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Après le chaos, une onde de choc dans le Cantal après l'effondrement d'une terrasse lors d'un mariage

Après le chaos, une onde de choc dans le Cantal après l'effondrement d'une terrasse lors d'un mariage

Ils étaient venus à Saint-Pierre pour célébrer un mariage, mais l’effondrement de la terrasse de la salle polyvalente de ce petit village, aux confins du Cantal, de la Corrèze et du Puy-de-Dôme, a changé le cours de cette soirée d’été, samedi, au cours de laquelle une personne est morte et 39 autres blessées. Une centaine de témoins et une cinquantaine de secouristes en resteront marqués à vie. Du rêve au cauchemar.

Il n’y a pas eu d’avertissement. Brutalement, soudainement, samedi, vers 18 h 15, un quart de la terrasse en bois de la salle polyvalente de Saint-Pierre s’est effondré sans raison apparente, emportant les invités d’un mariage. Ils arrivaient tout juste de Riom-ès-Montagnes, d’où est originaire la famille de l’un des époux, discrète et appréciée dans le milieu associatif et sportif du nord Cantal.

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150 personnes étaient rassemblées, mais toutes n’étaient pas encore sur la terrasse. Selon des témoins, des enfants jouaient dans l’herbe, d’autres invités étaient dans la salle alors que le buffet venait d’être servi. Une banda jouait sous la tonnelle, mais personne ne sautait, ne chahutait. Incompréhensible.

La réactivité des rescapés

Les victimes, emportées, sont tombées d’environ trois mètres. Si aucune n’a été ensevelie sous les décombres, la hauteur et le nombre ont suffi pour aboutir au terrible bilan. Une femme, âgée de 69 ans, n’a pas survécu. Rose Goutille, commerçante à la retraite, créatrice de la boutique de vêtements Taffetas, à Saignes et longtemps vice-présidente de la CCI, n’a pu être réanimée, malgré la présence de plusieurs médecins parmi l’assistance et l’utilisation du défibrillateur mis à disposition dans la salle.Quatre personnes ont été évacuées dans un état jugé grave, 35 autres ont été plus légèrement blessées. Sur place, les secouristes, ébranlés – y compris les plus aguerris –, décrivaient unanimement une « scène de guerre », terrible de par « la multiplicité des victimes ». « Même ceux qui étaient indemnes étaient comme des zombies, choqués », se souvient l’un d’entre eux.

Tous ont toutefois salué la réactivité dont ont fait preuve les rescapés, parmi lesquels des jeunes, des sportifs, des pompiers ou encore des secouristes. Tous ont pris la mesure du drame en quelques secondes, agissant immédiatement avec les moyens du bord.

Arrivé environ 25 minutes après l’effondrement de la structure, le chef d’escadron Frédéric Allaizeau, commandant de la compagnie de gendarmerie de Mauriac, leur rend hommage : « Comme on peut l’imaginer, en arrivant, on a trouvé une situation de chaos, avec malgré tout une organisation. Le travail réalisé spontanément a été remarquable ». Il aura néanmoins fallu plus de cinq heures pour achever l’évacuation des lieux, tandis que les rescapés étaient accueillis dans l’autre salle polyvalente de Saint-Pierre.

Hier, la terrasse, située au bord du lac, était toujours accessible, tandis que le champagne était encore sur les tables. Comme on le fait au lendemain des mariages, les organisateurs étaient venus rendre les clefs de la salle, désormais placée sous scellés, à la mairie. Dans le même temps, les hommages à Rose Goutille, appréciée des habitants du secteur, affluaient.« Ça a été violent, inouï », résume Frédéric Allaizeau, venu au devant des journalistes nationaux présents sur place pour permettre à la famille de débarrasser la salle sans sollicitations. L’onde de choc marquera sans doute à jamais ce territoire à taille humaine, où rares sont ceux qui ne connaissaient pas un invité, une victime ou un secouriste.

Pierre Chambaud

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