l’occasion en piscine olympique. Parmi eux, certains ont quelques particularités qui méritent d’être partagées…

Béryl Gastaldello, une histoire de famille

À 29 ans, la native de Marseille va disputer les 50 et 100 m nage libre, ainsi que le 100 m dos. Trois épreuves individuelles pour ses… 3es Jeux olympiques. Le record de sa famille. « Ma grand-mère (paternelle) a fait une fois les Jeux (Amélie Mirkowitch, en 1960), ma mère deux fois (Véronique Jardin, en 1984 et 1992). Je ne vous dis pas la pression sur mes enfants, si j’en ai un jour… », se marre la sprinteuse, dont le père, Éric, a été champion de France du 100 m brasse en 1983.

« Cette histoire, j’en ressens davantage de fierté cette année », explique celle qui a perdu son père en 2016 et sa mère en juin 2023. « On ne parlait pas trop de natation à la maison, mais toute ma famille s’y connaissait. »

Anastasiia Kirpnichikova, la fataliste

« Il y a la course de (Katie) Ledecky et celle des autres. Nous, c’est toujours pour la 2e ou la 3e place. » Spécialiste du demi-fond, Anastasiia Kirpnichikova, née il y a 24 ans en Russie et naturalisée en avril 2023, s’est classée 4e du 1.500 m des derniers mondiaux, en 15’48’’53. Loin derrière l’intouchable Américaine qui avait signé, en 15’26’’27, un temps proche de son record du monde.

« Elle gagne tout. Ce n’est pas énervant, c’est normal », souffle celle qui s’entraîne à Antibes. Son célèbre coach, Philippe Lucas, résume encore mieux le phénomène : « Elle termine ses courses comme une 1.300 cc Kawa, les autres finissent comme des Motobécane… »

Pauline Mahieu, cœur partagé

 En cinq ans, la Nordiste Pauline Mahieu, 25 ans, n’a pu vivre qu’une grande compétition, les mondiaux 2023, aux côtés de sa sœur, Géraldine, de six ans son aînée. À Paris, elles vont se retrouver. « C’est génial d’être avec elle pour les Jeux », glisse la dossiste.

Pour autant, elles ne seront pas proches physiquement, au village olympique : Géraldine fait en effet partie de l’équipe de water-polo… de la Hongrie !

Yohann Ndoye-Brouard, l’as des stats

Lui, c’est l’analyste, le féru d’histoire, le mordu de stats. Le Savoyard de 23 ans, champion d’Europe du 200 m dos en 2022 et fils de Vanessa Brouard, coach des Dauphins d’Annecy, est incollable sur son sport et son passé. Il lit aussi l’avenir.

« J’ai déjà calculé, en fonction des temps d’engagement, la composition des séries », a-t-il indiqué à Vichy. « Sauf erreur, je serai dans la même course que Mewen Tomac (l’autre Français) et on sera même côte à côte dans les lignes d’eau 2 et 3. » Son coéquipier, informé de cette prédiction par les journalistes, en est tombé des nues…

Rafael Fente Damers, l’épaule solide

 Il cherche à concurrencer son camarade de club Yohann Ndoye-Brouard en termes de culture sportive. Mais à 17 ans, ce n’est pas pour cela que le lycéen a fait parler de lui. Le 18 juin, lors des France, à Chartres, il a fait le buzz malgré lui quand son épaule gauche s’est déboîtée alors qu’il célébrait sa 2e place, derrière Maxime Grousset, du 100 m NL…

« Je n’ai même pas vu le chrono (48” 14). J’ai vu ma place, j’ai pensé à la qualif pour les relais et j’ai frappé l’eau. J’ai su que j’étais qualifié en individuel quand le kiné m’a remis l’épaule en place », rigole le jeune homme, qui a dû faire un carton, samedi dernier, lors de son « sketch de bizutage ».

« J’ai bien travaillé depuis à l’Insep, j’ai nagé avec un seul bras ou uniquement avec les jambes. Et l’épaule gauche est désormais plus forte que la droite », explique-t-il avec son accent indéfinissable : né à Houston d’un père espagnol et d’une mère lilloise, il est passé par l’Angleterre avant de s’établir à Madrid.

Maxime Grousset, le papillon éphémère

« Avec Max, on n’a pas vraiment travaillé le papillon l’an dernier et il a été performant », avoue Michel Chrétien, son entraîneur à l’Insep. Voilà qui est peu dire, puisque Maxime Grousset a remporté le titre mondial sur 100 m pap, à Fukuoka ! « Pour un nageur, c’est la nage la plus facile à apprendre », ajoute l’expérimenté coach, âgé de 67 ans, qui a essayé d’accentuer le travail sur cette pratique cet hiver, avant de renoncer.

« J’ai arrêté d’en faire beaucoup », a convenu le nageur de 25 ans, qui va découvrir les JO. « Le pap, ce n’est plus trop un jeu, mais ça reste un jeu », souligne le Néo-Calédonien.

Sébastien Devaur

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