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JO Paris 2024 : "C'était une course incroyable", savoure Pauline Ferrand Prévot, championne olympique de VTT

JO Paris 2024 :

Sur une autre planète ce dimanche lors de l'épreuve de VTT, Pauline Ferrand Prévot avoue s'être mise "en mode robot". Elle nous raconte cette journée parfaite.

Racontez-nous vos émotions ? 

Je suis en mode robot depuis pas mal de mois. Je suis dans ma bulle, je ne réponds à personne. Je m'entraîne, je mange, je dors. Alors là, tout retombe. Toute l'émotion que j'ai gardée depuis des mois s'évacue en ce moment, donc je pense que je vais beaucoup pleurer.

Sur le podium, c'était la concrétisation de tout ce que vous avez mis en place ? 

Je n'ai pas de mot. Je me suis tellement entraînée dur pour ça. Je me suis tellement mise dans ma bulle, à vivre en hermite que, là, c'est comme Un Indien dans la ville. J'arrive. Tout le monde clame mon prénom. Je vois ma famille pleurer. C'était vraiment incroyable.

On avait l'impression que tout s'est déroulé comme dans un rêve...

Je voulais être ce que j'ai été aujourd'hui. Ça peut paraître prétentieux, mais je voulais faire cette course-là. Me mettre en mode robot. En mode je fais les montées à fond, je fais les descentes tranquilles pour récupérer. Je n'ai pas entendu de temps. Je n'ai pas entendu de coach. Je n'ai pas entendu le public. J'étais tellement concentrée sur moi-même que j'étais en mode "il faut que je le fasse". C'était une course incroyable.

Je me suis servi de tout ce qui m'a fait défaut par le passé pour ne pas refaire les mêmes erreurs

Vous n'avez pas entendu le public, mais il vous a tout de même porté... 

C'est clair ! Je les entendais de loin, comme une masse, mais je voulais vraiment rester concentrée sur moi-même. C'est un circuit où il faut tout le temps rester concentrée. La moindre petite erreur peut avoir des conséquences. Mais là, à les entendre (le public scande "Pauline, Pauline" derrière), cela met des frissons.

Cette course, c'est la consécration des leçons des dernières olympiades ? 

En fait, tout sert dans la vie. Mes échecs aussi. Ils m'ont permis d'avoir cette victoire aujourd'hui. A Tokyo, j'étais bien physiquement, mais mentalement et techniquement ça n'allait pas. Je me suis servi de tout ce qui m'a fait défaut par le passé pour ne pas refaire les mêmes erreurs. Avant, j'avais tendance à mettre de côté mes points faibles, à ne pas les travailler. Là, je l'ai fait et je pense que ça a fait la différence aujourd'hui.

Maintenant que vous avez la médaille autour du coup, réalisez-vous être championne olympique ? 

Non. Je pense que je vais réaliser ce soir sous la douche, en me disant "ouah, la journée de fou". Ou peut-être en lisant les messages, je ne sais pas. En tout cas, pour l'instant, c'est beaucoup d'émotions. Je les ai gardées pour moi ces derniers temps. C'est le jeu de ne pas montrer ce que l'on ressent. Pour les adversaires, c'est perturbant. Elles se posent des questions. Comment elle est. Elle ne sourit pas quand elle gagne une Coupe du monde. Elle n'est pas forcément heureuse de gagner. C'est vraiment tout ce que j'ai fait ces derniers mois qui ressort aujourd'hui.

Ludovic Aurégan

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