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Affaire des implants vaginaux : "La liste des plaignantes ne cesse de s'allonger"

Affaire des implants vaginaux :

Fin 2020, le cabinet d’Hélène Patte déposait les premières plaintes pour des complications liées aux implants vaginaux. Quatre ans et 113 plaignantes plus tard, l’avocate et ses consœurs continuent à lutter pour faire reconnaître ce « scandale sanitaire ».

Saignements, problèmes musculaires ou neuropathiques, douleur décrite comme insupportable, incapacité à travailler ou à se mettre debout, handicap reconnu à 50 %… Les difficultés rapportées par des dizaines de femmes, après la pose d’implants vaginaux contre les fuites urinaires et la descente d’organes, sont parfois d’une extrême gravité.

 

Entre 15 et 30.000 femmes ont pourtant recours chaque année en France à la pose de ces bandelettes, « sans être informées au préalable sur les effets indésirables », alerte Me Hélène Patte, avocate au barreau de Paris. Fait de maille en polypropylène, le dispositif agit en se mêlant aux chairs. Un procédé qui rend l’implant « impossible à retirer intégralement », laissant des patientes dans des « situations d’errance médicale », constate l’avocate.

Avec 33 nouvelles plaintes contre X déposées le 8 juillet dernier pour « tromperie » et « blessures involontaires », le cabinet d’avocates Actena ne cesse de renforcer le dossier lié à ce « véritable scandale sanitaire ».

Faire reconnaître le problème

Au total, 113 plaintes ont été déposées par le cabinet depuis novembre 2020. Une enquête a été ouverte dans la foulée mais cette dernière « avance peu, au rythme de la médiatisation », déplore Me Hélène Patte. Fin 2023, un coup de projecteur a été mis sur l’affaire suite au décès par euthanasie d’une patiente réunionnaise qui souffrait de trop vives douleurs après la pose d’un implant.

 

Si pour le moment aucune peine n’a été prononcée en France, ce n’est pas le cas « à l’étranger » où « il y a déjà eu des condamnations » pour des cas similaires, rappelle Me Hélène Patte. Pour l’avocate, le problème de ce dossier tient « tant aux effets indésirables » qu’à « un manque de communication ». Âgées de 40 à 85 ans, certaines des patientes n’ayant pas accès à l’information, « faisaient état d’une grande souffrance en raison d’un sentiment d’isolement », confie-t-elle.

Encadrer le dispositif

Avec un « taux de complications très peu élevé », le dispositif se présente comme étant sûr et fiable si l’on en croit les notices. Mais en réalité, « peu de médecins font le lien entre les problèmes rencontrés et l’implant » et « ne remontent pas l’information à l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) et à la Haute autorité de Santé », clarifie Me Hélène Patte. Le cabinet appelle à « encadrer la pose de ces implants » en « informant sur les risques », en mettant en place des « commissions pluridisciplinaires de médecins » et en « s’assurant du consentement des patientes ». Finalement, pour l’avocate, l’implant vaginal ne « devrait être proposé qu’en dernier recours ».

 

Victor Delair

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