La femme omniprésente entre ces murs

Le bâtiment qui fut d’abord une halle, puis une Poste avant de devenir, récemment, un tiers-lieu, place de l’Église, à Broût-Vernet, consacre le travail féminin.

La 54 e édition de la Feuille de Garance, bulletin semestriel de l’association Azi la Garance, s’intéresse de nouveau à plusieurs sujets : La famille Capony, l’abbé Pierre de Marsan et les bâtiments abbatiaux de Neuffonts, les allées et rues de Broût-Vernet ou encore l’ancienne Poste.

« Abriter les paysannes venant vendre leurs marchandises »

Ce dernier sujet, dédié à l’un des bâtiments en rénovation, place de l’Église, révèle un nouveau pan de son histoire. Et consacre le travail féminin. D’abord sur le marché à la volaille, puis à la tête du bureau de Poste et enfin à l’animation du tiers-lieu.

« Cette halle, renseigne Jean-François Glomet, l’auteur de cet article, est d’abord construite, en 1879, pour accueillir et abriter les paysannes venant vendre leurs marchandises sur le marché de la place de l’Église : volailles, œufs, beurre. Elle est ensuite bardée de briques pour la rendre plus confortable et à l’abri des intempéries, puis devient en 1883 le bureau de Poste. Le développement du courrier postal de cette fin XIX e  siècle oblige, en 1878, en complément, le service télégraphique arrive. Ces nouveaux services sont alors installés dans ce local. » Bien avant cette évolution et l’installation du premier bureau de Poste à Broût-Vernet, et au moins depuis 1856, c’est Claude Goumy, âgé de 28 ans, qui est « facteur boîtier ». Le facteur boîtier est l’agent qui remplit, à la fois, les fonctions de distributeur et celles de facteur. Au recensement de population de 1861 à Broût-Vernet, on découvre que c’est une femme, Marie-Anne Caroline Thibaudat, qui exerce comme « directrice des Postes ».

En 1866, Clara Augustine Mathilde Buffault est, elle, « distributrice des Postes ». Elle vient d’Ainay-le-Château (Allier). En cette même année, Antoine Barbier la seconde comme « facteur des Postes ». Elle est toujours présente en 1872, mais au recensement de 1876 elle semble être remplacée par Antoinette Pascal née Sivet, 27 ans, native d’Abrest (Allier).

Un bâtiment restauré depuis peu en tiers-lieu

À partir de 1876, Louis Vacher est « facteur des Postes » sans interruption semble-t-il au moins jusqu’en 1900. Lors de l’ouverture du bureau de Poste de la place de l’Église en 1883, c’est à nouveau Clara Buffault qui est installée à 47 ans, comme première « receveuse des Postes » ; elle est toujours recensée en 1886. Cette année-là, Jean-Baptiste Maume exerce comme « courrier des Postes », puis nous le retrouvons comme commissionnaire en 1891 et 1896.

En 1891, Marie Romand, 34 ans, est « receveuse des Postes », également en 1896 et en 1900, date à laquelle elle est accompagnée de Victoire Sabatier et ensuite de Marie Burlurut, « aides postales ». En 1910, l’activité est transférée dans ses nouveaux locaux place de mairie et la transition est assurée par Marie Romand. Quant au bâtiment déserté, il abrite la bibliothèque paroissiale puis municipale animée, là aussi, par la gent féminine.

Restauré depuis peu en tiers-lieu, il accueille des permanences de la Maison France service et des ateliers d’initiation au numérique, animés par un personnel féminin. 

Pratique. Feuille de Garance en vente au prix de 10 €. Renseignements au 06.74.47.26.12.