World News in French

La production de miel compromise en raison de la météo en Auvergne

C’est du jamais vu pour Jean Marie Sirvins, du syndicat des apiculteurs du Puy-de-Dôme qui nous explique pourquoi il n’y a pas, ou très peu, de miel cette année.Que s’est-il passé ? En avril, les colonies étaient très belles, mais depuis, il y a eu des alternances d'un jour de beau temps et de huit à quinze jours de pluie ou de froid. Pendant ces jours maussades, les abeilles se sont nourries de leur récolte qui aurait dû servir à la fabrication du miel.Avez-vous eu des pertes dans les colonies ? Certains professionnels en ont eu bien sûr, mais les apiculteurs sont vigilants et pour remédier à ce phénomène ils ont nourri les ruches avec du miel de l’année précédente.

Avez-vous quand même pu faire du miel ? Très, très peu. À cette date, on aurait dû faire le miel de printemps, le châtaignier et celui de montagne. Malheureusement nous n’avons pratiquement rien.Quelle quantité faites-vous en moyenne ?  En général, on fait 10 à 15 kg de miel par ruche mais là on en est très très loin. Financièrement, les professionnels ont perdu plus de 50 % de leur chiffre d’affaires.

Quand c'est la canicule, les fleurs ne donnent pas beaucoup de nectare et on a peur que le mois d'août soit très chaud.

Si l’été s’installe enfin, est-ce que ça va changer quelque chose ? Non, parce que la saison est passée. Il faut attendre l’an prochain pour que les fleurs d’acacia, de châtaignier et celles de montagne refleurissent. Il ne reste que les fleurs de tournesol. Peut être aurons-nous du miel de tournesol ? Mais les colonies ont tellement souffert que rien n’est moins sûr. Du côté du Livradois-Forez, si le temps est clément, il est possible que les apiculteurs obtiennent une petite quantité de miel de sapin.Et à l’automne ?  Les fleurs d’automne existent mais ont les laisse aux abeilles qui les stockent pour se nourrir sur la période hivernale qui s’étend d’octobre à avril, dans notre région.

Est-ce que cette récolte d’automne leur suffit pour survivre?  Pas toujours. Sur les très mauvaises années il faut aussi les nourrir en hiver. Si l’arrière-saison est meilleure, les abeilles pourront faire un peu de miel qui servira également à les nourrir. Quoi qu’il en soit, la production de miel, cette année, est compromise.Êtes-vous inquiet pour la suite ? Oui, surtout pour les apiculteurs qui viennent de s’installer et qui ont des prêts à rembourser. Je crains qu’ils soient obligés de mettre la clef sous la porte. Contrairement aux agriculteurs, les apiculteurs n’ont pas d’aides de l’État.

Muriel Pommerol

Читайте на 123ru.net